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Réussir son blé de printemps malgré la météo

Les dernières saisons de production ont été marquées par la variabilité importante des conditions météorologiques. Certaines régions ont connu des conditions plutôt favorables, mais d’autres ont fait face à beaucoup de défis.

Des essais à la Ferme de recherche en productions végétales de Sollio Agriculture nous ont démontré, encore cette année, l’importance de protéger la culture lorsque les risques de maladies sont élevés. Voici quelques éléments qui peuvent diminuer l’impact du facteur météo dans le blé de printemps.

1. Des sols en santé

Premièrement, le meilleur moyen de diminuer l’impact de la météo sur le rendement de blé est d’avoir des sols en santé. Un sol avec une bonne matière organique retient plus d’eau en temps de sécheresse et une bonne structure de sol permet une bonne infiltration lors de pluies intenses.

2. Le taux de semis

Si une date de semis hâtive est importante pour le blé de printemps, le taux de semis a très peu d’impact sur le rendement. Une augmentation du taux de semis sans un apport d’azote suffisant et une protection contre les maladies fongiques peut diminuer le rendement et la qualité du grain.

3.    Les maladies fongiques

Les dernières saisons ont démontré l’importance de protéger l’épi de blé lorsque le risque de fusariose de l’épi est élevé. Un fongicide appliqué au bon moment lors de la floraison du blé apporte une protection. Cependant, cette pratique est la dernière étape dans la lutte contre cette maladie. La prévention de la fusariose doit débuter par le choix de variétés qui ont une bonne tolérance.

La verse a aussi un impact majeur sur le rendement et les maladies. Les conditions humides qui en résultent augmentent le risque de développement de maladies. Le choix d’une variété avec une excellente tenue, la fertilisation adéquate et, encore une fois, le taux de semis adapté à la variété sont de mise. L’utilisation d’un régulateur de croissance favorise également une meilleure tenue au champ.

Enfin, comme les fusarium vivent sur les résidus de cultures, les rotations avec le maïs et les céréales ne sont pas recommandées. Les rotations avec des légumineuses sont à privilégier. L’enfouissement des résidus contribue aussi à réduire l’inoculum de fusarium.

4. La protection des cultures à l’épiaison

L’utilisation d’un fongicide à l’épiaison combinée à l’application d’un biostimulant Folium Vita, à l’adoption de pratiques culturales et à la sélection de cultivars contribue à améliorer le rendement et la qualité de la récolte.

Les essais en régie intelligente du blé des deux dernières années à la Ferme de recherche de Sollio Agriculture ont démontré l’avantage de l’utilisation d’un fongicide à l’épiaison avec un rendement, un poids spécifique et un poids de mille grains (PMG) significativement plus élevés. Les moyennes de trois cultivars et de deux sites (Saint-Hyacinthe et Saint-Augustin-de-Desmaures) pour 2024 sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1


L’utilisation d’un fongicide à l’épiaison protège le blé contre les maladies foliaires de fin de saison, ce qui contribue à l’augmentation du rendement.

Bien qu’ils soient efficaces contre la fusariose de l’épi, les fongicides à l’épiaison ne répriment pas complètement le champignon. Il est recommandé de combiner plusieurs pratiques pour obtenir des récoltes qui répondent aux normes de commercialisation. Pour une bonne protection, l’application de fongicide doit se faire au bon stade de la culture avec un applicateur muni des buses appropriées et en suivant les instructions sur les étiquettes des produits utilisés. Un suivi serré aux champs au moment de l’épiaison est nécessaire pour déterminer le bon moment pour l’application. Le site d’Agrométéo Québec présente le niveau de risque de la fusariose de l’épi pour chaque région.

5. Le taux d’humidité et le séchage

Enfin, pour une récolte de qualité, il faut récolter le blé à un taux d’humidité plus élevé et sécher la récolte rapidement pour empêcher la poursuite de la croissance de la fusariose et la production de toxine. Une récolte avec moins de 14 % d’humidité est souhaitable pour l’entreposage. Bien qu’on veuille une récolte abondante, il faut que le réglage de la batteuse permette de laisser les grains fusariés et légers au champ. Les rejets de battage serviront à couvrir le sol. En combinaison avec des mélanges de cultures de couverture, ils améliorent la santé des sols.

Si des sols en santé permettent d’être plus résilient par rapport aux conditions météorologiques difficiles, un semis hâtif et une bonne protection de la culture au moment de l’épiaison ont le potentiel d’augmenter la rentabilité de la culture du blé de printemps. Parlez-en à vos experts-conseils!

Photo : Lyne Beaumont

Lyne Beaumont

QUI EST LYNE BEAUMONT
Membre de l'Ordre des agronomes du Québec, Lyne est conseillère Semences Elite chez Sollio Agriculture.

lyne.beaumont@sollio.ag

lyne.beaumont@sollio.ag

QUI EST LYNE BEAUMONT
Membre de l'Ordre des agronomes du Québec, Lyne est conseillère Semences Elite chez Sollio Agriculture.

lyne.beaumont@sollio.ag