Ferme 7 terres: pourquoi une nouvelle étable?
Photo : En février 2017, Philippe Lacerte, Andréane Dupont, Chantal Pipon et Denis Dupont soulignent l’arrivée des vaches dans la nouvelle étable.
Chantal Pipon, Denis Dupont et leur fille Andréane sont propriétaires de la Ferme 7 terres inc., à Saint-Sévère, en Mauricie. Ils ont fait construire une nouvelle étable dont la superficie est de 20 mètres sur 62 (66 pieds sur 204), et installer un robot de traite de type Monobox GEA. Qu’est-ce qui a poussé ces exploitants d’un troupeau d’une cinquantaine de vaches en lactation à faire ce saut technologique?
« D’abord, notre étable à stabulation entravée nécessitait des travaux », explique Chantal Pipon, qui a siégé pendant 17 ans au conseil d’administration de La Coop Agrivert. « On avait besoin entre autres de changer les tapis, de modifier les stalles et d’avoir un éclairage plus adéquat. On a bien pensé faire ces changements, mais on se retrouvait quand même avec une étable où les vaches étaient attachées et où l’on gardait la contrainte de l’heure de traite », constate l’agricultrice. De plus, le couple est bien conscient que de nouvelles normes de bien-être animal seront bientôt exigées. Il voulait s’y préparer.
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Cette réflexion coïncidait avec la fin des études en administration des affaires d’Andréane, et de son conjoint, Philippe Lacerte, qui terminait une technique en productions animales.
En même temps, les deux associés du couple – Jacques Dupont, le frère de Denis et Hélène Gélinas, sa conjointe – se retiraient de l’entreprise pour prendre leur retraite. C’était en 2013.
Soulignons que Chantal et Denis voulaient aussi profiter des nouvelles installations avant leur propre retraite. C’est ainsi qu’en août 2016, les travaux de construction ont commencé.
En février 2017, les premières vaches s’installaient dans le nouveau bâtiment doté d’un robot de traite et d’une barrière de sélection qui dirige la vache vers le robot, si elle est prête à se faire traire, sinon vers l’aire de repos ou d’alimentation. Ce qui évite de congestionner le robot inutilement.
Ils ont aussi choisi d’installer un système de séparation de fumier, dont le résidu après traitement sert de litière. Ainsi, tout le fumier de l’élevage passe dans une presse où le solide est séparé du liquide. Le liquide sera épandu dans le champ par pipeline. Quant à la fibre solide, elle est compostée pendant au moins 24 heures. La température, pendant cette étape, atteint jusqu’à 60 °C pour détruire les agents pathogènes. Le résultat de cette opération produit ce qu’on peut comparer, sur le plan de la texture, à une mousse de tourbe. « Ainsi, nous avons une litière en quantité abondante, peu coûteuse et peu odorante », conclut la productrice.
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Chantal et Denis s’étaient souvent fait dire que leur troupeau était nerveux. Ils craignaient donc que l’adaptation aux nouveaux équipements soit difficile.
Avec bonheur, ils ont vite constaté à quel point les animaux sont rapides à s’adapter à un nouvel environnement. Surtout, quand leur confort s’en trouve nettement amélioré. « Souvent, on arrive à l’étable et les vaches sont couchées, dit l’agricultrice, et elles restent là, calmement. Bref, elles ne sont pas facilement dérangées. »
Pour ce qui est des performances de vaches laitières, il est trop tôt pour avoir des résultats considérables. « Le but est bien entendu d’avoir moins d’animaux et de faire le même volume de lait dans les meilleures conditions possible », conclut Chantal Pipon.
VIDÉO:
La litière, produite à l’aide d’un système de séparation de fumier, est dirigée vers le distributeur à fourrage, utilisé comme distributeur à litière.