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Les coopératives, engagées dans le développement durable

Photo : Andréa Renaud, conseillère aux affaires coopératives chez Sollio Groupe Coopératif, et Cathy Fraser, membre du conseil d’administration de Sollio Groupe Coopératif occupant le poste réservé à une représentation féminine, lors de l’ouverture de l’évènement. 

Pour la toute première fois, pandémie oblige, le Colloque des coopératrices du réseau de Sollio Groupe Coopératif s’est déroulé en mode virtuel, le 19 novembre 2020. Dès les premiers instants, cette formule a été saluée, car on se réjouissait de ne pas avoir à se soucier de la distance pour y participer.

Voilà une bonne manière d’aider les femmes à s’impliquer dans la vie associative ! Autre grande première : les hommes étaient officiellement invités à prendre part à l’évènement, et dix d’entre eux s’y sont joints en tant qu’alliés. 

Cette édition abordait un thème universel : le développement durable. L’intention était de prendre connaissance des Objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies (ONU), de s’approprier ceux ciblés par Sollio Groupe Coopératif, puis de réfléchir à la portée de nos actions et décisions quotidiennes sur le développement durable. 

Malgré les efforts individuels que l’on peut faire dans la vie de tous les jours, il est primordial de s’interroger sur les comportements collectifs à adopter pour avoir un plus grand impact positif. En 2003, l’ONU a fait une déclaration officielle à propos du rôle précieux du modèle coopératif et de son incidence sur l’amélioration des conditions de vie partout dans le monde, y compris sur le développement durable. D’ailleurs, l’Alliance coopérative internationale (ACI) a intégré, depuis un moment déjà, le septième principe coopératif – l’engagement envers la collectivité –, lequel stipule que les coopératives œuvrent au développement durable de leur collectivité. 

Les 17 Objectifs de développement durable de l’ONU

En 2016, l’ONU a longuement réfléchi à la question environnementale et a défini 17 Objectifs de développement durable qu’il faut atteindre pour éliminer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité de tous les peuples d’ici 2030. Par la suite, le Sommet international des coopératives s’est engagé officiellement à souscrire à ces recommandations. 

  1. Pas de pauvreté
  2. Faim « Zéro »
  3. Bonne santé et bien-être
  4. Éducation de qualité
  5. Égalité entre les sexes
  6. Eau propre et assainissement
  7. Énergie propre et d’un coût abordable
  8. Travail décent et croissance économique
  9. Industrie, innovation et infrastructure
  10. Inégalités réduites
  11. Villes et communautés durables
  12. Consommation et production responsables
  13. Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques 
  14. Vie aquatique
  15. Vie terrestre 
  16. Paix, justice et institutions efficaces 
  17. Partenariats pour la réalisation des objectifs 

Pour plus d’informations, cliquez ici.  

Sollio Groupe Coopératif ainsi que ses trois divisions (Sollio Agriculture, Groupe BMR et Olymel) ont analysé les 17 objectifs de l’ONU et en ont ciblé six (en gras dans la liste ci-dessus), qui sont bien ancrés dans leur mission. Ces objectifs ont été priorisés et des actions concrètes y ont été associées – sans toutefois exclure les 11 autres, puisque tous les objectifs sont interconnectés.

Afin de garder bien vivante la dimension interactive du Colloque des coopératrices, les participant(e)s ont eu l’occasion de contribuer à la réflexion lors d’ateliers de discussion animés par des coopératrices du réseau. Ces ateliers en petits groupes (salles virtuelles) ont permis aux gens d’échanger sur la manière dont ils pouvaient aider à atteindre l’objectif de développement durable qui leur était attribué.  

Plusieurs aspects intéressants sont ressortis de ces échanges : consommation de produits locaux, vigilance quant à la gestion de l’eau à la ferme, respect des consignes environnementales dans l’utilisation des pesticides, importance de pratiquer l’activité physique, contrôle de l’emploi des antibiotiques, recherche et développement, utilisation des technologies, formation en vue de la conscientisation, etc. Ce que les participant(e)s ont réalisé, c’est que chaque petit geste compte et qu’il est important de garder actives la réflexion et la prise d’engagements dans les coopératives au cours des prochaines années.  

Coop Carbone, un exemple pour la lutte contre les changements climatiques 

Cette année, la conférencière invitée au Colloque était Josée Chicoine, agronome et responsable du développement agroalimentaire à la Coop Carbone (elle a aussi été directrice en agroenvironnement à La Coop fédérée pendant plus de dix ans). Josée Chicoine est venue présenter un projet sur lequel la Coop Carbone travaille activement depuis trois ans : la biométhanisation agricole, qui est un moyen de lutter contre les changements climatiques. 

La Coop Carbone est une coopérative de solidarité à but non lucratif créée en 2011 par Sollio Groupe Coopératif (à l’époque La Coop fédérée), Fondaction CSN, le Mouvement Desjardins, le Centre d’excellence en efficacité énergétique (C3E) et l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie (AQME).

Toutes ces organisations, préoccupées par l’urgence climatique, se sont rassemblées pour mettre en œuvre des projets collaboratifs dans les marchés du carbone, des énergies, de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la mobilité. 

Parmi plusieurs de ces projets, la Coop Carbone s’est penchée sur la biométhanisation collective. Après une analyse, en concertation avec les principaux acteurs de la filière laitière, on a déterminé que les émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) se faisaient principalement à la ferme (fermentation entérique, gestion des fumiers, gestion des sols, etc.). En effet, l’agriculture est une source importante d’émissions de GES (du méthane, surtout), mais elle recèle aussi un fort potentiel de réduction.

Le contexte économique actuel du Québec – avec, entre autres, la Politique énergétique québécoise et les nouveaux prix du gaz naturel renouvelable (GNR) – permet enfin d’entreprendre des démarches pour développer de la biométhanisation. 

Mais quel rôle les productrices et producteurs agricoles peuvent-ils jouer dans ce projet? Tout d’abord, ils peuvent être les receveurs des digestats produits. Le digestat se compose d’une fraction restante de matière organique biodégradable, de matière organique non biodégradable et de matière minérale. Il est destiné à être épandu sur les terres agricoles. 

Ensuite, les producteurs peuvent être des participants actifs ainsi que les premiers bénéficiaires du développement de la biométhanisation. C’est pourquoi la Coop Carbone a créé la Coop Agri-Énergie Warwick, première coopérative agricole vouée à la production d’énergie renouvelable au Québec. La Coop Carbone élabore le modèle d’affaires, construit et exploite le complexe, alors que, de son côté, la Coop Agri-Énergie Warwick est propriétaire du site et produit le GNR. 

Le projet représente des investissements de 12 millions $, et une douzaine de producteurs agricoles sont membres de la coopérative. Le site produira chaque année 2,3 millions de m3 de GNR, pour une réduction annuelle de GES équivalente à 6 500 tonnes de C02. C’est aussi un modèle économique circulaire qui génère une source additionnelle de revenus pour les producteurs, fournit une matière résiduelle fertilisante de qualité (le digestat) et permet la réduction des odeurs liées à l’épandage. « Dans le cadre de ma vie professionnelle au sein du secteur de l’agroenvironnement, je peux affirmer qu’il est très rare de trouver des projets qui ont un impact positif tant sur l’environnement que sur les bénéfices que peuvent en retirer les producteurs agricoles », déclare Josée Chicoine.

Pour les productrices et producteurs agricoles, ce projet représente une diversification des revenus, une occasion d’affaires (avec relativement peu d’investissements) et, bien sûr, une réduction des impacts environnementaux des activités à la ferme. 

Dernièrement, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec a accordé une subvention à la Coop Carbone pour la réalisation d’un projet similaire à Victoriaville. C’est donc un modèle d’avenir, qui, on l’espère, fera des petits un peu partout pour permettre au secteur agricole de s’impliquer activement dans la production régionale d’énergie renouvelable et ainsi réduire considérablement les émissions de GES. 

Pour en apprendre davantage, visitez les sites Web de la Coop Carbone et la Coop Agri-Énergie Warwick

Si vous n’avez pas pu assister au Colloque des coopératrices, vous pouvez regarder, en différé, la conférence de Josée Chicoine et la présentation des 17 objectifs de l’ONU, en cliquant ici.

Marianne Lavoie

QUI EST MARIANNE LAVOIE?
Marianne a été l'adjointe à l'édition au magazine Coopérateur de septembre 2018 à janvier 2021. Diplômée de l’Université Laval en communication publique, elle a également une passion pour la microédition. 

marianne.lavoie@sollio.coop

QUI EST MARIANNE LAVOIE?
Marianne a été l'adjointe à l'édition au magazine Coopérateur de septembre 2018 à janvier 2021. Diplômée de l’Université Laval en communication publique, elle a également une passion pour la microédition.