Aller au contenu principal

Les réseaux sociaux de Ferme Simon Fortin, Ferme Degau et du Marché Ferme Gillette

Controversés, les médias sociaux, par les temps qui courent! Faudrait-il les boycotter en bloc pour autant? Meta, tout particulièrement? La réponse n’est pas si simple. Productrices et producteurs agricoles, en tant qu’entrepreneurs, en font grand usage et ne peuvent pas s’en passer si facilement.

Neuf propriétaires de ferme ont accepté de partager leur expérience (lire également Les réseaux sociaux de Ferme Le Paysan gourmand, Ferme Princy et de la Microlaiterie riverin du Lac et Les réseaux sociaux de Ferme 7 Terres, Ferme Jeanlu Holstein et Ferme Lizière). Pour ces habitués engagés à promouvoir l’agriculture sur les réseaux sociaux, il est essentiel de mettre l’accent sur le positif et de présenter la réalité telle qu’elle se vit au sein de leur entreprise. Tout un art que de s’afficher sur ces plateformes sociales; il faut bien le faire et surtout bien réfléchir à la manière de réagir à la controverse lorsqu’elle se présente. Pas toujours évident! Certains ont appris à leurs dépens que ce n’est pas la place pour débattre!

Actifs surtout sur Facebook et Instagram, ces agriculteurs et agricultrices ont tous et toutes l’ambition de bien faire connaître leur métier. Au-delà de la promotion des produits et services, dont les retombées sont loin d’être négligeables, ces propriétaires de ferme aiment les liens créés et la possibilité d’échanger de l’information avec leur auditoire.



Ferme Simon Fortin, Sainte-Clotilde-de-Beauce

Responsable des réseaux sociaux : Cédric Fortin

« Nous avons avantage à profiter des réseaux sociaux pour joindre et acquérir une nouvelle clientèle, précise Cédric Fortin. On ne fait aucune publicité dans les médias traditionnels. L’instantanéité des réponses est pour nous un avantage et une force promotionnelle incomparable! » L’entreprise maraîchère est ouverte deux mois par année. « En période d’ouverture, j’essaie de faire une publication aux deux ou trois jours. C’est assez exigeant, surtout lorsque je réalise une vidéo. » Cédric Fortin insiste sur l’importance de soigner les montages afin d’optimiser la qualité des images et du son. « C’est un exercice que j’aime faire, car ça stimule ma créativité et j’aime nourrir le sentiment d’appartenance de notre communauté même hors saison. Les gens apprécient nos publications, ils nous le disent par leurs commentaires, fait valoir l’agriculteur. De manière générale, je crois que les réseaux sociaux contribuent à faire connaître positivement le monde agricole. Nous avons un rôle à jouer dans l’éducation à faire auprès de la population. »



Ferme Degau, Neuville

Responsable des réseaux sociaux : Julie Bélanger

Ferme laitière et de grandes cultures, cette entreprise agricole produit du maïs sucré assorti d’une indication géographique protégée (IGP) : le Maïs sucré de Neuville. Gérée par Gaétan Gaudreau, son frère Stéphane et sa conjointe Julie Bélanger, l’entreprise est très active sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram et Pinterest. « On a vite constaté l’intérêt et l’engouement pour l’aspect pédagogique de nos publications en lien avec nos méthodes de production, fait remarquer Gaétan Gaudreau. Les gens veulent en savoir plus sur le cahier de charges lié à l’IGP. C’est important de donner la juste information et de la bonne façon », souligne cet agriculteur qui avoue bien candidement ne pas avoir le caractère pour gérer les réseaux sociaux. « Je laisse cela à ma conjointe, convient-il. Elle s’y investit beaucoup et s’y prépare tout au long de l’année. Je constate que ça donne de bons résultats. » Selon lui, les réseaux sociaux permettent une belle visibilité à très faible coût. « C’est très avantageux et c’est devenu un incontournable pour se faire connaître. Toutefois, concède Gaétan, c’est exigeant en temps et en énergie. »



Marché Ferme Gillette, Embrun, Ontario

Responsables des réseaux sociaux : Éric et Rachel Patenaude

« Nous nous sommes fait connaître grâce aux réseaux sociaux, fait valoir Éric Patenaude. L’expérience acquise avec le marché de la génétique bovine a démontré l’instantanéité des résultats! » Éric Patenaude partage la gestion des réseaux sociaux avec sa cousine Rachel. « Je m’occupe de la promotion de nos produits et services sur Facebook alors que Rachel alimente notre page Instagram en présentant le travail au quotidien. » Spécialisée en élevage de vaches Holstein depuis cinq générations, l’entreprise, dirigée par quatre frères et quatre cousins et cousines, a, depuis un peu plus d’un an, diversifié ses activités avec l’élevage et l’abattage de bœuf Angus. « On trouve important de connecter avec les gens qui nous suivent, précise Éric. Cette connexion, elle se construit et se développe en présentant nos méthodes de production et aussi en prenant le temps de répondre à la cinquantaine de messages qu’on reçoit au quotidien. C’est de l’éducation à faire. » Selon cet agriculteur de 41 ans : « Il faut travailler fort pour faire la promotion de notre lait et de nos produits. » C’est pour lui un véritable engagement envers tout le milieu agricole. « J’apprécie beaucoup le travail d’éducation que font certaines personnes comme Mylène Bégin. C’est du positif qui circule! » (Voir texte sur la ferme Princy, ci-après)



Pour ces propriétaires de ferme passionnés par leur métier, les réseaux sociaux représentent un espace d’échange où la présence concrète d’agriculteurs et d’agricultrices est souhaitable et essentielle pour nuancer et équilibrer la désinformation et les commentaires mal intentionnés qui circulent. Ça crée de l’interaction au sein de la collectivité agricole et avec toute la société dans son ensemble, ce qui est bon, ont-ils fait valoir. Leur défi à tous : arriver à se déconnecter ’en débrancher de temps en temps. « Ça, c’est très difficile! », ont-ils affirmé à l’unanimité.
 



Un mot du Coopérateur

Depuis décembre 2023, la Loi sur les nouvelles en ligne s’applique dans tout le Canada. Cette loi force les plateformes comme Meta (Facebook, Instagram et Threads) et Google à payer des redevances aux médias pour l’utilisation de leur contenu. En représailles, Meta a décidé de couper le partage des nouvelles des médias sur ses plateformes. Le Coopérateur tout comme les autres journaux et revues agricoles sont-ils à l’abri? Rien n’est moins sûr. On ignore encore, à l’heure actuelle, si nos comptes seront fermés du jour au lendemain.

Dans un monde complexe et en changements constants, où la profession de journaliste exige chaque année davantage de compétences avec des moyens de plus en plus réduits, on pose donc un regard critique envers les réseaux sociaux, à la fois alliés du marketing, avides dévoreurs de capitaux et, surtout, maîtres incontestés du web.

Quelle est la meilleure manière d’aider vos médias préférés? Abonnez-vous à leur contenu, papier ou numérique. Nous avons d’ailleurs une infolettre, le Coopérateur Flash, envoyé tous les mercredis! 

Je m'abonne au Coopérateur Flash.

Photos : gracieuseté des fermes participantes

Isabelle Éthier

QUI EST ISABELLE ÉTHIER
Isabelle est conseillère en gestion organisationnelle et relations humaines en milieu agricole.

isa.ethier4@gmail.com

QUI EST ISABELLE ÉTHIER
Isabelle est conseillère en gestion organisationnelle et relations humaines en milieu agricole.