
Le 25 mai dernier, le président et le chef de la direction de Sollio Groupe Coopératif participaient à l’inauguration du terminal d’exportation de grains de Sollio Agriculture, situé au port de Québec. Grâce à cet accès à la voie maritime du Saint-Laurent, Sollio Agriculture prolonge la chaîne de valeur des produits québécois et canadiens jusqu’aux marchés européens et asiatiques. Ce qui se traduira par plus de prospérité pour les producteurs agricoles d’ici. Entretien avec le directeur général par intérim du Secteur des grains de Sollio Agriculture, Simon Baillargeon.
Pourquoi un terminal de grains?
Cette acquisition fait partie de la stratégie de croissance de Sollio Agriculture. Nous voulions optimiser notre commercialisation, parce que dans le passé, nous étions limités au marché canadien. Lorsqu’il nous arrivait d’avoir des occasions d’affaires intéressantes à l’international, nous les laissions passer, et c’est la concurrence qui en profitait. Maintenant, nous pouvons saisir ces occasions, et ce sont nos membres et clients qui en bénéficient.
Et pourquoi au port de Québec?
D’abord, parce que Québec est le port le plus éloigné sur le Saint-Laurent qui soit accessible par la plupart des moyens de transport de marchandises, c’est-à-dire le train (CP et CN) et le camion. Si on s’éloigne vers l’est, il n’y a plus de transport par train.
L’autre raison est que nous avions déjà des installations dans le port : notre centre de distribution de Sillery. Ces installations nous ont permis d’abaisser les coûts de construction du terminal.
Le choix de ce site, dans un environnement portuaire et industriel, permettait également le rachat et la réutilisation des dômes existants du terminal de granules et l’accès à des quais en eaux profondes, ce qui évite le dragage du fleuve.
Les activités de ce terminal peuvent entraîner des effets sur la qualité de l’air et sur la tranquillité du voisinage. Quelles mesures ont été prises pour en réduire les effets négatifs?
Nous avons construit ce terminal en intégrant en amont des mesures pour limiter les émissions de bruit et de poussière, notamment par la disposition du site et le choix des équipements. Nous avons eu plusieurs rencontres avec les riverains et le personnel du port de Québec afin de mettre en place le plus d’éléments possible pour faire de nous un bon voisin. En plus d’optimiser les équipements, nous avons instauré des procédures opérationnelles pour limiter le bruit et travaillé à réduire la lumière le soir.
Ça ne veut pas dire que nous nous arrêtons là. Nous venons de mettre le terminal en service et sommes en train d’implanter un système de gestion environnementale qui inclut les questions de cohabitation. En effet, nous nous sommes engagés dans une démarche de communication et de cohabitation ouverte et transparente dans le cadre de la construction et de l’exploitation de ce terminal d’exportation de grains.
Qu’est-ce que la mise en place de ce terminal rapporte aux producteurs?
Sollio & Grains Québec Agriculture coopérative est une organisation qui regroupe 10 coopératives du réseau ainsi que Sollio Agriculture. Les agents spécialisés qui y travaillent ont la responsabilité de déterminer les meilleures occasions d’affaires dans le marché, pour en faire profiter les producteurs. Ce terminal offre la possibilité de saisir des occasions qui se présentent à l’international. Nos installations ont le potentiel de transborder annuellement 1,3 million de tonnes de grains, soit une valeur d’environ 450 millions $ par année. Nous comptons en faire bénéficier au maximum les producteurs agricoles.
Avec l’arrivée de ce terminal, est-ce que le producteur doit modifier ses façons de faire pour commercialiser ses grains?
Pour le producteur, rien n’a changé. Il garde le lien d’usage avec sa coopérative, qui, grâce à son partenariat dans Sollio & Grains Québec, peut lui offrir ce service.
Pourrait-on manquer de grains au Québec ou encore être en surplus, parce qu’on a voulu profiter d’une occasion alléchante permettant d’exporter ou d’importer une grande quantité de grains?
Non. Il faut savoir que le Canada, y compris le Québec, produit année après année plus de grains que la quantité dont il a besoin. Il peut donc en exporter. Pour ce qui est d’importer des grains, nous le faisons uniquement lorsque le marché interne est en pénurie.
Lire l’article complet dans l’édition de juillet-août 2021 du Coopérateur.
Photo : Sollio Agriculture