
Nutrinor coopérative fait figure d’exemple dans le monde des coopératives agroalimentaires québécoises. Véritable pépite à succès depuis 1949, la coopérative de plus de 1000 membres a fêté son 75e anniversaire d’existence en 2024. L’historien Dany Côté, natif du Lac-Saint-Jean, a d’ailleurs lancé l’ouvrage Nutrinor – Une coopérative hors norme, en février 2024. Une preuve indéniable de l’importance de ce fleuron dans le paysage agricole du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Multidisciplinaire, Nutrinor compte par moins de 800 produits référencés au niveau agroalimentaire que ce soit par le biais de fromageries, de boucheries, de boulangeries ou grâce à ses produits laitiers, ces derniers étant maintenant très populaire partout au Québec. Nutrinor, c’est aussi plus de 15 poulaillers pour 2,4 millions de poulets élevés sans antibiotiques, deux pondoirs, deux centres de grains et une meunerie fabricant 38 000 tonnes de moulées et de suppléments d’alimentation destinés aux animaux de la ferme.
Du côté des services, Nutrinor offre 18 haltes services (dépanneurs), possède quatre BMR, le magasin Nutrinor Ferme & Maison et deux restaurants. Finalement, le volet énergie n’est pas en reste avec neuf haltes entreprises (Nutrinor énergies) et des entreprises de propane et d’énergies renouvelables.
« Récemment, nous avons fait une tournée de nos membres afin de présenter notre planification stratégique et pour discuter avec nos propriétaires, indique Dominic Perron, président de Nutrinor. C’est très important pour nous d’être toujours transparents avec nos membres. Aussi, nous prenons vraiment à cœur de collaborer avec notre UPA régionale, c’est primordial. Et, nous utilisons toutes les tribunes possibles afin d’entretenir des communications saines avec les membres, que ce soit par l’entremise de l’exposition agricole ou par des journées estivales d’activités. »

Être là pour soutenir la relève
Avec un membership stable depuis quelques années, la coopérative Nutrinor mise surtout sur la rétention de celui-ci et sur le soutien à la relève. « Juste conserver ses membres, c’est déjà beaucoup et nous ne vivons pas d’hémorragie de ce côté-là. Par exemple, avec plusieurs plus petites entreprises en démarrage en maraîcher ces dernières années, cela a même apporté de nouveaux membres. Cependant, nous mettons beaucoup d’effort pour rendre notre coopérative plus attractive pour les jeunes », souligne M. Perron.
Pour ce, l’organisation ne manque pas de se présenter régulièrement aux étudiants du programme Gestionnaire d'entreprise agricole (GES) du collège d’Alma ou de participer à l’AGA de la Fédération de la relève agricole régionale (Centre régional des jeunes agriculteurs du Saguenay–Lac-St-Jean). « Ce sont des tribunes que nous sommes privilégiées d’avoir. Nous leur présentons Nutrinor comme une entreprise gérée de manière efficace afin qu’ils souhaitent s’y associer. Et aussi, qu’ils aient envie de travailler avec nous, qu’ils nous voient comme une entreprise qui va leur permettre d’aller encore plus loin avec leurs projets. »
L’organisation mise aussi sur la qualité de son offre de services conseils et sur son expérience solide pour attirer la jeunesse. Nutrinor donne ainsi une voix à la relève au conseil d’administration avec un poste dédié pour les jeunes âgés de maximum 35 ans, même sans avoir besoin de parts dans une entreprise. « Les coopératives, cela semble parfois conservateurs pour les jeunes, mais nous sommes vraiment rendus ailleurs. Nous innovons et nous mettons de l’avant les énergies vertes, toutes des valeurs et des idées qui importent aux jeunes. »

Démarche de développement durable
Avec le Pacte agricole durable Nutrinor (PADN) qui a été lancé en 2020, Nutrinor a misé juste pour l’avenir de ses membres. C’est d’ailleurs près de 130 membres qui sont déjà inscrits au PADN et qui ont identifié 900 actions dans diverses sphères telles que la santé et sécurité, le bien-être animal et des travailleurs, la biodiversité, les GES, etc. « Nous nous différencions d’autres coopératives avec ce programme. C’est un plus pour nos membres, mais pas juste un plus financier. Nos experts vont effectuer des diagnostics directement chez les producteurs pour les aider à entreprendre des changements durables et à se bâtir un plan d’action », tient à préciser Dominic Perron.
Ultimement, cet élan pour le développement durable se retrouve également sur les tablettes des consommateurs avec, par exemple, des produits différenciés issus de lait provenant de membres inscrits au PADN et avec ses pintes de lait cartonnées carbocompensées. « Pour nous, chaque geste compte. Nutrinor réalise des bilans GES et de matières résiduelles dans ses sites afin d'avoir un portrait réel de son impact environnemental. Ces bilans nous permettent de savoir où nous devons mettre les efforts pour réduire nos GES et se fixer des cibles réalistes. »

La coopérative se fait aussi un point d’honneur d’avoir un programme de dons et de commandites qui reflète ses mêmes valeurs de développement durable, d’environnement, d’efficacité énergétique et de santé et de sécurité. « Nutrinor s'engage activement dans sa communauté par le biais, entre autres, de dons, de commandites et de partenariats. Depuis plus de trois ans, nos créneaux sont basés sur des axes de développement durable, soit l'insécurité alimentaire, la santé mentale et la lutte aux changements climatiques. »
Pour Nutrinor, c’est un pas à la fois, depuis 1949. Un geste à la fois en assumant sa responsabilité et en étant persuadés que l’organisation peut faire sa part pour un avenir plus durable. Finalement, réussir à maintenir la diversification sans plomber la rentabilité de l’entreprise. « Nous avons une fierté incroyable chez Nutrinor qui est rattachée à une chaîne de valeurs solides, et nous tentons de ne pas travailler en silo entre agricole et agroalimentaire, puisque les deux seront toujours interreliés. Oui, nos produits laitiers et de transformations laitières sont des marques fortes chez Nutrinor, mais l’avenir pour nous c’est également de maintenir et de soutenir une croissance équivalente dans nos autres secteurs d’activités », conclut Dominic Perron.
Photos : Pranayama
Faits saillants
Région : Saguenay–Lac-Saint-Jean
Année de fondation : 1949
Coops fusionnées : Grains d’or 2011 et Deux Rives 2018
Nombre de membres : 1006
Nombre d’employés : 1000
Première grande entreprise de propriété 100 % régionale ayant son siège social au Saguenay–Lac-Saint-Jean (classement Les Affaires 2024 des 300 plus grandes entreprises du Québec).
Chiffre d’affaires (2023-2024) : 757 M$
Actifs (2023-2024) : 270 M$
Montant investi dans la communauté en dons et commandites en 2023-2024 : 440 000 $
Places d’affaires : Capitale-Nationale, Côte-Nord, Lanaudière, Montérégie, Montréal, Nord-du-Québec et Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Quatre domaines d’activités : agroalimentaire, agriculture, commerces de détail et énergie
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