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Retrouver la rentabilité, à tous les maillons

Dans mon tout premier éditorial, en avril dernier, je vous faisais part des trois grands défis qui allaient retenir notre attention pour les mois à venir. Le premier est celui de la production porcine au Québec et sa chaîne de rentabilité. Le défi est de taille et il concerne bien entendu tous les intervenants de la filière porcine.

La signature de la nouvelle convention de mise en marché des porcs entre les Éleveurs de porcs du Québec et les Acheteurs est un jalon important pour résoudre une crise qui a heurté de plein fouet les forces vives d’un secteur névralgique pour notre agriculture.

Il faut y voir une nouvelle positive. Cette entente, j’en suis convaincu, redonnera un nouveau souffle à cette filière hautement dynamique portée par des gens de cœur, à tout point de vue.

Comme l’a souligné Yanick Gervais, président-directeur général d’Olymel, cette convention assurera une réduction harmonieuse de la production porcine québécoise. La nouvelle entente, a-t-il également fait valoir, repose sur une formule de prix qui offrira plus de prévisibilité, tout en partageant, parmi les membres de la filière, les bénéfices et les risques associés à la mise en marché du porc au Québec. Je ne peux qu’être en accord avec ses propos.

Transformateurs et producteurs ont tous deux subi les contrecoups de la conjoncture la plus néfaste de l’histoire de l’industrie. De ces temps difficiles, il faudra surtout retenir les efforts de chacun pour soutenir la filière. Il importe de rappeler que le porc est la deuxième production en importance au Québec et qu’elle figure au premier rang de ses exportations.

Vallée-Jonction

La décision qui a été prise de fermer notre usine d’abattage, de découpe et de désossage de porcs de Vallée-Jonction, en Beauce, a sans doute été l’une des plus dures de l’histoire de Sollio Groupe Coopératif. Elle découle, dans le secteur du porc frais, d’un environnement d’affaires en crise, et ce, partout dans le monde. Nos concurrents aux quatre coins de la planète traversent les mêmes zones de fortes turbulences : pandémie, pénurie de main-d’œuvre, instabilité des marchés d’exportation, hausse des coûts des matières premières.

De nombreuses mesures d’optimisation ont été appliquées chez Olymel : réorganisation des opérations et redistribution des effectifs vers des activités à valeur ajoutée, efficience des tâches et cessation des activités de certains sites, vente d’actifs et réduction de plus de deux millions de têtes dans les achats de porcs au Québec et en Ontario. La fermeture est une lourde décision issue d’une analyse approfondie de toutes nos infrastructures d’abattage et de transformation.

Fermer une usine qui a tant d’histoire, priver la Nouvelle-Beauce de son plus grand employeur, enlever au principal bassin de la province de producteurs indépendants son seul abattoir régional ne se fait pas sans conséquences, nous le savons tous trop bien. Mais la difficulté de recruter et de retenir de la main-d’œuvre, la situation enclavée de l’usine et son âge avancé par rapport à nos autres abattoirs ont fait pencher la balance en sa défaveur. L’espoir est que ce sacrifice ne soit pas fait en vain et que l’industrie, les producteurs et les abattoirs rebondissent de nouveau vers une rentabilité tant attendue.

Sollio Groupe Coopératif traverse une période de turbulence. Les pertes accumulées témoignent de l’importance du plan de redressement qui a été mis en place. Un plan qui a pour but d’assurer, à tous les membres de notre réseau, partout en région et dans toutes les productions agricoles, que leurs coopératives continueront de soutenir leurs entreprises et contribueront à leur pérennité.

Richard Ferland - président

Richard Ferland est le président de Sollio Groupe Coopératif depuis 2023 et siège à son conseil d'administration depuis 2014.

richard.ferland@sollio.coop

Richard Ferland est le président de Sollio Groupe Coopératif depuis 2023 et siège à son conseil d'administration depuis 2014.