Aller au contenu principal

Fermes Farnham : Éloge à l’oignon

Aux Fermes Farnham, situées à Sainte-Sabine en Estrie, l’oignon est semé, piqué, bichonné, récolté, entreposé et ensaché entre les mains de la famille Arcand. 

La ferme de 125 hectares (310 acres) a connu toute une transformation dans les trois dernières années. C’est seulement en 2020 que Robert Arcand a fait l’acquisition de la terre voisine à la sienne. « Ç’a doublé la production, affirme le producteur. Le but principal, c’était l’emballage. Avant, je vendais mes oignons en boîte à un emballeur et je ne finissais pas mon produit. Là, je le vends directement au magasin. »

L’émerveillement de retrouver son produit sur les étalages ne s’essouffle pas depuis l’acquisition. « Eh, la fierté de retrouver ton produit en épicerie. Tu vas dans un Metro, il y a des oignons Farnham partout. Tu trouves des oignons des Fermes Farnham au Tigre Géant! C’est le fun! C’est une fierté, de retrouver ton produit sur les étalages et de savoir que c’est le tien. En plus, quand tu te compares, tu te dis “Wow, on est bons!” ajoute-t-il, sourire en coin. Ça donne une petite tape dans le dos. »

Pour arriver jusqu’au client, il y a bien sûr toute une série d’étapes. En septembre, la récolte commence. Tous les oignons passent ensuite par le séchage. Bien distribué par les chambres d’air et contenu par des panneaux de plastique autour des boîtes, l’air sec favorise la conservation des quelque 10 000 boîtes d’oignons qui seront vendues jusqu’en juillet.

Les oignons sont ensuite entreposés. « On rentre de l’air, surtout du soir (parce qu’il est moins humide), mais aussi tout l’hiver. La masse d’oignons fait que même s’il fait moins trente, ça ne gèle pas. »

L’emballage et l’équipe

Lorsqu’une commande est passée, Sylvain Malenfant, le pro du lift, s’empare d’une boîte d’oignons. Tous les bulbes descendent ensuite dans la chaîne d’emballage où ils sont triés (à l’œil et mécaniquement), pesés minutieusement par l’un des quatre carrousels à œil magique, puis emballés. Les Fermes Farnham font autant des sacs de deux, de cinq et de 50 lb que d’oignons à bouillir.

À l’exploitation, on retrouve pour la première fois cette année une équipe de dix employés guatémaltèques. « Ils sont arrivés au mois d’octobre 2022. On a dix personnes à l’emballage, mais ils travaillent aussi aux champs. Ils nous aident aux récoltes. » Leur apport inestimable permet la croissance de l’entreprise. Angélique, la fille de Robert et la responsable des ventes, des commandes, des ressources humaines et de la comptabilité, est également la traductrice attitrée de l’entreprise.

En plus de Sylvain, d’Angélique et des travailleurs étrangers temporaires, on retrouve aussi Joël Benjamin, un mécanicien hors pair, Caroline Brochu, qui aide à l’emballage, et Stéphane Barriault, l’homme à tout faire. « Les employés d’ici (Fermes Farnham) sont restés avec nous à la suite de l’acquisition et je suis vraiment content. Ils avaient une bonne expérience de travail qui nous a aidés à démarrer nos activités d’emballage. La première année a été difficile, mais là, c’est la troisième et ça va super bien. » Alexandre, le fils de Robert, est quant à lui responsable de la production aux champs et de l’entretien mécanique. 

« On est fiers de l’équipe. Tout le monde est important ici. Moi, je ne suis pas le boss! J’ai les mains aussi sales que n’importe qui ici. Et ils sont fiers, nos travailleurs étrangers.

L’entreprise est aussi importante pour eux que pour nous et on est très contents de partager chaque moment avec eux. Le 7 juillet, on a fêté la fête de Rudy. »

Des projets pour l’avenir

En 2023, on a installé un réfrigérateur et un système de drainage qui fonctionne avec une pompe. Les prochaines années verront d’autres projets émerger. « On a un gros projet pour faire une récolteuse à oignons. C’est un projet de deux ans. On a transformé un tracteur pour être plus performant. J’aimerais aussi grossir en oignons et me rendre à 160 hectares (400 acres). Mais ça prend de bonnes récolteuses. »

L’année n’a évidemment pas manqué d’eau, mais reste que l’irrigation est une préoccupation. « Je ne sais pas si on va irriguer les champs, mais ça me travaille, l’eau. Si je suis capable d’avoir le tiers de la récolte sécurisée en eau, ce serait bon. Je veux travailler ça pour l’année prochaine. »

Oignons, carottes et lait

Dans la famille Arcand, ça bouillonne d’idées. En plus des Fermes Farnham, ils ont deux autres fermes. Il y a d’abord les Maraîchers Arcand, qui produisaient déjà des oignons et des carottes. Encore aujourd’hui, c’est près de 1000 tonnes de carottes cello, sur une superficie de 20 hectares (50 acres), qui sont produites chaque année. Ces carottes, jaunes et orange, sont destinées à la transformation et sont coupées en rondelles.

Mais on retrouve aussi, passé quelques rangs d’oignons, une étable flambant neuve. C’est Alain Jr., le frère de Robert, qui s’occupe de la Ferme Arcal, une ferme laitière avec un quota de 80 kg. « On a construit une étable en même temps qu’on achetait les Fermes Farnham, en 2020. C’était une grosse affaire! On n’a pas arrêté et ça continue encore! » ajoute Robert. 

À Sainte-Sabine, les oignons, les carottes et le lait ont un bel avenir devant eux!

Photo par Stéphanie McDuff : La famille Arcand et les premiers travailleurs étrangers temporaires venus les soutenir dans l’emballage des oignons.
De gauche à droite : Caroline Brochu, Sylvain Malenfant, Angélique Arcand, Stéphane Barriault, Alexandre Arcand, Fredy Leonel Baten Ramirez, Luis Gabriel Velasquez De Leon, Nelson Valentin Sandoval Mérida, Robert Arcand, Luis Enrique Lopez Mérida, Keny Alexis Bonilla Perez, José Luis Fernando Sinto Hernandez, Rudy Magnolio Lopez Lopez.



TEXTES DU DOSSIER : De la terre, à la serre, au marché

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.