C’est une véritable symphonie qui se joue dans Charlevoix et sur la Côte-Nord. Les producteurs, la coopérative, le distillateur, le moulin, le centre de grain et même les boulangers enchaînent les mouvements avec brio et en harmonie. Tous ensemble, ils composent une avantageuse synergie, où économie circulaire, proximité ou encore agriculture biologique résonnent entre chaque acte!
Le bio dans Charlevoix, ce n’est pas nouveau. Il occupe toutefois une place de plus en plus importante dans la région, ce qui a amené le Moulin de La Rémy, Pierre du Moulin, Céréales Charlevoix et Avantis Coopérative à travailler de concert pour créer ou adapter leurs produits et leurs services. Aujourd’hui, après près de 20 ans de vision et collaboration, on peut enfin dire que la synergie est au rendez-vous!
L’aventure commence avec Héritage Charlevoix, qui fait l’acquisition en 1999 du Moulin de La Rémy, qui sera ouvert au public après sept années de rénovations. Or, voilà : le moulin est beau, mais il est loin d’être rentable.
Rentabiliser le Moulin de La Rémy par l’agriculture bio
Aux alentours des années 2010, un nouveau consortium entre sur scène : Rudy Laixhay, un agronome arrivé de Belgique dans les années 2000, Colin Cabot, d’Héritage Charlevoix, la famille Labbé, Claude Lafleur, ancien chef de la direction de Sollio Groupe Coopératif, Les Entreprises Jacques Dufour et la Minoterie Girardeau fondent Pierre du Moulin. Le défi est de taille pour le regroupement qui voit à long terme le projet de grains charlevoisiens bio servant à faire des produits du terroir, dont du pain à partir de la farine du Moulin de La Rémy.
Les terres du consortium, qui avaient besoin d’un brin d’amour avant de produire des grains, sont travaillées quelques années. De fait, elles n’étaient pas drainées, il n’y avait pas d’amendement, leur pH était acide et plusieurs ne faisaient que du foin. La Minoterie Girardeau répare entretemps les meules et met à niveau le moulin qui a un calibre plus industriel qu’artisanal. En parallèle, le marché de Céréales Charlevoix, une autre entreprise de Rudy Laixhay, monte sa clientèle pour l’entreposage et la vente de grains.
« Rudy a réussi à réunir tous les acteurs pour faire une ferme de céréales biologiques pour approvisionner un moulin à farine biologique sur meule de pierre dans Charlevoix, précise Jean-Marc Lavoie, expert-conseil d’Avantis Coopérative. Tout tournait autour de l’idée de rentabiliser le moulin. Ils ont pu garder le cachet historique, mais ils l’ont adapté pour qu’il puisse être semi-industriel et rentable. Ça fait longtemps qu’il y a des visionnaires. La synergie que tout ça ensemble a donnée et les idées communes qui ont été rassemblées ont fait en sorte que le tout a débouché sur ce projet. »
Un moulin nouveau genre
Le Moulin de La Rémy, s’il est toujours aussi architecturalement beau, est assurément passé au 21e siècle! On y moud sur les quatre meules de silex des grains de la région, soit du blé, de l’épeautre, du sarrasin, du seigle, de l’avoine nue et de l’avoine. Le moulin a déjà presque atteint sa capacité maximale de production en moins de trois ans, soit près de 2 000 T.
En 2022, la production biologique de grains était forte dans Charlevoix. Avantis, dans ce contexte, avait besoin de répondre aux besoins des producteurs. C’est donc au Centre de grain de La Malbaie que se joue le second mouvement.
(Photo par Stéphanie McDuff)
« Le prélude du bio charlevoisien » fait partie du dossier « La symphonie charlevoisienne et nord-côtière » paru dans le magazine Coopérateur de janvier-février 2023.
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Stéphanie McDuff
Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.
Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.
