Ce qui fait rêver Alice, Jeanne, Camille et Philippe en 2025
Alice Larouche, Jeanne Tremblay, Camille Lalancette et Philippe Guinois, étudiants en agriculture, partagent leurs rêves et leurs ambitions pour l’avenir.
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Qui sont les jeunes qui suivent actuellement une formation dans les différentes écoles en agriculture? Quels sont leurs rêves et leurs ambitions pour l’avenir? Le Coopérateur s’est entretenu avec quelques-uns d’entre eux pour en savoir plus sur ce qui anime la génération montante en agriculture.
Alice Larouche
- 23 ans
- Alma
- Sciences de la nature, ITAQ, campus de La Pocatière
- Troisième année, baccalauréat en agronomie avec concentration en sciences végétales, Université Laval
Jeanne Tremblay
- 26 ans
- Saguenay (Laterrière)
- Techniques équines, ITAQ, campus de La Pocatière
- Troisième année, baccalauréat en agronomie avec concentration en sciences animales, Université Laval
Les deux jeunes femmes ont plusieurs points en commun comme le fait d’avoir suivi un programme d’étude au campus de La Pocatière de l’ITAQ et de terminer bientôt leur baccalauréat en agronomie. Elles ont aussi effectué un stage ensemble à Nutrinor durant deux étés. Elles viennent par contre de milieux différents : Alice ne connaissait personne du secteur agricole avant ses études, alors que la famille de Jeanne exploite une ferme maraîchère.
Elles constatent que leur formation reste pour le moment très générale et théorique. « Les premières années de formation n’expliquent pas tous les chemins qu’on peut prendre comme agronome, comme experte-conseil, par exemple », indique Alice. Jeanne ajoute qu’il est important de faire des sorties sur le terrain pour comprendre et évaluer ce qui les attire dans le métier. Avec la refonte du baccalauréat en agronomie, il risque d’y avoir encore moins de sorties, disent-elles.
Alice et Jeanne pourraient éventuellement poursuivre leurs études, mais leur objectif immédiat est d’intégrer le marché du travail dans leur région, toutes deux comme expertes-conseils. Le travail sur le terrain et le contact avec les producteurs sont leurs priorités.
Selon elles, le défi principal de l’agriculture en ce moment est d’accompagner les producteurs afin qu’ils puissent parfaire leurs techniques pour adopter des pratiques plus pérennes. « On veut montrer aux producteurs qu’il y a moyen d’avoir des exploitations agricoles plus rentables grâce à la mise en place de techniques efficaces qui priorisent à la fois l’environnement et le bien-être animal », indiquent les deux jeunes femmes.
Camille Lalancette
- 26 ans
- La Morandière-Rochebaucourt
- Deuxième année, baccalauréat en agroéconomie, Université Laval
Camille avait terminé une technique en Art et technologie des médias avec un profil en journalisme à Jonquière lorsqu’elle a décidé de retourner aux études en agroéconomie. Au cégep, elle avait constaté que beaucoup de mythes sur l’agriculture circulaient toujours. « Je veux avoir de meilleures connaissances pour défaire ces croyances, et ne pas seulement parler par expérience. » Elle a grandi en Abitibi dans une ferme bovine que son jeune frère a l’intention de reprendre.
Après deux ans d’études, Camille trouve son programme théorique et abstrait. « Les réalités plus actuelles de l’agriculture pourraient être mieux expliquées. Par exemple, on ne nous parle pas d’intelligence artificielle dans les fermes. On va probablement apprendre ces choses quand on travaillera dans notre secteur. » Elle s’attend à ce que sa formation devienne plus concrète à partir de sa troisième année. Elle ne sait pas encore si les branches de l’agroéconomie représentent la voie qu’elle souhaite suivre ou si elle choisira un travail qui met l’accent sur l’aspect humain, la vulgarisation et la coordination.
La cohésion entre les systèmes agricoles et les consommateurs est l’enjeu qu’elle entrevoit. Camille voudrait faire le lien entre le grand public et l’agriculture. « Depuis le début de ma formation, je sais que je veux devenir une actrice de développement régional et de changement pour faire la promotion de l’agriculture au Québec, mais particulièrement dans ma région natale. »
Philippe Guinois
- 20 ans
- Saint-Isidore
- Finissant, programme collégial en Gestion et technologies d’entreprise agricole, Université McGill
Phillipe s’est inscrit au programme collégial de McGill pour faire avancer l’entreprise familiale, acquérir les dernières connaissances et apprendre l’anglais. Finissant au printemps, il ressort enchanté de sa formation. « J’ai vraiment apprécié le savoir des professeurs et le campus incroyable. Les projets que j’ai faits m’ont permis d’en apprendre plus et seront vraiment payants pour l’entreprise. »
Philippe a d’ailleurs décidé de sortir de sa zone de confort en réalisant des stages sur une ferme laitière et à Canards du Lac Brome, loin de la production de laitue romaine, de laitue pommée et de céleri de la ferme familiale.
Le jeune homme commencera à l’hiver 2026 un certificat en gestion à l’UQAM qui pourrait mener à d’autres programmes d’études. Il souhaite aussi travailler dans l’entreprise familiale avec comme ambition d’optimiser les activités de la ferme, en passant par l’amélioration de la gestion des ressources humaines et l’innovation, en respect de ses moyens.
Sans hésiter, Philippe pointe les changements climatiques comme étant l’enjeu agricole de l’heure. Les terres noires de sa région sont déjà fragiles, une situation accentuée par les événements de météo extrêmes. La hausse constante des salaires représente un autre défi important pour les fermes.
Lisez les témoignages de Vincent Pouliot, Kelly Drapeau et Charles-Antoine Cardinal.
Cet article est paru dans le Coopérateur de septembre 2025.