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Chroniques / L'effet boeuf

Pour une production bovine DURABLE

Le terme « durable » vous dit quelque chose? En fait, sa traduction anglaise, sustainable (étymologiquement, sustain + able : capable de maintenir, de soutenir, d’assurer), est un adjectif très à la mode depuis plus de 10 ans.

Surtout depuis que le Sommet mondial pour le développement social de 2005 a défini des objectifs de développement durable : les sociétés et leurs économies doivent atteindre l’équilibre avec leurs écosystèmes. Rien de moins!

Ainsi, dans un monde idéal, tout développement économique doit être capable de maintenir le développement des populations et la qualité de leur environnement. L’inverse est tout aussi vrai : la protection de l’environnement doit être capable d’assurer la viabilité des collectivités et leurs activités économiques.

Sujet farfelu et aucunement en lien avec les bovins? Pas tant que ça. Il faut savoir que McDonald’s, Walmart, JBS et cinq autres géants de l’industrie agroalimentaire ont fondé en 2011 la Global Roundtable for Sustainable Beef (Table ronde mondiale sur le bœuf durable). De nombreux groupes de producteurs, des fournisseurs, des distributeurs et des groupes environnementalistes se sont joints depuis à cette association, dans le but de définir et de mettre en place les outils de développement durable applicables à la production bovine.

Bref, un sujet très sérieux et une approche qui a le mérite de vouloir examiner toutes les facettes de la production.

À cet effet, puisque vous êtes potentiellement tous des ambassadeurs auprès de la population, la visite du site (en anglais seulement) du Beef Cattle Research Council (BCRC) vaut le détour. Plus particulièrement, la section sur l’empreinte environnementale de la production bovine et son excellente vidéo.

On y explique, entre autres, qu’effectivement les bovins produisent plus de gaz à effet de serre (GES) que d’autres espèces animales. Mais on y apprend aussi que, selon un rapport publié en 2013 par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les bovins nord-américains, européens et australiens produisent deux fois moins de méthane que les bovins d’Amérique latine, d’Inde et de Chine. Et que, d’après un autre rapport, publié en 2015, les bovins canadiens de 2011 produisaient 15 % moins de GES et nécessitaient 24 % moins de superficies de terre qu’en 1981. Même tendance pour l’eau, avec une réduction de 17 % de la quantité totale requise par kilo de viande produit. On oublie aussi trop souvent que les pâturages et les prairies fourragères nécessaires à l’élevage bovin constituent d’excellents « pièges à carbone », qui réduisent certains GES.

De plus, le BCRC rappelle qu’une partie importante de l’alimentation des bovins modernes provient de sous-produits de certaines industries (drêches de bière et d’éthanol, gros gluten de maïs), et qu’ainsi les bovins agissent à titre de recycleurs et réduisent l’empreinte environnementale de plusieurs productions végétales.

Finalement, pour chacun des enjeux analysés, le BCRC dégage clairement des pistes de développement durable, la plupart liées à l’alimentation et à la gestion des troupeaux.

Quelles conclusions tirer de tout ça? La première est que la consommation de viande bovine est, et sera, de plus en plus influencée par la perception du consommateur sur l’élevage des bovins. La deuxième est que, heureusement, le développement durable de la production bovine est amorcé depuis plus de 30 ans, du moins en Amérique du Nord. La troisième est que chacun des acteurs (producteurs, abattoirs, transformateurs, distributeurs) doit s’impliquer quotidiennement dans le processus.

Et finalement, il y a bien évidemment l’engagement du réseau La Coop à aider les producteurs de bovins à mettre en place les stratégies préconisées et à bien positionner la production bovine sur l’échiquier durable.

Bonne « durabilité »!

Bruno Langlois

QUI EST BRUNO LANGLOIS
Agronome et passionné de production bovine, Bruno détient une solide expérience de plus de trente-cinq ans en productions animales. Il est conseiller spécialisé en production bovine à La Coop fédérée.

bruno.langlois@lacoop.coop

bruno.langlois@sollio.coop

QUI EST BRUNO LANGLOIS
Agronome et passionné de production bovine, Bruno détient une solide expérience de plus de trente-cinq ans en productions animales. Il est conseiller spécialisé en production bovine à La Coop fédérée.

bruno.langlois@lacoop.coop