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Groupe BMR : « On voit la lueur au bout du tunnel »

L’économie reprend graduellement ses activités. Le secteur de la construction résidentielle s’est remis en branle le 20 avril. « On n’est pas encore sortie de la crise, mais on voit une lueur au bout du tunnel. » Pascal Houle, chef de la direction de Groupe BMR, fait le point.

 

Bonne nouvelle, le milieu de la construction reprend progressivement ses activités. Comment allez-vous gérer l'approvisionnement des chantiers?

La semaine passée, dès l’annonce du Premier ministre de la réouverture des chantiers résidentiels prioritaires le 20 avril, on a communiqué avec nos entrepreneurs et grands constructeurs afin de savoir comment ils allaient gérer la reprise, et pour commencer à préparer les commandes et les livraisons de matériaux. Tant du côté des chantiers que de Groupe BMR, toutes les normes de sécurité de la CNESST [Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail] sont mises en place : distanciation, approvisionnement en produits sanitaires, lavage des mains, nettoyage et désinfection du camion de livraison, etc. Pour livrer sur les chantiers, nos employés garderont les distances requises, quitte à ne pas entrer sur les lieux si ce n’est pas nécessaire. Et s’il faut livrer à plus d’un employé, nous le ferons en respectant les mesures de sécurité, dont le port du masque, ou encore en utilisant deux véhicules. Au 22 avril, 60 à 70 % de nos livraisons en chantiers avaient repris.

 

Quelle proportion de vos activités provient de la vente de matériaux dans les chantiers de construction?

Pour l’ensemble de Groupe BMR, ça représente environ 40 à 50 % de nos activités.

 

Les employés que vous avez dû temporairement mettre à pied seront-ils tous réembauchés?

On y va progressivement, en fonction des besoins. Avec l’annonce de la réouverture des chantiers, nous avons réembauché plusieurs employés dès la semaine dernière : l’équipe de ventes, les camionneurs (26 d’entre eux sont actuellement à pied d’œuvre dans nos magasins corporatifs), les responsables de préparation de commandes et les caristes dans la cour de matériaux.

 

Qu’en est-il chez Lefebvre et Benoit?

Dès l’annonce de la fermeture des chantiers de construction, 95 % des employés ont été temporairement mis à pied le 25 mars. Dès vendredi, le 17 avril, nous les avons rappelés au travail. Environ 75 % d’entre eux sont en poste. La totalité devrait être réembauchée cette semaine et la semaine prochaine avec la reprise des activités « normales » sur de nombreux chantiers qu’ils desservent.

 

Les consignes sanitaires continuent bien sûr de s’appliquer dans vos quincailleries.

Absolument, et avec une rigueur importante, tout comme dans nos entrepôts et dans nos centres de distribution. Plusieurs employés demeurent aussi en télétravail. On fait tout pour éviter les cas de COVID-19 dans nos installations. Touchons du bois, nous ne sommes aux prises avec aucun cas actuellement. Les mesures sanitaires implantées il y a six semaines sont toujours en place. On a accentué la sécurité et la protection de nos employés et de nos clients dans les dernières semaines. Nous avons ajouté des plexiglas en magasins, ajouté de l’affichage et tracé des lignes à l’intérieur et à l’extérieur pour s’assurer que la distanciation soit respectée, un employé à l’entrée des magasins contrôle les entrées et sorties et s’assure que les clients nettoient leur main avant d’entrer... Il n’y a eu aucun relâchement, et c’est primordial que ça continue ainsi. On a le privilège d’être un commerce considéré essentiel et de pouvoir continuer nos opérations. Ce privilège vient avec des responsabilités, pour le bien-être de nos clients et de nos employés notamment.

 

Comment Les Équipements d’Érablière CDL, l’entreprise dans laquelle vous avez récemment investi, se tire-t-elle d’affaire?

La saison des sucres a somme toute été bonne. Nos ventes de produits, dans le contexte actuel, ne semblent pas avoir été trop impactées par la crise. Le bilan en date d’aujourd’hui est assez positif.

 

Vos façons de faire vont-elles changer dans l’avenir? Les consommateurs changeront-ils leurs habitudes d’achat, selon vous?

J'en suis convaincu. Les commandes en ligne ont explosé à un niveau bien au-delà de ce qu’on anticipait. Les commandes téléphoniques ont aussi beaucoup augmenté. Les clients découvrent les avantages de cette nouvelle façon de magasiner et d’acheter, et je crois que cette tendance va demeurer dans l’après COVID-19. Nous avons dû optimiser nos processus pour arriver à répondre à un flot de commandes aussi important, comme ce fut le cas pour plusieurs géants des achats en ligne d’ailleurs. Cela dit, notre site web fonctionne très bien et répond à la demande.

 

Avez-vous pris de nouvelles mesures pour assurer le bien-être de vos employés?

Tout à fait. La majorité d’entre eux nous ont dit que leur principale préoccupation dans le contexte actuel, c’est leur santé et celle de leurs proches. Ainsi, au cours des dernières semaines, nous avons implanté la télémédecine pour l’ensemble de nos employés, même pour ceux qui ont été temporairement mis à pied. C’est pour nous une façon de les rassurer, eux et leurs familles, et qu’ils n’aient pas nécessairement à se rendre à une clinique ou à un hôpital en cas de besoin. On est resté en contact étroit avec tous nos employés pour les tenir informés de la situation de la crise. Ils sont notre raison d’être. On a besoin d’eux et c’est avec eux qu’on a fait le succès de BMR. Au-delà de la business, on veut s’assurer de leur bonne santé physique et psychologique. C’est pour nous une grande préoccupation.

 

De quelle ampleur évaluez-vous les pertes que Groupe BMR pourrait subir au cours de cet exercice?

C’est sûr qu’il aura un manque à gagner, notamment en raison de la fermeture des chantiers qui a affecté nos ventes de matériaux. Par contre, nos ventes de quincaillerie en magasins et sur le web ont été bonnes au cours du dernier mois. La situation est donc légèrement moins difficile qu’on l’avait entrevue il y a un mois. Nous sommes privilégiés d’avoir été considérés comme un service essentiel à la population. Cela dit, il est encore trop tôt pour chiffrer le bilan de la situation. Le gouvernement croit qu’il pourrait y avoir un rebond d’activités à la réouverture de l’ensemble de l’économie au Québec. On demeure positif, tout en étant attentif et prudent dans nos décisions. C’est la seule façon d’arriver à se sortir de cette crise avec le moins de dommages possible. On va y arriver !

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est directeur et rédacteur en chef au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis une trentaine d’années.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est directeur et rédacteur en chef au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis une trentaine d’années.

patrick.dupuis@lacoop.coop