Les frères Larochelle à la recherche du grand amour! – Samuel Larochelle

La quête du grand amour représente-t-elle une mission quasi impossible pour un agriculteur ou une agricultrice? Le Coopérateur s’est questionné sur le sujet et, en cherchant des réponses sur ce qui différencie les producteurs agricoles des autres personnes dans leur recherche de l’amour, il s’est plutôt buté sur ce qui les rapproche. 

Saint-Magloire est un petit village des Etchemins, un peu loin de tout, où coexistent près de 750 habitants. C’est un village où les gens se connaissent, se ressemblent. Parmi eux, Frédéric et Samuel Larochelle, deux frères qui, bien que fort différents, se retrouvent aujourd’hui dans une situation semblable.

Gars des villes – Samuel Larochelle

Samuel a 28 ans. Ce jeune homme a une personnalité un peu plus flamboyante que celle de son frère. Il vit à Montréal depuis 2015, où il travaille dans le domaine des communications. Samuel a révélé son homosexualité à ses parents lorsqu’il avait 18 ans. Sa famille a bien accueilli la nouvelle et a toujours entouré Samuel de tout l’amour possible. Il aime les garçons et l’affiche fièrement. Mais il n’a jamais été en couple. 

La pandémie l’a amené, il y a plus d’un an, à retourner vivre chez ses parents pour travailler à distance. Depuis, il a renoué avec ses racines. 

Bien que Samuel aime toujours Montréal, il a eu cette sensation de reprendre contact avec une partie de lui-même qu’il avait enfouie sous une carapace. Peut-être parce qu’être homosexuel à Saint-Magloire, ce n’est pas le chemin le plus facile à prendre. Pourtant, il s’est bien rendu compte que la vie à la ferme lui manquait énormément. 

D’ailleurs, malgré le fait qu’il se soit installé en ville, Samuel s’est beaucoup impliqué, au cours des dernières années, dans Fierté agricole, un organisme à but non lucratif qui a comme objectif de regrouper les personnes de la communauté LGBTQ+ partageant un intérêt pour l’agriculture. 

« J’ai tellement eu de témoignages de personnes qui vivent en ruralité et qui ont eu de la difficulté à vivre leur homosexualité au grand jour, des gens qui étaient prêts à tout quitter, explique Maria Labrecque-Duchesneau, fondatrice des organismes Fierté agricole et Au cœur des familles agricoles. Pour moi, il n’y avait pas de différence entre eux et moi. Ce que je voyais, c’étaient des gens qui voulaient s’aimer en toute liberté. Et c’est pourquoi j’ai voulu créer un endroit où ils pourraient se regrouper, se découvrir et se parler en toute sécurité, tout en partageant la passion qu’ils ont pour l’agriculture et pour la vie en région. »

Samuel et Maria Labrecque-Duchesneau ont plusieurs points en commun. Ils souhaitent ouvrir des portes et frayer le chemin à ceux qui sentent encore le besoin de cacher leur orientation sexuelle ou leur identité de genre par peur d’être jugés.

C’est pourquoi le jeune homme s’est inscrit à la dernière saison de l’émission L’amour est dans le pré. Pour la première fois de l’histoire, un candidat homosexuel, Alex, faisait partie des agriculteurs à la recherche du grand amour. Bien que les deux hommes aient plutôt vécu un coup de cœur amical qu’un coup de cœur amoureux, Samuel en a profité pour faire passer un message clair au public québécois : vivre son homosexualité en ruralité, encore en 2021, n’est pas chose facile. Il faut continuer à faire de la sensibilisation et à en parler. 

Aujourd’hui, Samuel est toujours célibataire. Il progresse dans la vie sans tenir la main d’un amoureux, mais il le fait en étant fier de ce qu’il est et des multiples facettes de sa personnalité. Et tout en gardant l’espoir de trouver un jour la personne de ses rêves.

Une chose est claire : à notre époque, que l’on soit producteur agricole ou pas, et peu importe son orientation sexuelle, trouver l’amour n’est pas une mince tâche. Malgré tous les moyens de communication à disposition, bien des gens connaissent l’isolement, la solitude et la détresse psychologique. Mais ce dont nous devons nous rappeler, c’est que peu importe nos différences ou nos similarités, nous méritons tous d’être aimés! 

Lire l’article complet dans l’édition de juillet-août 2021 du Coopérateur. 

Photo : Christophe Champion

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