La nouvelle saison de culture avait pourtant bien démarré. En avril, tout allait bon train, mais mai s’est montré plus difficile, voire catastrophique. La résilience, c’est dans notre quotidien de producteur agricole. On avance et on fait avec.
Nous voilà déjà en juillet, au beau milieu de l’été. Une fois les gros travaux printaniers terminés, j’ai eu quelques moments pour réfléchir à ce qui nous unit tous et toutes. C’est la coopération. Un modèle d’affaires célébré cette année, je vous le rappelle, avec l’Année internationale des coopératives.
Dans le cycle de vie d’une entreprise, il y a des bouts qui vont bien et des bouts qui vont moins bien. Il faut le voir sur le long terme. Sollio, ça a mal été il y a quelques années. Là, ça va beaucoup mieux. En plus de 100 ans d’histoire, des crises, il y en a eu. Elles sont inévitables. On n’y échappe pas. Ces crises, on les traverse, et on repart sur des bases plus solides.
J’en tiens pour exemple le tout dernier investissement qu’a annoncé Olymel, le 10 juin dernier, dans son usine La Fernandière, à Trois-Rivières, et dont je suis très fier. 142 millions $ de capitaux privés pour améliorer sa productivité, diversifier son offre de produits, et étendre sa mise en marché.
Chez Sollio Groupe Coopératif, on s’efforce constamment d’améliorer notre position fédérative, d’optimiser notre rôle de grossiste auprès de nos coopératives, comme on le fait avec Groupe BMR et Sollio Agriculture, et d’allonger notre chaîne de valeur comme on l’a fait avec cet investissement d’Olymel. Et nos coopératives, qui investissent dans leur région, font tout pour être les meilleurs détaillants possibles. Elles connaissent leur clientèle et leurs producteurs.
Nous devons faire tout en notre pouvoir pour conserver cet outil de mise en marché collectif qu’est notre coopérative. Garder nos mains sur le volant, comme le dit l’expression consacrée, car c’est ce que notre modèle de gouvernance nous permet de faire.
La conviction d’être à la bonne place, ensemble, à travailler vers un but commun, à prendre nous-mêmes nos décisions d’affaires, à redistribuer ici, chez nous, nos excédents, nous a permis de relever les nombreux défis qui ont marqué notre parcours et d’en faire bénéficier nos membres.
Il faut se servir des atouts de notre modèle coopératif pour relever les défis de demain : une situation financière saine, des structures de gouvernance démocratique transparentes, des valeurs coopératives fortes et des personnes motivées et engagées, des gens qui, au conseil de Sollio Groupe Coopératif, proviennent de nos coopératives régionales et connaissent les réalités du terrain. J’ai énormément appris – et continue de le faire – en siégeant au conseil de ma coopérative régionale, une expérience comme celle qu’on acquiert dans un club-école! C’est d’ailleurs une autre force de notre réseau, ce bassin de talents formés dans notre réseau et prêts à prendre la relève.
Ce patrimoine collectif, cet outil de développement ancré dans nos communautés, modelé à l’image des gens qui le composent, c’est notre relève qui en assurera la continuité. Il faut donc leur léguer cet outil en bonne santé financière. Avec des membres convaincus que c’est ce qu’il y a de mieux pour la prospérité de leurs entreprises et de leurs régions. L’Année internationale des coopératives vient d’ailleurs en rappeler toute l’importance.
Oui, parfois les temps sont durs, mais on n’avance pas à tâtons…
Sur ce, bon été à tous et à toutes!
