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Plantes fourragères : pourquoi en faire plus quand on pourrait en faire moins… grand?

Est-ce qu’on peut en faire moins et mieux? Est-ce qu’on peut être plus efficace et plus rentable en investissant mieux? Avec l’arrivée du printemps et des visites aux champs pour évaluer la survie à l’hiver des luzernières, je vous invite à une petite réflexion sur vos rendements.

Avec les coûts grandissants et les bons rendements de 2022, il peut être tentant de diminuer l’attention portée aux plantes fourragères ce printemps. Mais justement, avec toutes ces augmentations de coûts, est-ce une bonne idée de faucher aussi grand pour moins de rendement? Combien coûte une récolte avec un peu trop de pissenlits?

Voici quelques éléments à considérer pour s’assurer de récolter du rendement, et ainsi diminuer les coûts de production et améliorer la rentabilité de la ferme. 

Fertilisation et pH

Maximiser le rendement, ça commence par un pH adéquat pour la légumineuse choisie. La luzerne va beaucoup mieux croître à un pH supérieur ou égal à 6,8 et son regain sera meilleur. Même le trèfle rouge, bien que moins exigeant, performe mieux dans les pH supérieurs à 6. Il faut s’assurer de fertiliser selon les recommandations et les besoins des plantes présentes. Et penser aux éléments mineurs qui sont importants pour la luzerne, comme le bore et le soufre.  

Rotation courte

Les prairies plus jeunes ont une meilleure survie à l’hiver, un meilleur rendement et sont d’une plus grande qualité, car elles sont moins affectées par les maladies et que les mauvaises herbes ont moins le temps de s’y implanter. Même avec des coûts d’implantation qui reviennent plus souvent, les rotations courtes ont une meilleure rentabilité. Les coûts reliés à la récolte des fourrages sont élevés, même si le rendement est faible, ce qui a un impact direct sur les coûts de production. Récolter de la luzerne, c’est le même prix que récolter des pissenlits!

Limiter le trafic

Le passage des machineries a aussi un impact majeur sur le rendement des fourragères. Et les traces laissées se remplissent de mauvaises herbes rapidement. Alors il faut effectuer les travaux au plus vite, surtout l’épandage de lisiers et le ramassage des balles au champ. Et il faut utiliser les chemins de ferme. Votre luzerne vous en remerciera!

Mélanges adaptés

Utiliser des mélanges adaptés à votre régie, à votre méthode de fertilisation et aux besoins des animaux est essentiel. Mais l’utilisation d’espèces adaptées au pH, au drainage et au climat changeant est encore plus payante. L’utilisation d’espèces plus résistantes aux conditions de sécheresse ou d’humidité élevée, comme la fétuque et le brome, en compagnonnage des mélanges habituels, permet d’avoir des prairies plus résilientes.

Survie à l’hiver

Améliorer la survie à l’hiver, c’est possible. Tous les éléments mentionnés précédemment ont un impact sur la survie à l’hiver. Mais tout commence par certaines façons de faire : sélectionner des cultivars résistants aux maladies, avoir des prairies jeunes et laisser la coupe automnale au champ. Avoir des prairies adaptées et bien fertilisées, c’est aussi avoir des prairies résilientes capables de subir les aléas de dame nature.

Avoir un meilleur rendement permet d’utiliser une plus petite superficie pour produire la même quantité de fourrage. Et libérer quelques hectares permet de produire une autre culture. Peut-être une céréale pour son grain et sa paille? Avoir du rendement et récolter moins grand, ça a un impact positif sur toute la ligne.

Photo : Sollio Agriculture

Lyne Beaumont

QUI EST LYNE BEAUMONT
Membre de l'Ordre des agronomes du Québec, Lyne est conseillère Semences Elite chez Sollio Agriculture.

lyne.beaumont@sollio.ag

lyne.beaumont@sollio.ag

QUI EST LYNE BEAUMONT
Membre de l'Ordre des agronomes du Québec, Lyne est conseillère Semences Elite chez Sollio Agriculture.

lyne.beaumont@sollio.ag