
Historiquement, au Québec, la pourriture sclérotique était l’ennemie numéro un dans la production de soya, notamment dans le centre et à l’est de la province. Maintenant, une nouvelle maladie commence à émerger : la brûlure phomopsienne des tiges.
La brûlure phomopsienne de la tige est une maladie fongique qui affecte le soya. Elle est causée par le champignon Diaporthe phaseolorum. Cette maladie devient un problème important dans les régions où le soya est cultivé, car elle peut entraîner une réduction importante de la récolte et affecter la qualité des graines à la récolte.
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Symptômes de la brûlure phomopsienne
- Présence de taches noires en ligne sur la tige : les taches noires en rangées sur la tige, appelées pycnides, sont présentes en fin de saison lorsque la plante a atteint sa maturité.
- Nécrose des tissus : lorsque l’infection est trop importante étant donné la sensibilité du cultivar et les conditions favorables, cela peut entraîner un dessèchement et une déformation des plantes affectées.
- Flétrissement des plantes : les plantes gravement infectées peuvent se faner et ne pas se développer correctement, ce qui a des répercussions négatives sur la photosynthèse et la production de graines.
Conditions favorables
- Humidité élevée : la maladie se développe principalement dans des conditions humides, favorisées par une température modérée et une forte humidité relative.
- Pluies fréquentes : les éclaboussures d’eau favorisent la dispersion des spores du champignon sur les tiges et les gousses.
- Pratiques culturales : des cultures trop denses, des résidus de cultures contaminés ou une gestion inadéquate de la rotation des cultures augmentent le risque d’infection.
Gestion de la maladie
- Choisir une variété tolérante : l’utilisation de variétés de soya avec une bonne tolérance favorise la prévention de cette maladie, mais n’offre pas une protection complète si les conditions sont favorables au pathogène.
- Fongicides : l’utilisation de fongicides (qui ciblent ce pathogène) au stade R4 durant le remplissage des grains permet de conserver l’intégrité des plantes et favorise le rendement des cultivars à haut potentiel de rendement. Cependant, l’utilisation d’un fongicide peut n’être que partiellement efficace sur un cultivar très sensible.
- Rotation des cultures : la rotation peut limiter l’accumulation du pathogène dans le sol.
- Espacement des plantes : l’utilisation d’un taux de semis adéquat permet une meilleure circulation de l’air, ce qui aide à réduire l’humidité autour des plantes et limite la propagation du champignon. Il faut absolument éviter la surpopulation de plantes dans le champ.
La brûlure phomopsienne de la tige est une maladie qui peut causer des pertes économiques importantes dans la culture du soya au Québec, car elle affecte aussi bien la croissance des plantes que la qualité des graines en fin de saison. Une gestion intégrée de cette maladie fongique émergente, qui combine l’adoption de pratiques culturales adéquates, le choix de variétés qui ont une bonne tolérance et l’application de traitement fongicide, peut aider à réduire son impact et favoriser le rendement des plants de soya en conservant la santé des plants durant la période de remplissage des grains.
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Photo : Pascal Larose