Investissements majeurs à New Liskeard

Les producteurs laitiers de l’Abitibi et du Témiscamingue ainsi que les Fermes boréales, de Sollio Agriculture et d’Olymel, bénéficieront dans les prochaines années d’une usine complètement rénovée de moulée pour les porcs, les vaches laitières, les animaux de boucherie et la volaille à New Liskeard (Ontario). Les planètes se sont alignées afin que les agriculteurs de cette région puissent compter sur un partenaire de choix. 

Tout d’abord appelée à fermer ses portes dans le cadre de la mise en œuvre du projet Chrysalide, de La Coop fédérée (maintenant Sollio Groupe Coopératif), au milieu des années 2005, la fabrique voit maintenant un avenir prometteur se dessiner devant elle. « Il n’était pas prioritaire de fermer New Liskeard, dit Richard Nadeau, directeur principal des opérations meuneries chez Sollio Agriculture. Tranquillement, nous devions cesser nos activités. Puis, au milieu des années 2010, le projet des Fermes boréales a vu le jour, et avec la construction d’une cinquième maternité, en 2021, le volume devient intéressant côté biosécurité. Ça devient intéressant de maintenir cette activité dans la région. »

Un autre secteur en croissance dans le Nord-Ouest québécois est l’industrie laitière. La robotisation, le prix des terres et la décision de la Fédération des producteurs de lait du Québec de réserver une portion des ventes de quota à la région entraînent un accroissement de cette production. Simon Magny, directeur du Service des ruminants chez Novago Coopérative, y voit une occasion favorable. « Nous voyons une croissance de nos ventes dans le secteur des ruminants, dit-il. Beaucoup de producteurs ont migré vers le nord, car il y a une grande capacité de produire des fourrages à coûts plus abordables. En plus, plusieurs fermes prennent de l’expansion. »

Simon Magny et son équipe de vente constatent que la robotisation s’est particulièrement développée et que c’est la gamme robotique qui sera appelée à prendre la plus grande part de la production qui sera faite à l’usine de New Liskeard. « La robotique signifie que la qualité du cubage doit être excellente », souligne-t-il. 

Pour ce faire, Sollio Agriculture investira plusieurs millions de dollars afin d’améliorer les installations. « Juste pour cette année [2021], Sollio investira plus de 1 million $ dans l’ajout de système de silos de chargement pour les camions, précise Richard Nadeau. Ça donne un bon coup de pouce. Nous voulons également augmenter notre capacité d’expédition et nous donner plus de flexibilité à l’intérieur de l’usine pour la fabrication. » Le toit de la meunerie abitibienne a lui aussi subi une cure de rajeunissement, avec la mise à niveau des élévateurs, des convoyeurs et du tamiseur. « Chaque secteur de l’usine va être revisité et est appelé à être modernisé, ajoute-t-il. Nous allons également robotiser certains secteurs. » 

Pour l’année 2022, la balance des camions subira une réfection majeure, tout comme le puits de réception, qui sera relocalisé afin d’améliorer l’efficacité. Par la suite, la chaîne de cubage sera modernisée. Au nombre des projets, la capacité de réception des grains sera augmentée, ce qui apportera à l’usine de New Liskeard une plus grande autonomie et donnera à ses partenaires une certaine assurance qu’ils pourront miser sur de la stabilité. « Un des grands enjeux dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue est la chaîne d’approvisionnement, dit Simon Magny. Les dernières crises, la pandémie, le manque de main-d’œuvre et la grève des trains nous ont montré à quel point la chaîne d’approvisionnement est fragile. Avec New Liskeard, nous sommes mieux protégés. »

L’équipe, formée de vétérans et de la relève, pousse les dirigeants de Novago Coopérative et de Sollio Agriculture à croire que les ventes actuelles de produits pour nourrir les animaux laitiers continueront d’augmenter et justifieront les investissements. 

Photo : Sollio Agriculture