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Marie-Josée Paquette : Une leader qui contribue à l’avancement du mouvement coopératif et mutualiste québécois

En marge des journées du Conseil québécois de la coopération et la mutualité (CQCM) tenues en avril dernier, le Coopérateur s’est entretenu avec Marie-Josée Paquette, sa directrice générale, afin d’en savoir un peu plus sur l’organisation qui représente tous les secteurs coopératifs, en défend les intérêts auprès des décideurs et promeut les avantages de ce modèle d’affaires collectif.

Coopérateur : Marie-Josée, tu es une fière ambassadrice du modèle coopératif et mutualiste et tu es reconnue pour ton leadership et ta vision. Parle-nous de ton parcours et raconte-nous comment tu as atterri dans le mouvement coopératif.

Marie-Josée Paquette : Je suis détentrice d’un baccalauréat avec une majeure en communication et une mineure en sciences politiques de l’Université du Québec en Outaouais. J’ai occupé différentes fonctions au sein de cabinets ministériels provincial et fédéral. À mon arrivée dans le mouvement coopératif et mutualiste en 2014, j’ai occupé le poste de conseillère principale aux communications et aux relations gouvernementales au CQCM, pour ensuite être promue directrice Communication et Affaires publiques. J’ai également été la directrice exécutive du bureau de la présidente de l’Alliance coopérative internationale et c’est depuis janvier 2021 que j’occupe le poste de directrice générale au CQCM.

Le mouvement coopératif et mutualiste m’était inconnu lorsque je suis entrée au CQCM. J’ai rapidement constaté l’engagement des gens qui s’y investissent. Des femmes et des hommes passionnés et ayant à cœur le désir de faire les choses autrement. Dès le départ, cette force et cette volonté d’offrir aux collectivités des milieux de vie et des emplois durables m’ont interpellée. Les valeurs de la coopération m’animent dans toutes les sphères de ma vie. Je les applique dans mon quotidien, avec ma famille et mon entourage.

Le CQCM existe depuis plus de 80 ans et est encore méconnu de certains coopérateurs du Québec. Quelles sont sa mission et ses principales activités?

L’organisation a été fondée en 1940. Elle est l’instance démocratique dont se sont dotés les réseaux coopératifs et mutualistes québécois afin d’assumer le plein développement de leur potentiel. Le CQCM est aujourd’hui l’un des deux interlocuteurs privilégiés du gouvernement du Québec en matière d’économie sociale, plus particulièrement quant à la représentation des 3000 coopératives et mutuelles du Québec. Sa mission est de participer au développement social et économique du Québec en favorisant le plein épanouissement du mouvement coopératif et mutualiste.

Comment l’organisation exerce-t-elle sa mission?

Nos activités se déroulent autour de cinq grands champs d’action.

  • La concertation : en facilitant les prises de position communes pour les acteurs coopératifs et mutualistes afin de générer une force collective par l’intercoopération.
  • La représentation : en assurant la place du modèle coopératif comme une solution de développement socioéconomique par les décideurs.
  • La vigie : en veillant à ce que la coopération et la mutualité occupent la place qui leur revient afin d’assurer le transfert de connaissances acquises par l’observation des meilleures pratiques sur le plan national et international.
  • La promotion : en faisant rayonner la coopération et la mutualité et leurs valeurs comme une solution aux enjeux de société.
  • L’éducation : en contribuant au développement de la fibre entrepreneuriale coopérative et des savoirs coopératifs et mutualistes.


Parmi ces champs d’action, de quelle façon le CQCM contribue-t-il à répondre aux besoins de la coopération agricole?

Nous visons à renforcer la réponse des entreprises d’économie sociale aux enjeux agricoles actuels et à développer les connaissances dans ces entreprises, notamment par l’étude sur la viabilité des modèles d’affaires et l’élaboration d’un guide d’établissement pour les coopératives. Nous favorisons le réseautage et nous soutenons l’émergence de coopératives qui offrent des services, par exemple les coopératives de remplacement agricole qui permettent, lorsque nécessaire, un répit aux agricultrices et agriculteurs.

De plus, les actions du CQCM en matière de développement des coopératives agricoles sont toujours un équilibre entre les visions de Sollio Groupe Coopératif, des promoteurs des nouvelles coopératives et des organismes qui agissent dans ce secteur. Enfin, nous assurons des représentations pour une meilleure accessibilité aux programmes gouvernementaux. Nous faisons la promotion de la distinction coopérative et nous soutenons, avec nos membres provinciaux, l’élaboration de formations sur les coopératives et les mutuelles.

Récemment, il y a eu des changements à la gouvernance qui permettent désormais à de nouveaux membres d’adhérer au CQCM. Quel est l’impact de ces nouveautés?

Afin de continuer à répondre aux besoins en constante évolution de nos membres, le CQCM travaille depuis 2022 à la bonification de sa vie associative ainsi qu’à l’actualisation de sa gouvernance en offrant différents niveaux d’engagement, de participation et de mobilisation au sein de l’organisation. Ainsi, toutes les coopératives et les mutuelles du Québec peuvent devenir membre du CQCM. Cette ouverture a permis d’accueillir près de 70 nouvelles organisations. Cela favorise les nouveaux contacts et offre davantage d’occasions de concertation, d’intercoopération et de formation. Grâce à l’engagement et à l’ouverture des membres, le mouvement coopératif et mutualiste québécois bénéficie d’une organisation nationale plus inclusive qui permettra d’accueillir de nouveaux modèles de regroupement coopératif ou de grandes coopératives et mutuelles qui émergeront en réponse aux besoins des Québécoises et des Québécois. L’organisation possède tous les moyens de faire vivre une vie associative beaucoup plus diversifiée et branchée sur les enjeux d’aujourd’hui qui favorisera la mobilisation et la force coopérative au Québec.

Vous organisez désormais des assemblées de concertation dont la plus récente s’est tenue dans le cadre des journées du CQCM. Quels objectifs visez-vous avec ces assemblées?

Ces assemblées permettent aux membres de se concerter sur des enjeux transversaux de la coopération et de la mutualité afin de faire des propositions concrètes au conseil d’administration.

Des pistes d’actions sont retenues en lien avec les thématiques abordées et viennent orienter les travaux de l’organisation. Il est important pour le CQCM de répondre aux besoins et aux enjeux des coopératives et des mutuelles en les appuyant dans leur développement. Et les membres répondent en grand nombre à ces assemblées. C’est également un lieu de réseautage où les coopératrices, les coopérateurs et les mutualistes se rencontrent et créent des liens d’affaires.

Le CQCM est un carrefour d’intercoopération au Québec. Peux-tu nous citer quelques exemples d’activités qui favorisent cette force collective et en quoi elle est importante?

Le rôle du CQCM est de faciliter l’intercoopération entre ses membres et les divers acteurs de la société québécoise. L’organisme veille à un déploiement optimal et efficace du soutien aux entrepreneurs pour favoriser la création de coopératives sur l’ensemble du territoire et propulser celles qui sont prêtes à changer d’échelle, et ce, dans plusieurs secteurs d’activités. Cela explique la prise de position en faveur de l’innovation socioéconomique coopérative pour répondre aux enjeux sociétaux identifiés par le gouvernement du Québec. Par exemple, mentionnons la cellule numérique coordonnée par notre équipe qui vise à créer un environnement favorable au développement d’entreprises collectives numériques. Au cours des deux prochaines années, nous accompagnerons cinq entreprises collectives numériques à travers le Québec avec le soutien d’un groupe de travail regroupant les acteurs de l’accompagnement, du financement et des incubateurs-accélérateurs.

Et enfin, Marie-Josée, comment le CQCM contribue-t-il à la pérennité du modèle coopératif au Québec?

Le cheval de bataille du CQCM est la reconnaissance du modèle d’affaires coopératif. Nous saisissons toutes les occasions de positionner les coopératives et les mutuelles comme étant l’une des solutions à privilégier afin de répondre aux enjeux de société. Pour cela, il faut commencer l’éducation à la coopération dès le plus jeune âge. Le CQCM compte sur une équipe de conseillères qui font vivre des expériences d’entrepreneuriat coopératif aux jeunes dans les écoles, du primaire jusqu’à l’université, ainsi que dans les communautés partout au Québec. Des programmes sont aussi offerts aux jeunes de 18 à 35 ans pour les initier à la gouvernance et à la gestion collective. Les coopératives et mutuelles sont plus que jamais une solution aux enjeux sociétaux actuels.

Andréa Renaud

QUI EST ANDRÉA RENAUD
Détentrice d'une maîtrise en gestion du développement des coopératives et des collectivités, Andréa est directrice des Affaires coopératives chez Sollio Groupe Coopératif.

andrea.renaud@sollio.coop

 

andrea.renaud@sollio.coop

QUI EST ANDRÉA RENAUD
Détentrice d'une maîtrise en gestion du développement des coopératives et des collectivités, Andréa est directrice des Affaires coopératives chez Sollio Groupe Coopératif.

andrea.renaud@sollio.coop