
Une centaine d’experts-conseils ont parcouru la Ferme de recherche de Sollio Agriculture, les 11 et 12 juin derniers durant ces journées de formation, passant des nouvelles variétés de maïs ensilage aux soyas et aux plantes fourragères Maizex.
Les recherches sur le principe 4B, la détection des mauvaises herbes résistantes et les biostimulants étaient aussi à l’ordre du jour. Accompagnons-les dans leurs déambulations formatrices.

Photo : Lyne Beaumont présente l'affiche Alimentez l'excellence 365 de Maizex.
Alimentez l’excellence 365
Premier arrêt : Le guide de sélection du maïs ensilage et des plantes fourragères avec Lyne Beaumont, agronome et responsable de produit et de l’agronomie chez Semences Maizex. Elle présente le guide qui s’est fait une cure jeunesse en 2025. On y inclut maintenant une sélection de plantes fourragères, qui prend en considération la quantité d’ensilage de maïs servie par jour, le niveau d’amidon ciblé, la gamme de produit d’ensilage, et également le niveau de légumineuses visé dans l'ensilage d’herbe et les mélanges fourragers recommandés. Avec Alimentez l’excellence 365, Maizex vient ainsi se positionner avec une gamme de produits qui répond aux besoins nutritionnels du troupeau tout au long de l’année, avec des mélanges fourragers et des hybrides de maïs.
Les soyas 2025 et le Vyconic
Steve Letendre, gérant de territoire pour les Semences Maizex, prend ensuite le relais avec les nouveautés dans les soyas Maizex : Pirhana R2X a de bons rendements et est un bon compagnon du Viper R2X; l’Hydro R2X, qui a une meilleure santé de plant, remplace l’Hydra R2; le Moose R2X, qui remplace l’Akras R2, offre un meilleur rendement.
Projetons-nous aussi dans le futur : En 2027, prévient Steve, les technologies Enlist et XtendFlex pourront cotoyer la nouvelle technologie Vyconic, laquelle est tolérante à cinq ingrédients actifs d’herbicides (dicamba, glyphosate, glufosinate, 2,4-D, mésotrione).
Maïs et soya : nouvelles variétés et actualité agronomique
Pour ce qui est du maïs Maizex, Stéphane Larose, gérant de territoire pour les semences Maizex, nous montre plusieurs variétés à l’essai, dont certaines pourraient s’ajouter au catalogue de Maizex en 2026 pour compléter la gamme des maturités actuelles. En terminant, Stéphane, nous permet de constater la vigueur des hybrides MZ 2575DBR, MZ 3432TRE, MZ 3717SSP et MZ 3704VT4 introduits commercialement l’automne dernier.
Pour sa part, Pascal Larose, agronome et chef de produits et de l'agronomie chez Semences Maizex, nous informe de l’actualité agronomique sur le soya et le maïs, et de trois maladies émergentes à surveiller :
- La tache goudronneuse (maïs)
- La brûlure des feuilles (maïs), à ne pas confondre avec le dessèchement.
- La brûlure phomopsienne des tiges (soya)
Photo : Une grande affiche annonce la zone de gestion 4B à la Ferme de recherche.
La ferme de recherche promeut la gestion 4B
Lucie Kablan, Ph. D., agr. et directrice Innovation et R et D chez Sollio Agriculture, accompagnée de Saber Hamdani, Ph.D., agronome et responsable du service de décarbonation présentent ensuite les trois hectares de parcelles d’essai de la Zone 4B (la bonne dose, du bon produit, au bon endroit, au bon moment). Du maïs, du soya et du blé y sont semés. La présentation se fait devant des parcelles de blé. Les tests considèrent différents facteurs comme le type de gestion 4B, les traitements appliqués et le travail de sol effectué (conventionnel, en travail de sol minimal, en travail de sol vertical).
Parmi les indicateurs évalués, on retrouve le rendement, bien sûr, mais également la santé des sols. Un profil de sol minutieux a d’ailleurs été fait avant que ces tests débutent. Cette zone de gestion 4B sert à la fois de site d'essais et de vitrine de démonstration afin de faciliter le transfert de connaissance aux experts puis, ultimement aux producteurs.
Biostimulant Vita
Dans l’atelier sur les biostimulants, Martin Poirier et François Patenaude d’OrganicOcean sont partis de la prémisse selon laquelle les semences commencent leur vie avec un potentiel de 100 % de productivité, mais qu’on obtient plus souvent un résultat avoisinant les 30 %. Les biostimulants viendraient donc soutenir les plants pour les aider à atteindre leur plein potentiel grâce à leurs effets positifs sur l'absorption des nutriments, l'efficacité des traitements fongiques et la résistance au stress des cultures.
Quelle semence au champ pour quel adjuvant?
On retrouve ensuite François Labrie, agronome et conseiller agronomique chez Sollio Agriculture, qui souligne l’importance de bien identifier, dans chaque champ, les semences utilisées afin de s’assurer que les technologies associées n’entrent pas en conflit avec les éventuels herbicides et adjuvants ajoutés en cours de saison. Vos experts-conseils sont ainsi bien outillés pour anticiper les possibles interactions entre les produits et technologies utilisées afin de vous conseiller sur les traitements optimaux.
Atelier sur la résistance aux herbicides
C’est le retour sous la tente d’accueil où nous attend Brigitte Duval, conseillère en phytoprotection au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), avec ses mauvaises herbes bien emballées sous plastique. Moutarde des oiseaux, amaranthe tuberculée, vergerette du Canada et canola spontané : on les observe pour bien les reconnaître aux champs.
Après combien de jours peut-on déduire qu’une mauvaise herbe a résisté à un arrosage? En moyenne 7 à 10 jours, selon l’experte, voir 2 à 3 semaines pour certaines variétés. Les quelques plants résistants, généralement abîmées par le traitement (sauf le canola spontané ou la moutarde des oiseaux, qui resteront intacts), vont reprendre de la vigueur et arriver à maturité puis atteindre le stade de reproduction.

Photo : Raoul Ruel et Christine Bourbonnais testent le pH de l'eau.
La qualité de l’eau affecte-t-elle les traitements?
On n’y pense pas toujours, mais selon Christine Bourbonnais, gestionnaire de comptes chez Sollio Agriculture, et Raoul Ruel, conseiller support aux ventes, la qualité de l’eau peut expliquer pourquoi un traitement n’a pas fonctionné. Trois facteurs vont avoir un impact :
- La turbidité
- La dureté
- Le pH
Des solutions existent et vos experts-conseils, justement formés à ce sujet, peuvent vous accompagner pour tester votre eau et vous assurer de l'efficacité des produits appliqués.

Photo : Amélie Lemire, experte-conseil de Covris Coopérative, traverse une parcelle de céréales d'automne.
Les nouvelles variétés de céréales d’automne
On retrouve enfin Lyne Beaumont dans les céréales d’automne, où le Swoop, nouvelle variété de blé, remplacera le UGRC Ring, et le seigle KWS Attainor remplacera le KWS Receptor.
L’experte en profite pour faire un atelier d’identification de maladies et de problèmes visibles dans les parcelles : ici, le blanc des feuilles révèle la présence d’oïdium, là, de la moucheture physiologique, qui est provoquée par des facteurs environnementaux, pas une maladie, précise-t-elle.

Photo : Steve Letendre présente les mélanges de cultures intercalaires.
Les mélanges pour les cultures intercalaires
« Ici, à la Ferme, les chercheurs travaillent des parcelles avec et sans plantes intercalaires, explique Steve Letendre. Aux trois ans, ils font des analyses de sol pour évaluer la santé des sols pour voir si elle s'améliore ou pas. »
Après avoir rappelé les avantages des cultures intercalaires, notamment la diminution de l'érosion et de la compaction des sols, Steve et Stéphane ont parlé de certains mélanges :
- Inter-maiz : Nouveau mélange de culture de couverture en 2025, l’Inter-Maiz combine ray-grass et trèfle pour favoriser la fixation de l'azote. Il est à semer lorsque les plants de maïs ont 5-6 feuilles, généralement en juin. Plus tôt, on ferait compétition au maïs et, plus tard, les rangs se ferment et il est alors plus difficile de travailler à la dérobée.
- Inter-fly : C’est un mélange aérien! Cette option est adaptée aux drones grâce aux semences lourdes de radis, vesce et trèfle qui tombent bien au sol.
Un tout-en-un à l’essai : désherbage, semis et arrosage
Enfin, une formation à la Ferme de recherche au printemps, c’est aussi l'occasion de découvrir de nouvelles machines testées pour leur efficacité en désherbage. La journée s’est conclue sur une note technologique avec l’équipement d’Innotag, à l’essai à la Ferme en 2025. L’équipement permet à la fois de faire un désherbage mécanique, de semer et d’arroser les rangs, le tout en un seul passage. Des valves sont installées sur chaque buse, sont contrôlées indépendamment les unes des autres et peuvent ajuster la grosseur des gouttelettes.
« Avec cet équipement, explique Lucie Kablan, nous avons implanté nos cultures de couverture et nous allons sarcler durant la saison. Nous présenterons les résultats à l'hiver. »

Photos : Stéphanie McDuff