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Ferme Petitclerc : Les expos dans la peau

Novago Coopérative

Trente-cinq ans après avoir décroché un premier titre de Maître-éleveur (et deux autres depuis!), la passion des Petitclerc pour la génétique et les expositions ne fléchit pas d’un cran.

Avril 1988 : la Ferme Petitclerc fait l’objet d’un reportage dans le Coopérateur après avoir remporté le prestigieux titre de Maître-éleveur de l’Association Holstein du Canada. Six mois plus tard, c’est la famille entière qui figure sur la page couverture du magazine, cette fois pour l’obtention de la médaille d’or de l’Ordre national du mérite agricole.

Le Coopérateur se rendra encore deux fois chez les Petitclerc, en 2005 et en 2012. Même si l’entreprise évolue, une constante demeure au fil du temps : la passion des expositions! En effet, depuis 1967, les Petitclerc n’ont jamais raté une année de participation aux expositions agricoles. Même en temps de COVID, pendant que tous les évènements en sol québécois étaient annulés, les Petitclerc participaient à des jugements d’animaux en Ontario et sur le Web. 

Combiner travail et passion

La reconnaissance du milieu laitier, les Petitclerc ne l’ont pas volée. Véritables encyclopédies de la génétique laitière, Réjean, Maxime et Dominic combinent travail et loisir à travers leur passion pour la génétique. Puisque la vente d’animaux et d’embryons représente une part importante des revenus de la ferme, les trois hommes demeurent toujours à l’affût des caractéristiques qui vont attirer les éventuels clients. « Nous essayons de nous mettre à la place de l’acheteur, explique Réjean Petitclerc. Comme la plupart des fermes ont de bons troupeaux maintenant, il faut se démarquer. » 

Et comment se distinguer, selon lui? « Le commun des mortels veut une vache rentable, qui produit, reste longtemps dans l’étable et n’a pas de problème de santé. Mais l’acheteur qui est prêt à investir davantage recherche une génétique spéciale performant de génération en génération, ce dont on doit faire la preuve. Ce type de client est prêt à payer pour une vache qui arrivera première à l’exposition, mais pas pour une vache qui arrivera deuxième. Il faut absolument que cette vache gagne, sinon l’acheteur ira voir ailleurs ».

Les Petitclerc recherchent aussi constamment des sujets de qualité à ajouter à leur troupeau. « Nous intégrons chaque année quelques nouvelles familles de vaches en achetant des sujets à l’extérieur », dit Réjean Petitclerc. Cette stratégie permet à la ferme de diversifier ses lignées, toujours dans un but d’amélioration génétique et d’acquisition de caractéristiques qui intéresseront les acheteurs. 

Selon la technologue Catherine Royer, experte-conseil chez Novago, le succès des Petitclerc repose sur l’attention minutieuse qu’ils portent à leurs animaux. « Ils ont vraiment la fibre d’éleveurs, affirme-t-elle. Ils mettent tout de l’avant pour élever de bons sujets. Ils sont très attentifs au confort et au bien-être animal. Ils accordent aussi une grande importance à la qualité des fourrages. »

Place à la relève

C’est dorénavant Maxime et Dominic qui courent les expositions, comme l’ont fait avant eux leur père et leur grand-père. Même s’ils s’entraident, chacun a sa chasse gardée : Maxime s’occupe des vaches, tandis que Dominic prend en charge les génisses. 

Avec la panoplie d’expositions qui les mènent aux quatre coins du Québec, à Toronto et jusqu’à Madison, dans le Wisconsin, les Petitclerc ont besoin de renforts à la ferme. Ils ont décidé récemment d’avoir recours à la main-d’œuvre étrangère. Et ils ne reviendraient pas en arrière. « Avoir su, nous l’aurions même fait avant », soutient Réjean.

Cet ajout de main-d’œuvre contribuera certainement à la concrétisation de leurs projets. Pour l’instant, les Petitclerc procèdent à l’acquisition constante de quota et de terres selon la disponibilité, jusqu’au jour où le troupeau aura suffisamment grossi pour qu’ils envisagent la construction d’une nouvelle étable en stabulation libre avec salon ou robot de traite. L’entreprise effectue également une transition dans son mode d’alimentation en remplaçant graduellement ses silos-tours par des sacs d’ensilage, pour un jour aller vers des silos-couloirs.

Maintenant que sa relève est bien installée et qu’elle a des projets, Réjean Petitclerc compte-t-il prendre sa retraite? « Pas du tout! répond-il de façon catégorique. Nous voulons aider aussi longtemps que nous le pourrons. Nous ne sommes pas du genre à aller acheter une maison au village! » Quand on est passionné, on l’est jusqu’au bout!


 


Prix de la Ferme Petitclerc

Photo gracieuseté de la Ferme Petitclerc : La Ferme Petitclerc, c'est d'abord le trio de Réjean Petitclerc et de ses fils Maxime et Dominic. Avec Carole Raymond et Jessica Marcoux, respectivement conjointes de Réjean et de Dominic, ils forment une équipe de choc au volant de la Cadillac des troupeaux laitiers.

Nancy Malenfant

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.

nancy.malenfant@sollio.coop

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.