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Optimiser ses biostimulants aux champs

Les biostimulants font de plus en plus leur place dans la régie des cultures aux champs. L’adoption croissante de ces produits fait en sorte qu’on raffine leur application pour maximiser le « dollar biostimulant ».

L’APPLICATION EN BANDE : LÀ OÙ ÇA COMPTE

Plusieurs biostimulants se commercialisent sous forme solide et s’incorporent facilement aux mélanges d’engrais. Lorsque les équipements et la culture le permettent, l’application en bande plutôt qu’à la volée permet de déposer le biostimulant dans la future zone racinaire de nos plantes. Comme la concentration du biostimulant dans les mélanges traditionnels est plus basse, la bande nous assure que la libération des composantes se fait au bon endroit pour un effet optimal.

Culture tout indiquée pour l’application d’engrais en bande, la pomme de terre est une plante qui peut bénéficier de l’ajout d’un biostimulant granulaire. « Nous avons réalisé plus de 108 essais dans la pomme de terre entre 2012 et 2023 avec l’Asco-Root [un biostimulant d’extrait d’algue]. En moyenne, on observe une hausse de 36 quintaux vendables à l’acre. Dans 87 % des cas, nous avons assisté à une augmentation de plus de dix quintaux à l’acre », affirme Martin Poirier, propriétaire d’OrganicOcean. Le chimiste de formation explique que la libération des hormones de croissance, des osmoprotecteurs et des éliciteurs contenus dans l’extrait d’algue (l’ascophylle noueuse que l’on retrouve dans le Saint-Laurent) se fait sur une période d’environ 60 jours. L’Asco-Root travaille principalement sur la stimulation de la croissance racinaire, la formation de tubercules, la capacité photosynthétique et la résistance aux différents stress.

C’est avec cette vision de positionnement idéal que l’on retrouve maintenant plusieurs démarreurs à maïs qui contiennent de l’Humarine, un autre produit de l’entreprise OrganicOcean. Sa formulation d’acides humiques, d’acides fulviques et de carapaces de crustacés vise entre autres à augmenter la disponibilité des nutriments chargés positivement contenus dans les sols et les engrais, comme le potassium, le calcium et le magnésium.

La carapace de crustacés contient de son côté des chitines, une molécule que l’on retrouve dans les champignons qui attaquent les cultures. Lorsque les microorganismes du sol sont en contact avec la chitine contenue dans l’Humarine, leur réflexe naturel est de produire de la chitinase, l’enzyme qui dégrade la chitine. Ces chitinases rendent le milieu plus hostile au développement des champignons et offrent une protection préventive complémentaire.

MINIMISER LES PASSAGES AUX CHAMPS

L’utilisation de ces produits n’a pas à devenir une tâche pour le producteur agricole. En décortiquant les différentes opérations, il est possible de déterminer des occasions d’application qui conviennent aux besoins de la culture sans compliquer le quotidien de l’agriculteur.

« Lorsque l’on veut réduire les opérations et gagner du temps, on peut profiter du covoiturage de produits et ajouter le biostimulant au pulvérisateur », ajoute Martin Poirier.

En horticulture, plusieurs plantes sont transplantées plutôt que semées directement. Cette situation offre l’occasion d’avoir accès aux transplants avant qu’ils se retrouvent dans nos champs. Dans une serre ou un tunnel, il est possible de bassiner les plantes ou de faire une application foliaire avec des biostimulants liquides comme le Vita. On évite donc de sortir le tracteur pour passer plus tard en saison; moins de carburant est utilisé et les dégâts potentiels sont éliminés.

Ces applications sont tout indiquées pour réduire le stress de transplantation en raison des propriétés de l’extrait d’algue. Si l’on utilise plutôt un produit à base d’acide humique, cette technique permet de bien atteindre la motte du transplant, où les radicelles se formeront dans les prochains jours et iront puiser les éléments nécessaires à leur croissance.

Photo par Bertrand Lauzière


Pour en savoir plus sur les biostimulants

Tristan Cloutier agr.