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Prix établissement et transfert de ferme La Coop fédérée

Crédit photo : François Perras (Belflamme et Blanchard) et Étienne Gosselin (Roylait et Zabé). 

Si transférer ou s’établir en agriculture était facile, il n’existerait pas, pour une 17e année consécutive, le concours Prix établissement et transfert de ferme La Coop fédérée pour mettre en lumière des histoires exceptionnelles de cédants et d’accédants ayant démarré ou transféré avec succès. Voici donc les quatre demi-finalistes du concours, catégorie transfert. Les entreprises finalistes et gagnante seront connues lors de l’AGA de La Coop, en février prochain.

 

Belflamme

 

Ferme Belflamme – Saint-Anselme (Québec) – Parrainée par Avantis Coopérative

Démarrer de zéro en production laitière, il faut bien deux diplômés en agroéconomie pour faire ça!  Ils auraient pu faire carrière à l’air climatisé, mais ayant tous deux grandis dans des fermes laitières (qui ne pouvaient permettre de les intégrer) Emmanuelle Vincent et Simon Laflamme ont choisi la ventilation tunnel et le contact au quotidien avec les animaux. Heureusement, le couple est tombé sur un duo, Jean-Clément Lacasse et son fils Martin. Ces derniers l’avouent sans détour : il aurait été plus simple et plus lucratif de démanteler, mais quel plaisir? Au diable, ils ont choisi de donner un second souffle à leur ferme en la transférant à des jeunes bourrés de dynamisme et d’ambition. Ferme Belflamme est donc devenue locataire des biens et services de Ferme Clémar. Oui, la marge de manœuvre est mince. Oui, les investissements doivent être productifs et rapporter rapidement. Chose certaine, tous ont du plaisir… à traire des vaches ou à cultiver des terres!

 

Blanchard

 

Ferme R & H Blanchard – Embrun (Ontario) – Parrainée par La Coop Unifrontières

C’est à l’arraché que les parents de Lydie Blanchard, Reynald et Hélène, ont démarré en production laitière en 1987. Quand Hélène s’est cassé le talon en 2002, Lydie a mis sur pause ses études universitaires pour seconder son père dans la poursuite des activités. La piqure a été instantanée : son baccalauréat complété et après quatre ans comme conseillère en financement, Lydie est revenue sur la ferme, divisant son salaire par trois, multipliant sa satisfaction de vivre son rêve. Le transfert a mené à des discussions pas toujours faciles entre Reynald le conservateur, Lydie la progressiste et Hélène la médiatrice! Après des années de coexploitation, Lydie est aux commandes : une entreprise de 120 Holstein, un quota de 160 kg qui a doublé depuis 2005, un conjoint maraicher à Laval qui comprend le sens du mot sacrifice, une résidence principale à mi-chemin à Rigaud et une ferme laitière en Ontario avec quatre enfants qui goûtent et respirent le mode de vie agricole au quotidien. C’est quoi déjà le mot… Détermination?

 

Royolait

 

Ferme Royolait – Ange-Gardien (Québec) – Parrainée par La Coop des Montérégiennes

Deux frères, Yves et Jacques, dont l’un transfère à son fils, Maxime. Presque banal, sauf qu’un neveu et cousin, Alexandre, dont le père Michel a été employé pendant 25 ans à la ferme, s’ajoute à l’équation. Hybride de transfert apparenté et non apparenté (fiscalement parlant) à deux cousins? On a vu chez d’autres fermes des dérapages pour moins que ça, pourtant, chez Royolait, tout roule comme sur des rails… à balles rondes! Royolait? Ce nom résonne et rayonne, car il trône au sommet des indices production-conformation : 3e meilleure MCR Holstein en 2018 au Québec, une moyenne de 14 050 kg de lait et au moins deux dizaines de vaches classées excellentes. À quand un titre de maître-éleveur pour cette ferme de 152 kg de quota ayant comme objectif de monter à 200 kg? Les quatre gars, qui se font une fierté de bien communiquer et d’apporter le meilleur d’eux-mêmes selon leurs talents et leurs intérêts, ont cette priorité partagée : la continuité… pour une quatrième génération!

 

Zabé

 

Ferme Zabé (2018) – Ham-Nord (Québec) – Parrainée par VIVACO, groupe coopératif

Un transfert progressif, réfléchi, structuré et bien conseillé de la ferme laitière de 56 kg de quota. Voilà qui résume les démarches entre Sarah-Ève Dubé, son doux Jérôme Bilodeau, Beauceron d’origine et analyste financier pour Financement agricole Canada et les parents de Sarah-Ève, Liette et Germain. On ajouterait qu’ils ont consulté une conseillère en transfert qui a fait dire tout haut ce que certains pensaient tout bas, qu’ils ont utilisé la formule garantie vendeur-prêteur de La Financière agricole qui permet aux cédants de recevoir une rente mensuelle sur 22 ans, qu’ils misent sur les forces de deux générations aux vues parfois opposées, mais qui participent aux meilleures décisions. Mentionnons aussi l’équité admirable entre les quatre filles de Liette et Germain, les tests de personnalité qui ont huilé la compréhension et la communication entre prédécesseurs et successeurs et les avoirs propres généreux de l’entreprise qui ont facilité une transmission sans pression. Non, il n’y a rien à ajouter sinon… Bravo!

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.