John Gregan, un éleveur laitier dans la région de Canterbury en Nouvelle-Zélande, a installé des clôtures pour empêcher l’accès de ses 1100 bêtes aux cours d’eau il y a une dizaine d’années.
L'installation des clôtures a eu une incidence positive sur la qualité et le flux des cours d’eau.
— John Gregan
En plus, il a planté des arbres et de la végétation indigènes sur trois kilomètres pour faire des bandes riveraines. Il y voit aussi un bénéfice énorme pour la biodiversité par la présence accrue d’oiseaux et d’animaux sauvages.
Selon lui, il pourrait potentiellement toucher des crédits compensatoires de 55 $ par tonne de CO2 entreposée dans les plantations de ses bandes riveraines grâce à un marché de carbone.
Mais dans la course pour réduire les émissions de GES et atteindre la carboneutralité d’ici 2050, la Nouvelle-Zélande est le seul pays à permettre aux gros émetteurs de compenser leurs émissions polluantes en plantant des pins sur des terres agricoles selon l’organisation Federated Farmers, l’équivalent de l’UPA au Québec.
Quelque 175 000 ha de terres productives destinées à l’élevage de moutons et de bœufs ont été convertis au cours des cinq dernières années. « Je suis tout à fait contre cette façon de faire », dit John Gregan. Son collègue, Matt Ross, voit dans ce système de crédits compensatoires pour les grandes entreprises une forme de spéculation volatile qui s’apparente au Bitcoin. Qui plus est, « cela permet à ces compagnies de continuer de polluer ailleurs dans le monde, sans contribuer d’aucune façon à la vitalité de l’économie régionale », croit-il.
Cet article est initialement paru dans le magazine Coopérateur de septembre 2024.