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Les réseaux sociaux de Ferme 7 Terres, Ferme Jeanlu Holstein et Ferme Lizière

Controversés, les médias sociaux, par les temps qui courent! Faudrait-il les boycotter en bloc pour autant? Meta, tout particulièrement? La réponse n’est pas si simple. Productrices et producteurs agricoles, en tant qu’entrepreneurs, en font grand usage et ne peuvent pas s’en passer si facilement.

Neuf propriétaires de ferme ont accepté de partager leur expérience (lire également Les réseaux sociaux de Ferme Simon Fortin, Ferme Degau et du Marché Ferme Gillette et Les réseaux sociaux de Ferme Le Paysan gourmand, Ferme Princy et de la Microlaiterie riverin du Lac). Pour ces habitués engagés à promouvoir l’agriculture sur les réseaux sociaux, il est essentiel de mettre l’accent sur le positif et de présenter la réalité telle qu’elle se vit au sein de leur entreprise. Tout un art que de s’afficher sur ces plateformes sociales; il faut bien le faire et surtout bien réfléchir à la manière de réagir à la controverse lorsqu’elle se présente. Pas toujours évident! Certains ont appris à leurs dépens que ce n’est pas la place pour débattre!

Actifs surtout sur Facebook et Instagram, ces agriculteurs et agricultrices ont tous et toutes l’ambition de bien faire connaître leur métier. Au-delà de la promotion des produits et services, dont les retombées sont loin d’être négligeables, ces propriétaires de ferme aiment les liens créés et la possibilité d’échanger de l’information avec leur auditoire.



Ferme 7 terres, Saint-Sévère

Responsable des réseaux sociaux : Andréane Dupont

Associée avec ses parents, Andréane Dupont s’occupe de la page Facebook de la ferme avec sa mère Chantal Pipon. Laitière et céréalière, l’entreprise n’a rien à vendre. « Notre objectif est de partager notre quotidien, nos projets et nos travaux, explique la jeune agricultrice de 31 ans. On ne se met aucune pression. On veut simplement faire notre part pour contrer les fausses nouvelles qui circulent souvent au sujet de l’élevage laitier. J’essaie de valoriser autant le côté végétal que le côté animal en essayant de présenter les bons côtés du métier sans nier les défis et les difficultés rencontrés. J’essaie toujours d’éviter la polémique. Jusqu’à maintenant, ça se passe bien et je n’ai pas eu de mauvaises expériences. » Engagée au sein de plusieurs organisations, dont celle de la relève agricole, Andréane Dupont fait partie de groupes d’échange et de discussion virtuels sur des thèmes précis. « Les réseaux sociaux donnent accès à une multitude d’informations, et ce, très rapidement. Au sein des communautés d’échange dont je fais partie, le partage d’expertise est très généreux et les membres y sont très solidaires. Ça nous aide à nous sentir liés et moins isolés. »



Ferme Jeanlu Holstein, Saint-Georges

Responsables des réseaux sociaux : Sarah et Maxime Poulin

« On ne publie rien qui soit susceptible de choquer ou de provoquer la polémique, affirme Sarah Poulin, actionnaire de l’entreprise laitière avec son frère Maxime. On met l’accent sur les bonnes journées, insiste-t-elle. Les mauvais jours, on ne les partage pas, tout simplement! » Cette jeune maman de 33 ans constate que les publications les plus appréciées sont celles où, pour une tâche donnée, par exemple la classification des animaux, tout le monde met la main à la pâte. « Ça génère beaucoup de bons commentaires. Je pense que ça fait du bien à regarder! » Active sur les réseaux sociaux depuis sept ans, d’abord pour la vente de sujets, c’est maintenant la présentation du quotidien de la ferme qui prend de plus en plus de place. « On a tendance à oublier tout le travail que l’on fait dans les champs », avoue Sarah, qui reconnaît l’exigence en temps et en énergie que demande cette responsabilité de demeurer actif sur les espaces virtuels.



Ferme Lizière, L’Isle-Verte

Responsable des réseaux sociaux : Alain Lemieux

« Ça se place bien dans mon horaire, raconte Alain Lemieux, un agriculteur de 40 ans et père de quatre garçons. Je capte des images en avant-midi et je fais mes publications sur l’heure des repas. Ma touche personnelle est teintée d’humour! J’ai le sentiment de créer du positif. » Associé avec sa conjointe Amélie St-Jean, cet éleveur laitier bio est présent sur les réseaux sociaux depuis 2018. « J’adore mon métier et j’aime le faire savoir, reconnaît Alain. Je ne m’en cache pas, c’est un moyen efficace de faire découvrir aux gens le plus beau métier du monde! Je salue tous ceux et celles qui, comme moi, font face aux défis quotidiens de notre travail en essayant de mettre l’accent sur le positif! » Suivi par des gens d’un peu partout sur la planète, Alain Lemieux a été sollicité en mai dernier pour devenir ambassadeur des Producteurs laitiers du Canada. « Un honneur pour moi! J’ai relevé le défi avec joie! »



Pour ces propriétaires de ferme passionnés par leur métier, les réseaux sociaux représentent un espace d’échange où la présence concrète d’agriculteurs et d’agricultrices est souhaitable et essentielle pour nuancer et équilibrer la désinformation et les commentaires mal intentionnés qui circulent. Ça crée de l’interaction au sein de la collectivité agricole et avec toute la société dans son ensemble, ce qui est bon, ont-ils fait valoir. Leur défi à tous : arriver à s'en débrancher de temps en temps. « Ça, c’est très difficile! », ont-ils affirmé à l’unanimité.
 



Un mot du Coopérateur

Depuis décembre 2023, la Loi sur les nouvelles en ligne s’applique dans tout le Canada. Cette loi force les plateformes comme Meta (Facebook, Instagram et Threads) et Google à payer des redevances aux médias pour l’utilisation de leur contenu. En représailles, Meta a décidé de couper le partage des nouvelles des médias sur ses plateformes. Le Coopérateur tout comme les autres journaux et revues agricoles sont-ils à l’abri? Rien n’est moins sûr. On ignore encore, à l’heure actuelle, si nos comptes seront fermés du jour au lendemain.

Dans un monde complexe et en changements constants, où la profession de journaliste exige chaque année davantage de compétences avec des moyens de plus en plus réduits, on pose donc un regard critique envers les réseaux sociaux, à la fois alliés du marketing, avides dévoreurs de capitaux et, surtout, maîtres incontestés du web.

Quelle est la meilleure manière d’aider vos médias préférés? Abonnez-vous à leur contenu, papier ou numérique. Nous avons d’ailleurs une infolettre, le Coopérateur Flash, envoyé tous les mercredis! 

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Photos : gracieuseté des fermes participantes

Isabelle Éthier

QUI EST ISABELLE ÉTHIER
Isabelle est conseillère en gestion organisationnelle et relations humaines en milieu agricole.

isa.ethier4@gmail.com

QUI EST ISABELLE ÉTHIER
Isabelle est conseillère en gestion organisationnelle et relations humaines en milieu agricole.