Aller au contenu principal

Les arbres = un sol + des champs en santé

Les arbres améliorent les rendements des cultures. Ils améliorent l’hydrologie du sol sans siphonner l’eau disponible pour les cultures. De plus, malgré la perte d’ensoleillement, les rendements ne sont pas affectés!

L’eau et les nutriments

Dans une méta-analyse, David Rivest et son collègue Marc-Olivier Martin-Guay, deux chercheurs en agroforesterie, ont recensé les effets des systèmes agroforestiers sur le sol. La grande quantité de litière souterraine et aérienne produit un enrichissement en carbone (matière organique), en azote et en phosphore. Ensuite, les arbres jouent un rôle en pompant l’eau en excédent, établissant des conditions aérobiques qui minimisent la dénitrification et les pertes sous forme de protoxyde d’azote (N2O), grande source de GES en agriculture. Les arbres réduisent aussi la densité apparente (masse volumique) : les racines auraient un effet décompactant.

L’hydrologie du sol est donc modifiée par ces grands végétaux qui ont des effets positifs sur l’infiltration de l’eau dans le sol. Inversement, ils diminuent le ruissellement qui peut occasionner de l’érosion hydrique de même que le lessivage de l’azote provenant des engrais. L’effet des arbres sur l’humidité du sol est à peu près nul, ce qui suggère que les arbres profitent de l’eau disponible (pluie et neige), mais pas au détriment des cultures. « En 2018, pourtant une année de sécheresse, on a observé une tendance à l’augmentation du rendement! » s’enthousiasme David Rivest. 

Et les drains? Le danger d’envahissement par les racines est réel. Pour prévenir les problèmes, David Rivest recommande un minimum de 15 m entre une haie et un drain. À moins de 15 m, des collecteurs pleins ou des drains avec membrane peuvent empêcher l’intrusion des racines.

L’ensoleillement

« Oui, une diminution modérée de l’ensoleillement des cultures à quelques mètres des arbres peut être observée, mais ce facteur seul n’a pas d’incidence sur le rendement de manière significative, assure David Rivest. À l’échelle du champ, la compétition pour la lumière ne se traduit pas par une baisse de rendement pour le soya et le maïs. »

Bref, année après année, les projets de recherche livrent leurs secrets et déboulonnent le mythe persistant que le bois est mieux coupé qu’enraciné!

Photo par Étienne Gosselin


« Les arbres = un sol + des champs en santé » fait partie du dossier « Il faut se parler d'arbres en agriculture » paru dans le magazine Coopérateur de mai-juin 2023.

Pour lire les autres articles du dossier :

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.