Croire au dindon chez Volailles Mercier Jr et Seconde Plume

 Laurent Mercier Jr III, Charles-Antoine Mainville et Karianne Mercier y croient, au dindon et font figure de pionniers avec deux poulaillers géants.

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Reportage de ferme
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Charles-Antoine Mainville, Laurent Mercier Jr III et Karianne Mercier
Charles-Antoine Mainville, Laurent Mercier Jr III et Karianne Mercier

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Étienne Gosselin

Agronome et rédacteur

Étienne est détenteur d’une maîtrise en économie rurale et œuvre comme pigiste en communications. Il cultive commercialement le raisin de table à Stanbridge East dans les Cantons-de-l’Est.

Assis dans la cuisine, les deux beaux-frères sont hésitants à parler au rédacteur d’un média. C’est une grande première pour Laurent Mercier Jr III et son beau-frère Charles-Antoine Mainville – à l’inverse du père et du grand-père de Laurent, habiles avec les médias : le premier a récemment siégé au comité dindon des Éleveurs de volailles du Québec, le second a assuré la présidence des Producteurs de poulets du Canada de 1976 à 1989.

Rapidement, les langues se délient. On sent une passion pour les volatiles chez les deux vingtenaires, troisième génération qui prend la relève, à Saint-Esprit, de Volailles Mercier Jr et Seconde Plume, avec Karianne Mercier, sœur de l’un et conjointe de l’autre. « On y croit, au dindon », lance Charles-Antoine, qui a choisi l’aviculture même après une technique policière.

Selon le trio, les défis sont aussi bien en production qu’en promotion. « On a fait un chili récemment, raconte Laurent. Au lieu du bœuf, on a utilisé de la dinde hachée. On fait aussi du hot turkey, notre version du hot chicken! » Nathalie Sauvé, mère de Laurent et Karianne, ajoute son grain de sel : c’est poitrine dessous dans la rôtissoire qu’il faut faire cuire la dinde entière, lentement, dans son bouillon, s’il vous plaît!

En plus de leurs secrets culinaires, les Mercier ont leurs secrets d’élevage pour produire annuellement 450 000 kg, à commencer par la qualité des bâtiments, chauffés à la biomasse. Déjà, dans le poulet, ils font figure de pionniers avec deux poulaillers géants capables d’accueillir à l’intérieur les camions et l’équipe de chargement pour l’envoi à l’abattoir! Les dindonnières sur un seul étage procèdent de la même philosophie d’efficacité : une pouponnière ouvre sur deux parquets d’engraissement, ce qui permet de gagner quatre semaines en accueillant de nouveaux dindonneaux quand les parquets d’engraissement ne sont pas encore vides.

Autrement, on mise sur des bols plutôt que des tétines pour l’abreuvement, les oiseaux semblant aimer prendre des gorgées. Autre observation : les femelles (dindons légers) sont moins agressives et curieuses que les mâles (toms ou dindons lourds). Élevés en ventilation naturelle, les deux sexes ont toutefois tendance à être plus calmes, a-t-on observé. L’effet apaisant du grand air? Ces oiseaux, au jeune âge, ont horreur des courants d’air.

Enfin, les jeunes pétillent quand ils parlent de l’avenir de l’aviculture : élevage sans antibiotiques, biocharbon dans l’aliment, robotisation, intelligence artificielle pour analyser le comportement des oiseaux et ajuster des paramètres. La modernité, version Mercier!

À lire également dans le dossier « L'envol du dindon » :

Cet article est initialement paru dans le magazine Coopérateur de septembre 2022.

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