Le son de cloche des agriculteurs américains sur Trump
Crédit photo : Gage Skidmore
Donald Trump doit sa présidence aux agriculteurs et au monde rural des États-Unis. « Nous croyons que l’ALENA doit être renégocié, mais nous ne sommes pas d’accord avec la rhétorique du président », dit Rob Larew, vice-président des affaires publiques, National Farmers Unions (NFU), une des deux grandes organisations américaines d’agriculteurs, et interviewé en marge de la Conférence sur les perspectives agricoles du Département américain de l’agriculture (USDA) tenue à Washington les 23 et 24 février dernier.
La NFU appuie d’ailleurs le système de gestion de l’offre du Canada dans le secteur laitier, un irritant majeur entre le Canada et les États-Unis. « Nos membres de la Californie et du Wisconsin croient que les États-Unis devraient s’inspirer du Canada, car la politique américaine (programme de protection des marges) n’a pas réussi à protéger le revenu de nos fermes familiales », poursuit Rob Larew.
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« Notre président est un dur négociateur », indique pour sa part Dale More, directeur exécutif, affaires publiques, American Farm Bureau (AFB), l’autre grande organisation agricole américaine. Cette dernière réitère sa confiance au président Trump, qui était invité à la convention annuelle de l’organisation le 8 janvier dernier.
Les membres de l’AFB, eux, veulent plus d’accès aux produits laitiers américains au Canada, dont la proportion est de cinq pour un en faveur des Américains.
Autre gros irritant, le blé américain de classe 1 et 2 (consommation humaine) exporté au Canada qui se trouve déclassé au rang de consommation animale.
Le tiers des revenus des producteurs américains provient des exportations et le Canada et le Mexique sont les plus gros clients. Si l’ALENA n’était pas signé avant les élections de mi-mandat prévues en novembre prochain, le président Trump et son administration pourraient en payer le prix, selon Rob Larew.