Les Mamzells contre-attaquent!

Photo : Audrey Boulianne, agr., directrice de l'innovation à Québec Parmentier, Luc Garon et Karine Aubertin, agr., experte-conseil au Centre de services de l'est
Petites, succulentes et québécoises, elles concurrencent avantageusement toutes les pommes de terre qui proviennent du reste du Canada et des États-Unis. Les Mamzells contre-attaquent. Et Luc Garon en est un fier producteur et ambassadeur.
Agroéconomiste de formation, Luc est un gestionnaire aguerri. Il cultive 400 ha de terre (225 en pommes de terre, le reste en rotation ou engrais vert) et gère son poste d’emballage, à Rimouski (secteur du Bic), ainsi que deux autres sites d’entreposage, situés à Sainte-Luce et Baie-des-Sables, dans le Bas-Saint-Laurent. Sa conjointe, Nancy Brisson, et sa sœur Nathalie, irremplaçables alliées, l’appuient et le conseillent dans toutes ses décisions.
Mauvaise presse
Riche en minéraux et vitamines, la pomme de terre doit pourtant encore surmonter des préjugés tenaces. La diversification de l’alimentation des consommateurs l’a poussée hors de leur assiette, au profit du quinoa, par exemple. Enfin, l’époque Montignac n’a pas aidé sa cause. L’homme recommandait de bannir de son alimentation les trois P : pain (sauf l’intégral), pâtisseries et pomme de terre. Il faut dire aussi que le consommateur ne s’y retrouvait plus avec le traditionnel sac de 10 lb.
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Résultat : sa consommation est en chute libre. On estime sa décroissance à 2 % par année, nous apprend Audrey Boulianne, agronome et directrice de l’innovation à Québec Parmentier, un regroupement d’une vingtaine de producteurs, dont l’entreprise de Luc fait partie. Il fallait répondre aux nouveaux besoins des gens et des familles en offrant des produits différenciés et de bon goût, dit-elle.
Justement, la pomme de terre de spécialité, de plus petite taille, est en forte croissance, elle, depuis plusieurs années. De nouvelles variétés apparaissent sur les marchés, et les consommateurs en redemandent.
Une étoile est née
Pierre Chouinard, directeur général de Québec Parmentier, n’est pas demeuré les bras croisés devant la concurrence.
Dix ans d’efforts et de recherche, en collaboration avec l’Université Laval, ont été nécessaires pour mettre au point les Mamzells. Des chercheurs, sous la direction de Charles Goulet, ont testé pas moins d’une centaine de variétés de petites pommes de terre : saveurs, cuisson, qualités nutritives, etc.
Résultat : en octobre 2016, le monde de la pomme de terre québécoise changeait de visage, en partie du moins, avec le lancement des Mamzells par Québec Parmentier.
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Un businessman innovateur
Fonceur, passionné de marketing et de technique, Luc Garon a emboîté le pas sans hésiter. Karine Aubertin, experte-conseil en agroenvironnement et productions maraîchères au Centre de services de l’est, le qualifie de producteur innovateur. « Il fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, dit-elle. C’est un gars business qui adore le terrain. Il est consciencieux et prend le temps de s’informer. Il ne néglige rien et sait s’entourer. »
Ce n’est pas pour rien que l’exploitation que Luc Garon dirige a si bonne réputation en région. Avec des producteurs comme lui, l’innovation est entre bonnes mains. Et les Mamzells ont un bel avenir devant elles…
Vous pouvez lire le reportage complet dans l'édition de novembre-décembre 2017 du Coopérateur.