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Une nouvelle usine produira l’engrais de l’avenir

La nouvelle est tombée le 31 août 2021 : « Sollio Agriculture et Pursell Agri Tech s’unissent pour construire à St. Thomas, en Ontario, une usine où l’on utilisera une technologie novatrice d’enrobage d’engrais. » Cette usine, qui verra le jour ce printemps, fabriquera le fertilisant à libération contrôlée PurYield.

« Appuyer les producteurs agricoles dans leur transition vers une agriculture durable est un objectif de première importance pour Sollio Agriculture, indique Mike Pastir, directeur général de l’usine CRF Agri Tech. Ce projet, qui mise sur l’amélioration de la gestion des matières fertilisantes, y contribuera de belle façon. »

Achat local

L’usine de St. Thomas, située sur la rive nord du lac Érié, à peu près à mi-chemin entre Windsor et Niagara, offrira aux producteurs agricoles de l’est du Canada des engrais à libération contrôlée à base d’azote, de phosphate ou de potasse. « C’est un emplacement stratégique, à proximité des fournisseurs d’intrants et des chemins de fer, appuie Mike Pastir. Il permettra de réduire les frais d’expédition et le temps nécessaire pour acheminer ces produits. Cette chaîne d’approvisionnement réglée au quart de tour constitue un avantage pour les producteurs agricoles, car au printemps, ils disposent d’une fenêtre toujours plus étroite pour effectuer leurs travaux de semis. »

« En outre, souligne le directeur général, chaque wagon chargé de fertilisants en partance de St. Thomas à destination de Sillery, par exemple, réduira d’environ trois tonnes les émissions de CO2, comparativement à un approvisionnement en fertilisants en provenance d’entreprises de l’Alberta ou du Missouri avec lesquelles nous avions l’habitude de faire affaire. Notre but est d’accroître la profitabilité et d’optimiser la productivité des entreprises agricoles. »

Pursell, un fabricant d’engrais de longue date établi à Sylacauga, en Alabama, est une entreprise familiale. La technologie d’enrobage qu’elle a mise au point au début du siècle dernier utilise 40 % moins de polymère, ce qui est un plus pour l’environnement, souligne Mike Pastir. Ce polymère, plus mince, mais à la fois plus flexible, ne se brise pas lors de son application, ce qui réduira d’autant les pertes. Ce n’était pas le cas avec les autres engrais enrobés, tel que le FRN.



« L’usine d’enrobage d’engrais, qui représente un investissement de 20 millions $, produira, au maximum de sa capacité, plus de 100 000 tonnes d’engrais annuellement, décrit Mike Pastir, directeur général de l’usine CRF Agri Tech. Ce projet d’usine d’enrobage d’engrais a été rendu possible grâce à la participation de plusieurs coopératives et coentreprises du réseau Sollio présentes dans tout l’est du pays. »



Faire plus avec moins

Cette technologie permet d’enrober toute source d’engrais, quelle qu’elle soit, poursuit le directeur général. On peut même y ajouter des micronutriments et des biostimulants. « Ce sont réellement les fertilisants de l’avenir, dit-il. Et puisque Sollio en est le fabricant, on peut les adapter aux besoins des producteurs. »

« Il s’agit d’une économie de main-d’œuvre pour le producteur, d’une économie d’équipement, d’une économie de temps. Ça lui donne plus de flexibilité, déclare Mike Pastir. Moins de passages, moins de carburant diesel, moins d’émissions de carbone, moins de compaction du sol, moins de dommages aux cultures, et plus de rendement. »

Approvisionnement sur les marchés mondiaux

Avec les difficultés d’approvisionnement en engrais sur les marchés mondiaux, cette usine viendra-t-elle améliorer la situation? « Absolument, croit Mike Pastir, cette usine réduira en partie notre dépendance face aux fertilisants importés. De plus, en raison de la proximité avec notre clientèle, nous ne serons plus à la merci de possibles grèves des réseaux ferroviaires. Nous pouvons aisément acheminer nos produits par camions. »

« Enfin, avec toute la pression environnementale que subit notre industrie aujourd’hui, nous serons, avec cette usine et les produits que nous y fabriquerons, au-devant de la scène en matière de solutions pour les producteurs agricoles », conclut Mike Pastir.



Projet de recherche

La Ferme de recherche en productions végétales de Sollio Agriculture a lancé en 2017 une étude portant sur l’effet du fertilisant enrobé PurYield dans la culture du maïs au Québec et en Ontario. « Les résultats obtenus de 2017 à 2020 ont montré que l’application de PurYield permettait une augmentation du rendement et un retour sur l’investissement. L’effet de PurYield peut varier en fonction de la saison de croissance », explique l’agronome et chercheuse Lucie Kablan. Selon l’International Fertilizer Association, le recours aux engrais à libération contrôlée réduirait de 20 à 30 % la quantité nécessaire d’engrais, comparativement à un produit conventionnel. »

« De plus, ajoute-t-elle, quatre indicateurs agroenvironnementaux sont actuellement mesurés avec l’utilisation de ce produit, soit les GES, la qualité de l’air, la qualité de l’eau et la qualité du sol. » L’étude est effectuée en collaboration avec l’Université McGill.

« Nous poursuivons également l’objectif de guider et d’informer les producteurs dans leurs pratiques agricoles grâce à un outil d’aide à la sélection des fertilisants qui tient compte des spécificités de chaque ferme (sol, régie de culture, météo, etc.) », note la chercheuse.

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est directeur et rédacteur en chef par intérim au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis une trentaine d’années.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est directeur et rédacteur en chef par intérim au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis une trentaine d’années.

patrick.dupuis@lacoop.coop