
L’hiver a toujours été pour tous un moment propice à la réflexion et à la planification. On discute formation, réunions, budgets, nouveau plan de cultures, projet d’achats d’équipements, modernisation des installations.
Tout ça, bien sûr, en tenant compte des objectifs de rentabilité de nos fermes. Et des menaces qui planent. Mais comment s’y retrouver? Il y en a énormément, ces temps-ci. Je vous fais grâce de leur énumération. Une journée, c'est blanc, le soir, c'est gris, le lendemain matin, je vous laisse choisir la couleur qui vous convient!
Ça pourrait être le bon moment de réfléchir à nos façons de faire et à nos habitudes, afin d’être en position de force face à ce tumulte pour le moins incertain et imprévisible. Se mettre à niveau, par exemple, en structurant nos fermes pour les rendre plus souples par rapport aux aléas des marchés.
Devant les perturbations économiques et géopolitiques, je demeure malgré tout positif et confiant. Je ne baisse pas les bras. Ce qui est rassurant lorsque nous sommes en eau trouble, c’est notre réseau. Un réseau diversifié, remarquablement bien outillé en biens et services pour nous accompagner dans l’exécution de tous nos projets, et qui nous permet de naviguer avec plus de contrôle. Un réseau composé de coopératives établies partout en régions qui soutiennent nos communautés agricoles avec des gens formés, agiles et dédiés à offrir toujours mieux.
De l’agilité, il nous en faut beaucoup dans nos fermes, pour répondre rapidement aux changements de température, aux maladies dans nos élevages et dans les champs, mais aussi pour profiter des occasions qui se présentent et savoir les saisir. L’accompagnement de nos experts-conseils est un atout précieux.
Je le dis souvent, nous avons un réseau qui attise la fierté. Ensemble, nous sommes plus forts, plus grands, plus robustes. Notre réseau est bien bâti.
Mais il doit constamment s’adapter. Même s’il est diversifié et par le fait même moins à risque, il n’est pas complètement à l’abri. Il faut viser à être les meilleurs. On doit apprendre de nos bons coups comme de nos erreurs. De quoi tirer profit? Qu’est-ce qu’on doit améliorer? Tant chez Sollio Groupe Coopératif que dans nos coopératives et nos entreprises, ces questions se posent.
Dans le plan de redressement que Sollio Groupe Coopératif a exécuté au cours des dernières années, nous avons atténué certains risques associés à la production porcine, notamment du côté de la Chine, en diversifiant nos marchés, en souhaitant prendre une plus grande place dans l’assiette des Canadiens et en rééquilibrant nos résultats par secteur. Parlant de la Chine, l’annonce surprise d’un nouveau tarif sur les importations de porc témoigne de l’importance de cette diversification.
En lien avec un autre enjeu géopolitique, j’aimerais souligner que nous avons eu gain de cause dans le conflit des engrais russes. Nous avons en effet récupéré les tarifs de 35 % qui, rappelons-le, nous avaient été imposés sur les navires d’engrais que nous avions commandés, alors en transit vers le Canada au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine. Notre contestation a porté fruit. Je profite de l’occasion pour rappeler que lorsque les gouvernements décident d'intervenir dans un conflit, ou d’imposer des contre-tarifs, il importe qu’ils protègent ce qui sert à nourrir le monde, notamment les intrants agricoles.
On se prépare justement à la fébrilité du printemps et on a tous hâte de se lancer dans l’ouvrage. Les grands travaux redémarrent. C’est le recommencement, le renouveau. On a besoin de rêver, on a besoin de prospérer. Bonne saison à tous et à toutes!