Démarrer dans le poulet? Quand les poules auront des dents! Pourtant, Douglas Bryson a réussi son pari et produit aujourd’hui 400 000 kilos par année de poulets élevés sur litière de paille, soutenu par sa conjointe Stéphanie Bisaillon.
Comment a-t-il réussi à établir son entreprise, Ferme Avicole Brybec, membre d'Agiska Coopérative, dans cette production si convoitée?
Au cours de ses études en Gestion et exploitation d’entreprise agricole du Collège Macdonald, Douglas s’est initié à l’aviculture à la Ferme Tullochgorum lors de stages d’été entre 2012 et 2015. Il y a fait la rencontre de Steven Lalonde et sa conjointe Loraine Lamb, qui produisaient du poulet dans un poulailler de trois étages. En 2019 et voulant prendre leur retraite, le couple a toutefois vendu son quota, laissant le bâtiment inutilisé. Parallèlement, en novembre 2019, Douglas a soumis sa candidature au programme de démarrage de nouveaux producteurs des Éleveurs de volailles du Québec qui alloue un quota de 1500 m2 pour 20 ans avec un remboursement débutant la 11e année. En pleine pandémie, son nom est sorti du chapeau, faisant de lui le premier récipiendaire de ce nouveau programme visant à augmenter le nombre de fermes avicoles et à limiter la concentration dans ce secteur.
Mais à quoi bon un quota sans un lieu pour le valoriser? L’aviculteur en herbe est retourné voir Steven, devenu son mentor, pour s’enquérir de la possibilité d’acheter non seulement son poulailler, mais également 32 hectares des meilleurs sols du Québec pour les adjoindre à son entreprise céréalière biologique.
C’est là qu’on a mis en place une stratégie en deux étapes :
- établir un prix d’achat qui tienne compte des besoins des prédécesseurs
- calculer la capacité de remboursement des successeurs sans nuire à leurs projets futurs.
Faut-il rappeler que les coûts du 2 X 4 ont explosé durant la pandémie? Les deux parties en sont venus à une entente satisfaisante qui permettait de concrétiser le rêve. Cet établissement aux allures de transfert non apparenté s’est conclu chez le notaire à l’été 2021 : le 1er août, des poussins piaillaient à nouveau à Ormstown!
Déjà, l’aviculteur innove, ayant changé l’ordinateur du contrôle des paramètres d’ambiance et ajouté des échangeurs d’air pour réduire le propane consommé. Les performances globales placent la ferme dans les meilleures de l’industrie. Il le faut, car Douglas Bryson doit racheter le quota prêté, mais aussi croitre pour, si c’est possible, donner au suivant en intégrant son fils Edward dans Brybec.
La Ferme Avicole Brybec a été finaliste du Prix relève Sollio 2023.
Cet article est initialement paru dans le Coopérateur de mars 2024.
