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Maîtriser la fibre : essentiel en 2021

Les précipitations plutôt faibles dans plusieurs régions du pays l’an dernier ont limité les volumes de fourrage disponibles pour nourrir certains troupeaux. Il suffit d’expérimenter cette situation pour constater que l’élément le plus compliqué à remplacer dans les fourrages n’est ni la protéine ni l’énergie, mais la fibre. 

Les caractéristiques chimiques et physiques de la fibre sont très difficiles à retrouver dans d’autres ingrédients, puisqu’elle combine des facteurs de digestibilité, d’efficacité et d’encombrement. Cette année, avec le retrait de plusieurs sources disponibles d’énergie, il devient encore plus important de faire de bons fourrages, appétents et en quantité suffisante pour maintenir la production et la consommation des vaches. C’est une base essentielle à la production de kilos de gras. Voyons pourquoi.

La fibre digestible

La fraction de fibre digestible (NDFd 30 h) représente la portion potentiellement fermentescible dans le rumen. Plus elle est élevée, plus la valeur énergétique du fourrage sera élevée et, généralement, plus la capacité de consommation des vaches sera grande. La fermentation ruminale de la NDFd produit des acides gras volatils dans le rumen, lesquels sont dominés par l’acide acétique, précurseur nécessaire pour la synthèse des acides gras de novo, qui représentent une fraction importante du gras du lait.

Le contexte actuel met beaucoup l’accent sur un apport adéquat de fibre digestible afin d’assurer une bonne production de gras. Par contre, pour une même valeur de NDF, la digestibilité de la fibre peut varier beaucoup d’un fourrage à l’autre et expliquer que pour une même teneur en NDF fourragère, deux rations ne produisent pas le même lait ni le même gras!

Un facteur déterminant : le stade de maturité à la récolte. Une portion de cette NDFd fourragère peut être compensée par l’incorporation de NDFd en provenance de divers sous-produits ou encore de mélanges formulés pour garantir un apport de fibre digestible constant. Vu le prix actuel des fourrages, ces mélanges de sous-produits fibreux peuvent faire partie d’une solution économique.

Pour les vaches plus avancées en lactation, une augmentation de la proportion de NDFd dans la ration permet de canaliser l’énergie consommée vers la production de lait plutôt que vers un gain de poids, comme a tendance à le faire l’amidon des grains. Amidon ou fibre digestible? Pour ces vaches, le choix devient une question de condition de chair visée. 

La NDF non digestible

À l’opposé de la fibre digestible, on trouve la NDF non digestible (uNDF 240 h), soit la fibre qui ne sera jamais fermentée dans le rumen, même si elle y restait 240 h. Plus cette valeur augmente, moins le fourrage est énergétique et plus il encombre le rumen et limite la consommation, surtout en tout début de lactation. 

Les premiers résultats de recherche du Miner Institute indiquent qu’une vache haute productrice recevant une ration à base d’ensilage de maïs et d’ensilage de graminées peut ingérer jusqu’à 0,45 % de son poids vif en fibre uNDF 240 h – donc, environ 2,9 kg par jour pour une vache de 650 kg. Si on a un ensilage de graminées à 57 % de NDF et à 16 % de uNDF, alors une vache pourrait en consommer 18 kg (sur une base matière sèche). Par contre, si la uNDF est de 22 % (fourrage moins digestible), alors la vache ne pourra, en théorie, en ingérer que 13 kg. Cette relation entre la uNDF 240 h, la consommation et la production de lait est plus précise quand on y combine la longueur de coupe, c’est-à-dire la notion de fibre efficace.

Lire l’article complet dans l’édition de mai-juin 2021 du Coopérateur.

Photo : Étienne Gosselin

 

Annick Delaquis

QUI EST ANNICK DELAQUIS
Agronome et détentrice d'un doctorat en alimentation animale, Annick est nutritionniste en production laitière chez Sollio Agriculture.

annick.delaquis@sollio.ag

annick.delaquis@sollio.ag

QUI EST ANNICK DELAQUIS
Agronome et détentrice d'un doctorat en alimentation animale, Annick est nutritionniste en production laitière chez Sollio Agriculture.

annick.delaquis@sollio.ag