Aller au contenu principal

Le petit Coopérateur : Le livre où la poule meurt à la fin

Alors voilà un livre, ou plutôt une poule, qui n’a pas froid aux yeux. Dans Le livre où la poule meurt à la fin, François Blais et Valérie Boivin mettent en scène Catherine, une poule dépensière, lucide et heureuse.

Catherine, qui a une froide et brutale vision des choses, achète frénétiquement et sans regret tout ce qui satisfait ses moindres envies les plus futiles, frivoles et absurdes : bijoux, téléphones, extracteurs de jus, bibelots, tutu, perceuses électrices, horloges, pneus d’hiver (même si elle n’a pas d’auto), cinq paires de gants (même si elle n’a pas de mains), etc.

Comment fait-elle pour s’acheter toutes ces choses alors qu’elle n’a pas un sou? « J’achète tout à crédit », rétorque-t-elle. Comment fera-t-elle pour tout rembourser? « Rien du tout. Tu sais bien qu’on m’élève pour ma chair. D’ici une semaine, je ne serai plus ici. »

Irrévérencieuse? Sans doute, oui. Mais peut-on vraiment la critiquer de profiter d’un système qui lui donne du crédit (à une poule, doit-on se rappeler) sans poser de question et qui séduit les consommateurs par l’attrait d’objets aussi inutiles les uns que les autres?

Et c’est ce même système qui la condamnera et la servira dans un plateau en spécial à l’épicerie. Le seul regret de Catherine? Ne pas pouvoir profiter du spécial!

Cet album choc du milieu agroalimentaire allie, à travers des illustrations sympathiques, un texte hilarant et une critique acérée de la consommation et du carcan moral qui enserre les individus.

À noter que l’univers agricole, lorsqu’il est représenté, est assez réaliste. Catherine vit dans un grand poulailler et elle évoque l’existence de l’abattoir, fait rare dans les livres pour enfants.

Les enfants se plairont-ils à livre l’album? On fait le pari que oui et que ce sera aussi une excellente occasion de parler avec eux des effets parfois pervers du crédit et de la consommation à outrance.

Titre : Le livre où la poule meurt à la fin
Rédaction et illustration : François Blais et Valérie Boivin
Année : 2017
Éditions : Les 400 coups
Âge recommandé : À partir de 7 ans
Distinction : Gagnant du Prix des libraires du Québec Jeunesse (2019)
Disponible en librairie : Les libraires

Vous avez un livre à nous proposer? Écrivez-vous à cooperateur@sollio.coop.

Photo de fond : istock | Bee32



À PROPOS DE LA CHRONIQUE LE PETIT COOPÉRATEUR

La chronique Le Petit Coopérateur farfouille parmi tous les livres destinés à jeune public afin de trouver les perles rares : des livres qui présentent le monde agricole et ses habitants en sortant des clichés. Ici, on oublie les albums qui mettent en scène une ferme n’ayant qu’une vache, une poule, un cochon et un canard. On cherche plutôt les livres réalistes, ou encore les personnages de fermes qui vivent de belles aventures sortant de sentiers battus. Bonne lecture!

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.