Notre assemblée semestrielle du 20 août dernier a été l’occasion d’annoncer aux dirigeants des coopératives de notre réseau des résultats financiers à mi-année en lien avec nos objectifs. Même s’il nous reste du chemin à faire pour atteindre notre plein potentiel, ces résultats nous placent en bonne position face à un contexte géopolitique troublant et incertain.
La Politique bioalimentaire 2025-2035
La Politique bioalimentaire 2025-2035 du gouvernement du Québec, lancée le 22 août dernier, arrive au bon moment. Je suis heureux de constater que nos demandes ont été entendues. Cette nouvelle mouture et sa vision doivent contribuer à la prospérité du secteur agroalimentaire et le soutenir dans ses défis. Cette politique doit tenter de concilier la satisfaction du citoyen consommateur québécois, la prospérité des entreprises bioalimentaires québécoises ainsi que leur compétitivité et la protection de l’environnement.
Comme on juge l’arbre à ses fruits, nous avons partagé quelques constats, et notre analyse du succès de la présente politique passera notamment par les moyens mis de l’avant pour faire face aux enjeux que nous avons soulevés :
- La capacité d’investissement de l’agriculture québécoise en raison de son fort endettement.
- Le recentrage sur le marché intérieur voulu pour accroître l’autonomie bioalimentaire du Québec ne dispense pas d’améliorer la compétitivité internationale du secteur, car il opère dans un marché ouvert pour la plupart des produits agricoles et agroalimentaires.
- Une part importante de la valeur ajoutée créée par le secteur bioalimentaire est liée aux exportations internationales, notamment vers les États-Unis. La prospérité du secteur dépendra de sa capacité à répondre aux attentes des consommateurs québécois, canadiens, américains, asiatiques et européens.
- Le soutien public à l’agriculture demeure essentiel pour maintenir sa compétitivité.
- Nous sommes à l’aube d’un choc démographique majeure dans l’agriculture avec près de 50 % des agriculteurs qui devraient se retirer dans les 15 prochaines années.
Malgré cette annonce qui met le secteur agricole à l’avant-plan en cette fin d’été, l’automne s’annonce tout de même mouvementé.
Les tarifs douaniers
Bien que les tarifs douaniers américains fassent constamment les manchettes dans les derniers mois, ce sont davantage les tarifs chinois de 25 % sur les produits canadiens de porc qui attirent notre attention.
Les contre-mesures imposées aux exportations canadiennes, en réaction aux tarifs sur les véhicules électriques chinois imposés par le Canada, pourraient avoir un impact sur les résultats de notre division Olymel, tout comme pour d’autres exportateurs canadiens de porcs. Il en va de même pour les producteurs de canola.
Le milieu agricole s’est mobilisé face à ces menaces. Les producteurs sont en première ligne et en subiront les contrecoups. Je l’ai déjà affirmé, on fait front commun pour notre sécurité alimentaire et nos régions.
La gestion de l'offre
La protection de la gestion de l’offre est également un dossier que nous suivons de près. Nous saluons d’ailleurs l’adoption unanime du projet de loi C-202 qui empêcherait le Canada de faire des concessions qui nuisent à la gestion de l'offre agricole dans le cadre des négociations commerciales. Quoi qu’on en dise, les menaces planent. Le démantèlement de la gestion de l’offre entraînerait des conséquences désastreuses sur les entreprises laitières et de volaille, sur les entreprises de transformation de ces secteurs et sur nos régions.
Notre position est sans équivoque. Nous exigeons le respect intégral de cet outil collectif de mise en marché et de création de richesse. La gestion de l’offre a fait ses preuves. Ce système, toujours d’actualité, permet aux producteurs canadiens de lait, d'œufs et de volailles de tirer un revenu équitable entièrement du marché, sans subventions directes. La gestion de l'offre limite en effet les risques de marché et stabilise les revenus des producteurs, allégeant grandement le besoin de soutien public direct pour gérer les risques. En outre, il répond aux besoins pluriels des consommateurs en leur fournissant un approvisionnement stable de produits de qualité à prix raisonnables.
Bref, tout ça pour vous dire que Sollio Groupe Coopératif, forte de son réseau de coopératives et de ses trois divisions, Sollio Agriculture, Olymel et Groupe BMR, est à vos côtés, en appui en toutes circonstances. Nos expertises poussées, notre santé financière retrouvée et la mobilisation qui nous unit font de nous de solides partenaires d’affaires. Nous sommes en bonne position et nous sommes à votre écoute. Osons l’avenir, visons haut.
Sur ce, je vous souhaite d’abondantes récoltes et un bel automne.