Ce qui fait rêver Vincent, Kelly et Charles-Antoine en 2025

Vincent Pouliot, Kelly Drapeau et Charles-Antoine Cardinal, étudiants en agriculture, partagent leurs rêves et leurs ambitions pour l’avenir.

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Témoignage et entrevue
Affaires
Vincent Pouliot
Vincent Pouliot est à sa quatrième (et dernière) année au baccalauréat en agronomie à l'Université Laval.

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Céline Normandin

Journaliste

Détentrice d’une maîtrise en science politique, Céline est pigiste pour le Coopérateur. Elle se retrouve aujourd’hui à couvrir le secteur agroalimentaire puisqu’elle a grandi sur une ferme laitière.

Qui sont les jeunes qui suivent actuellement une formation dans les différentes écoles en agriculture? Quels sont leurs rêves et leurs ambitions pour l’avenir? Le Coopérateur s’est entretenu avec quelques-uns d’entre eux pour en savoir plus sur ce qui anime la génération montante en agriculture.

Vincent Pouliot

  • 23 ans
  • Albanel
  • Quatrième (et dernière) année, baccalauréat en agronomie, Université Laval

Vincent a grandi au Lac-Saint-Jean où sa famille exploite une ferme depuis cinq générations. L’entreprise possède un troupeau laitier de Ayrshire et de Jersey et 405 ha (1000 acres) de terres, dont certaines en régie biologique et d’autres en bleuets sauvages.

Vincent compte travailler à temps plein dans la ferme dès l’obtention de son diplôme à la fin de l’année 2025. Il avait complété auparavant une technique en Technologie du génie agromécanique à l’ITAQ, au campus de Saint-Hyacinthe.

Son parcours scolaire est le fruit d’un cheminement réfléchi dont il est très satisfait, avec les côtés pratiques et plus diversifiés de chaque programme auquel il s’est inscrit. « En allant à Saint-Hyacinthe, je voulais sortir de mon environnement et aller dans une école renommée pour son ambiance et sa formation. »

Il apprécie particulièrement l’avantage que lui a donné sa formation au cégep. « Franchement, à l’université, ça prend une technique. Ceux qui en ont une ont une longueur d’avance en ayant une base de connaissances. C’est plus difficile pour les autres étudiants qui ont seulement un DEC préuniversitaire. »

Vincent souhaite exercer comme expert-conseil à temps partiel et utiliser ce qu’il a appris pendant ses études pour démarrer un élevage bovin, en plus d’exploiter sa propre bleuetière.

Selon lui, le principal défi de l’agriculture sera de pouvoir faire plus avec moins. « C’est la clef pour que les entreprises prospèrent dans le futur et qu’elles n’aient pas toujours l’impression d’être sur la corde raide. »

Kelly Drapeau
Kelly Drapeau est à sa deuxième année en technologie du génie agromécanique à l'lTAQ.

Kelly Drapeau

  • 19 ans
  • Sainte-Françoise-de-Lotbinière
  • Deuxième année, technologie du génie agromécanique, lTAQ, campus de Saint-Hyacinthe

Comme relève, Kelly ne manquera pas de travail puisque la Ferme Drapeau et Fils compte 850 vaches à la traite et 2023 ha (5000 acres) de terres! Ses parents et grands-parents travaillent dans l’entreprise qu’elle compte intégrer dans quelques années, après un baccalauréat en agronomie à l’Université Laval qu’elle compte faire après sa formation collégiale.

Son but en allant à l’ITAQ était d’élargir ses connaissances, d’augmenter son bagage et d’améliorer son réseau de contacts. Elle vise à en apprendre encore plus sur le milieu agricole avec le baccalauréat. Elle se dit très satisfaite de sa formation jusqu’à maintenant. « J’adore le tout, le social et la formation. Chez mes amis, ça fait l’unanimité, c’est une bonne formation et les professeurs sont bien impliqués en agriculture. Ce n’est pas comme un cégep régulier. »

À la fin de ses études, Kelly aimerait travailler dans les domaines de la santé du troupeau, de la reproduction et de la génétique en plus d’aménager une nouvelle pouponnière. Elle est aussi attirée par la gestion du personnel. La ferme emploie 15 à 25 personnes, selon le moment de l’année.

L’enjeu qui la préoccupe concerne la relève : « Il faut faire confiance aux jeunes et les laisser prendre leur place par rapport aux méthodes traditionnelles. La communication dans un contexte familial est quelque chose que je considère comme super important. »

Charles-Antoine Cardinal

  • 19 ans
  • Mirabel
  • Deuxième année, technologie du génie agromécanique, ITAQ, campus de Saint-Hyacinthe

La ferme familiale de Charles-Antoine est spécialisée en grandes cultures. Elle possède aussi un garage où son père et lui modifient des équipements pour les adapter à leurs besoins.

La technique en technologie du génie agromécanique s’est imposée naturellement. Charles-Antoine l’a préférée à des études professionnelles pour le côté plus analytique et son approche globale de l’agriculture. Aller à l’ITAQ lui a aussi permis de reconnecter avec des gens du milieu après le secondaire.

Quant à ce qu’il fera après sa technique, Charles-Antoine hésite pour l’instant entre continuer à travailler chez des concessionnaires ou approfondir ses connaissances en ingénierie et en conception en s’inscrivant à l’université en génie agroenvironnemental. Il se voit d’ailleurs travailler plus tard à temps partiel chez un manufacturier comme spécialiste de groupe. « C’est le lien entre le terrain et l’usine. »

La météo de plus en plus incertaine le préoccupe. « Les cultures au champ sont à la merci de la météo. Je ne crois pas qu’il y ait de solution miracle, mais on peut apporter des améliorations dans nos pratiques culturales et faire de la conscientisation pour être moins exposés aux risques financiers, surtout lorsqu’on n’est qu’un petit joueur dans une grosse machine. »

Lisez les témoignages de Alice Larouche, Jeanne Tremblay, Camille Lalancette et Philippe Guinois.

Cet article est paru dans le Coopérateur de septembre 2025.

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