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Ferme Gaétan Cormier : Une réputation sans faille

Photo : Laurent, 43 ans, Carl, 29 ans, et Gaétan, 62 ans, les trois propriétaires de la Ferme Gaétan Cormier, à L’Assomption. Des tâches sont confiées à chacun : entretien des sols, certification des produits, semis des céréales, semis des pommes de terre, maintenance de l’équipement.

Pandémie oblige, l’entrevue s’est déroulée au téléphone. Même au bout du fil, la passion était palpable. Gaétan Cormier, Carl (son fils) et Laurent (son frère) gèrent une entreprise de production de pommes de terre avec l’appui des toutes dernières technologies, en harmonie avec la nature.

La Ferme Gaétan Cormier, située à L’Assomption, cultive 600 acres (240 ha), dont 180 en pommes de terre. Le reste des superficies est consacré au blé d’alimentation humaine, au maïs-grain, au seigle de semence et au soya. « Les rotations brisent les cycles de maladies, ce qui réduit l’usage de produits de protection des cultures », dit Carl.

Une douzaine de variétés de pommes de terre sont ensemencées chaque année. « Nos variétés ont des maturités différentes, pour approvisionner plusieurs marchés », indique ce producteur de 29 ans, qui possède un DEP en grandes cultures de l’école professionnelle de Saint-Hyacinthe.

Carl, qui s’est joint à l’entreprise en 2016, considère la gestion de l’eau comme l’un des principaux défis à relever. L’irrigation, essentielle à la réussite de la culture de la pomme de terre, est à la source d’investissements importants. Deux nouvelles rampes linéaires permettent un arrosage d’eau à basse pression, à la fois plus régulier et de moindre quantité. « Ça évite le lessivage et l’érosion de nos sols, plutôt sablonneux », souligne Gaétan. « On utilise moins d’eau et les rendements sont meilleurs », ajoute Carl.

D’importantes économies d’eau – ainsi que de temps – ont aussi été réalisées grâce à l’installation d’une nouvelle salle de lavage des pommes de terre. L’équipement a réduit de moitié le débit d’eau nécessaire, qui est passé de 16 litres/minute à 8. En plus, les eaux de lavage sont acheminées dans un bassin de rétention avant d’être rejetées dans le fossé. « À la sortie de la laveuse, l’eau contient 1500 ppm de particules par goutte d’eau, fait remarquer Laurent. À la sortie du bassin de rétention, il n’en reste plus que 20. »

Récemment, Carl a combiné deux stations de pompage au diésel en une seule installation électrique. « J’économise du temps sur l’entretien, j’utilise moins de ressources énergétiques et c’est beaucoup plus propre », dit-il.

Le site Mileos est un autre outil qu’utilise la ferme, cette fois pour réduire sa consommation de fongicides contre le mildiou, à l’aide d’un modèle prévisionnel. « Ce site nous informe quotidiennement, selon les conditions météorologiques, sur les risques de présence de maladies fongiques et sur la nécessité ou non de traiter, explique Carl. Ça évite des passages inutiles. » Le service de dépistage de la coopérative Novago leur assure également de cibler les traitements phytosanitaires au bon moment, lorsque nécessaire.

Une tradition de père en fils

L’entreprise, fondée en 1965 par Albert Cormier, père de Gaétan et Laurent, produisait à l’origine du porc, du lait et quelques acres de pommes de terre. En 1982, Gaétan s’associe avec son père, puis rachète l’entreprise en 1990. Laurent se joint à son frère en 2006, en achetant 20 % des parts. Gaétan en possède 60 et Carl 20. L’entreprise a fait des pas de géant en se spécialisant et en faisant l’acquisition de terres. Les entrepôts permettent aujourd’hui de manipuler et de traiter entre six et sept millions de livres de pommes de terre. Le rendement moyen à l’acre est de 350 quintaux.

La totalité de la production est emballée sur place et commercialisée par divers canaux : courtiers, grandes chaînes d’épiceries, exportation aux États-Unis, vente à la ferme.

Grossir? « Pas pour le moment », répond Carl, en n’excluant pas la possibilité de saisir une bonne occasion si elle se présente. La saine situation financière de l’entreprise lui offre cette latitude. « On veut d’abord agrandir de l’intérieur. Grossir, ce n’est pas seulement en superficie. C’est aussi en rendement, en efficacité, en qualité, en automatisation, en service après-vente, en faisant plus avec moins. Si je tourne les coins ronds, parce que j’ai trop d’hectares à couvrir, ça n’avance à rien. » Les trois actionnaires, aidés de deux employés mexicains, abattent tout le boulot. « Nos prix sont compétitifs », souligne Gaétan. Les acheteurs savent que les Cormier satisferont toujours leurs attentes. Leur réputation est faite.

Lire l'article complet dans l'édition de novembre-décembre 2020 du Coopérateur.

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est directeur et rédacteur en chef au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis une trentaine d’années.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est directeur et rédacteur en chef au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis une trentaine d’années.

patrick.dupuis@lacoop.coop