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Connaître ses racines

La chroniqueuse Colette Lebel évoque ses villages disparus et célèbre l’agriculture comme ancrage essentiel à la pérennité des collectivités.

Publié le 8 mai 2017
Chronique 
Pause-pensée
Sollio Groupe Coopératif
Colette Lebel
Image de Colette Lebel

Colette Lebel

Collaboratrice

Colette a occupé le poste de directrice des Affaires coopératives chez Sollio Groupe Coopératif. Elle collabore au Coopérateur depuis plus de 20 ans.

À ma naissance, mes parents habitaient Rivière-Manie, petit village au sud de Saint-Pascal de Kamouraska. Mais j’étais encore très jeune lorsque nous sommes déménagés à Van Bruyssel, en Haute-Mauricie. Et puis, ô malheur, un violent incendie a détruit notre maison. Nous sommes alors déménagés dans le village voisin, à Kiskissink. En attente du prochain déménagement. Puis du suivant.

Rivière-Manie, Van Bruyssel et Kiskissink. Mes trois premiers ancrages ici-bas. Trois villages qui n’existent plus aujourd’hui. À Rivière-Manie, la nature a repris ses droits. La rivière Manie coule toujours, bien sûr, mais il n’y a plus personne pour l’entendre. De Van Bruyssel, il ne reste que sept bâtiments, regroupés et patiemment restaurés. C’est le « domaine de Van Bruyssel », désigné monument historique, en 2010, par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. À vendre en ce moment – avis aux intéressés qui aiment l’éloignement et la solitude. Et Kiskissink, de son côté, a été transformée en zec, c’est-à-dire en zone d’exploitation contrôlée, destinée aux amateurs de plein air.

Habiter le territoire. Y prendre racine. Des concepts totalement étrangers à l’enfant que j’étais. Je ne crois pas en avoir souffert, cependant. J’ai plutôt souvenir d’une frénésie joyeuse qui s’emparait de moi lorsque je renouvelais mon cercle d’amies et que je découvrais de nouveaux endroits. C’est plutôt à l’âge adulte que j’ai pris toute la mesure de mon parcours atypique : je n’ai aucune amie d’enfance et j’ai peine à répondre à la simple question : « D’où viens-tu? » Heureusement, j’ai pris racine depuis.

Avec le recul, je ne peux m’empêcher de relever un lien commun entre ces trois villages disparus. Nous étions en pays forestier. Zéro agriculture. Or, c’est l’agriculture qui maintient l’occupation du territoire. Qui en modèle le paysage. Et qui, ce faisant, assure la pérennité des collectivités qui l’habitent. C’est l’agriculture qui fait office d’ancrage. N’est-ce pas, en effet, l’agriculture qui a permis à l’homme de rompre avec son statut d’éternel nomade, toujours à la recherche de son prochain repas?

On pourrait dire que mon enfance a été, d’une certaine façon, du genre nomade. À l’époque, mon père travaillait pour les chemins de fer. Le Canadien National (CN) se modernisait et déployait un processus de rationalisation en abandonnant une bonne partie de ses voies ferrées. C’est ainsi que la compagnie a fréquemment déplacé notre famille, de gare en gare. Aujourd’hui, je comprends mieux l’exaspération de ma mère devant les multiples déménagements : tout était toujours à recommencer. Voilà peut-être d’où je tiens cette fascination pour l’agriculture et pour les gens qui contribuent, par le labeur de leur vie entière, à l’amélioration de leur exploitation afin de la transmettre en fin de parcours, bonifiée, à la génération suivante.

Assurément, l’agriculture s’épanouit dans la continuité. Il lui faut donc des institutions de soutien qui s’inscrivent, elles aussi, dans le long terme. Or, les coopératives sont de ce nombre. Elles passent plus facilement d’une génération à l’autre que les autres types d’entreprises. Mais on aurait tort de les tenir pour éternelles.

Car les coopératives ne vivent que par la bonne volonté de leurs membres et, du coup, demeurent toujours vulnérables à la négligence de ceux-ci. Nous avons vu de grandes coopératives disparaître tout autour de nous. Ce qui s’est construit patiemment pendant des décennies d’efforts peut facilement s’écrouler en quelques mois.

Dans leur livre Built to Last, les auteurs James C. Collins et Jerry I. Porras ont abondamment documenté ce qui fait le succès des entreprises qui durent. Leur conclusion est simple. D’abord, il faut préserver l’essence de l’entreprise, sa base, ses valeurs – ses racines, quoi. Par ailleurs, il faut stimuler le changement, rester en mouvement, s’adapter constamment aux conditions ambiantes. À l’heure où le réseau La Coop se transforme profondément afin de demeurer pertinent, assurons-nous de rester vigilants et d’en préserver la base. Les valeurs. Les racines. C’est la première condition d’un véritable ancrage dans le temps.

Assurément, l’agriculture s’épanouit dans la continuité. Il lui faut donc des institutions de soutien qui s’inscrivent, elles aussi, dans le long terme.

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