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Ferme Jalie : en avant comme avant!

Jacques Bérard trace sa voie en production laitière avec passion, vision et un projet d’avenir fondé sur l’efficacité et la simplicité.

Publié le 25 avril 2022
Reportage de ferme
Relève
Jacob et Jacques Bérard, dans l'étable
Jacob et Jacques Bérard
Crédit : Christophe Champion
Image de Étienne Gosselin

Étienne Gosselin

Agronome et rédacteur

Étienne est détenteur d’une maîtrise en économie rurale et œuvre comme pigiste en communications. Il cultive commercialement le raisin de table à Stanbridge East dans les Cantons-de-l’Est.

Robot de traite ou pas, c’est toujours le même manège : le lever du corps à 5 h, le sandwich au beurre d’arachides dans le même contenant hermétique posé sur la table de la laiterie, et le furieux plaisir d’élever, traire, gérer, construire une entreprise à soi et par soi.

On pourrait ajouter bien des détails de choses qui n’ont pas changé. Par exemple que la ferme, hors sol, ne compte encore que deux hectares et qu’elle ne possède toujours pas de tracteur – bien que le propriétaire, Jacques Bérard, emprunte gentiment celui de son père, Louis, pour fabriquer les rations. Ou encore que Jacques doit conjuguer sa fonction d’expert-conseil à temps plein chez Novago Coopérative avec son métier de producteur laitier, qui l’allume toujours autant depuis son démarrage, en 2010. Mais pour le reste, oui, tout a changé!

Rappelons d’abord le parcours inusité de ce détenteur de deux DEC (informatique ainsi que gestion et exploitation agricoles). En 2008, devant l’impossibilité de prendre la relève de son grand-père et de son oncle, l’entrepreneur en suspens prend un pas de recul et va travailler à la Ferme Kildare, de Jean-François Simard. Ce dernier lui fournira vaches et fourrages pour lancer, deux ans plus tard, sa propre exploitation dans une étable louée de Sainte-Mélanie, qu’il occupera pendant quatre ans et demi. Il atterrira ensuite à Sainte-Élisabeth, dans une autre étable, séparée des terres convoitées par un aviculteur avec la bénédiction de la Commission de protection du territoire agricole du Québec. Alléluia!

Jacques se donnait quelques années pour remplir son bâtiment de vaches en propriété et en pension. À terme, vers les 35 kg de quota, il lui faudrait toutefois construire une nouvelle étable, sur le même site, avec robot de traite, pour décharger ses journées et se garder du temps pour la famille, toute de « J » nommée : sa douce Julie, enseignante, avec qui la complicité est toujours au rendez-vous, et leurs enfants, Jacob et Justine, 13 et 12 ans.

Simplicité et efficacité

Pour financer ce nouveau tournant dans l’aventure de Jalie, tout comme 10 ans plus tôt lors de l’établissement, il a fallu convaincre un financier, et même changer de créancier, pour amorcer le virage vers la traite robotisée. Il faut dire que le producteur laitier a construit une étable moderne et pour le futur. « Julie m’a dit de faire un projet durable axé sur l’efficacité du travail, déclare Jacques. Par exemple, la ventilation est maintenant automatisée et branchée sur mon téléphone. De même, le corridor de la mangeoire est très large et accessible par des portes de garage à chaque extrémité. Qui sait si, dans quelques années, l’alimentation ne sera pas donnée à forfait ou partagée, comme dans un kibboutz collectiviste israélien? » Comptant actuellement 30 vaches Ayrshire en lactation, l’étable de cet expert en alimentation animale peut maintenant accueillir 60 productrices, ce qui facilite la croissance.

Le projet a mijoté dans la tête de l’entrepreneur durant quelques années. En 2020, tout a commencé par un remplissage avec 6000 tonnes de sable pour mettre le terrain au bon niveau. À l’automne de la même année, l’éleveur a magasiné la structure d’acier et des équipements, signant des contrats qui lui assuraient des prix convenables, pré-poussée inflationniste. En 2021, le projet a pris forme pour de bon, assorti d’une fosse bétonnée.

Puis, décembre 2021… le « désastre »! Un désastre relatif : il est normal de devoir entraîner les vaches à un nouvel environnement et à une traite volontaire. Dans sa charge d’expert-conseil, Jacques avait eu la chance d’accompagner de très près le producteur laitier Steven Neveu, de la Ferme Rejemas, à Rawdon, dans sa propre transition d’un système à l’autre. Quelques semaines plus tard, les choses se sont placées, bien que le producteur vienne de perdre trois vaches coup sur coup, bêtes incapables d’affronter à la fois le stress du vêlage et celui du changement d’environnement.

L’avenir aujourd’hui

En proportion de la taille de la ferme, les investissements – et les emprunts – sont massifs, mais ils cadrent avec la vision de l’entreprise. Pour la seconde phase, ils dépassent même de trois fois les investissements du démarrage! « Mon ratio d’endettement dépasse les normes », avoue Jacques, qui a pris soin de ménager de bonnes relations avec plusieurs banquiers, qui ont des lectures différentes de la rentabilité réelle et projetée de l’entreprise. Les voies du financement sont parfois impénétrables!

L’irrépressible besoin de produire guide encore l’homme. À sa retraite, la ferme ne sera peut-être pas entièrement payée, mais Jacques aura amassé des capitaux propres et bâti une entreprise revendable ou transférable. Constituer tout cela en une seule génération représente un tour de force en agriculture, où les efforts paient d’ordinaire sur le long terme.

Mais ne comptons pas sur le technologue pour une fuite en avant, même s’il fonce tête baissée dans chaque journée. Ce que Jacques aime le plus de sa nouvelle vie, ce sont les petites améliorations, qui, bout à bout, allègent son lourd quotidien. Le brassage de la ration, par exemple, est maintenant mécanisé, centralisé dans le passage entre l’ancienne et la nouvelle étable. De là, Jacques remplit un chariot motorisé, qu’il distribue facilement aux vaches. Une prochaine étape pourrait être un automate sur rail ou un convoyeur-nourrisseur, nec plus ultra de l’automatisation de la distribution des aliments et de la litière.

N’empêche, le plus grand changement, celui qui soulage le plus le corps de 39 ans, c’est bien l’automatisation de la traite. « À Noël, j’ai pu faire le train à 6 h plutôt qu’à 5 h », révèle l’homme d’action, toujours aussi émotif, dont les yeux s’embuent soudainement. Les fins de semaine, Louis et Jacob viennent aider à l’étable. Trois générations rassemblées dans un improbable projet d’établissement, un démarrage ayant déjoué toutes les probabilités!

Le concours

Le concours Prix établissement et transfert de ferme célèbre son 20e anniversaire : 20 ans d’histoires inspirantes pour des générations de productrices et producteurs agricoles. Sollio Groupe Coopératif est fier de soutenir la relève agricole afin d’assurer la pérennité de l’agriculture canadienne.

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