Ça pâture à Saint-Damien-de-Brandon!

La pluie n’aura pas eu raison de l’enthousiasme débordant des 60 participants, dont 42 producteurs, qui ont assisté à l’événement Journée Atelier Pâturage le 13 juin dernier, à la ferme de Martin Drainville.

La ferme de l’éleveur d’un troupeau de 100 vaches et leurs veaux était l’endroit tout indiqué pour tenir cette journée de formation en gestion des pâturages intensifs. Des animaux de grande qualité, des pâturages de toute beauté, exempts de mauvaises herbes, et un accueil des plus sympathiques!

En plus des 42 producteurs venus des régions de Saint-Hyacinthe, Lanaudière, Centre-du-Québec, Estrie, Portneuf et Témiscamingue, l’événement a rassemblé les experts-conseils de l’équipe Optiboeuf et de BMR Agrizone, des gens de la ferme-école de l’université McGill, des représentants du Groupe Bovi-Expert et des Producteurs de Bovins du Québec. Une belle brochette de participants de multiples horizons.

Des ateliers sur la gestion des pâturages

Trois ateliers dispensés en rafales à autant de groupes de participants ont permis de traiter des sujets de l’heure en matière de gestion des pâturages.

Éric Boyer, conseiller Agrizone, a expliqué avec énergie les systèmes de clôtures électrifiées. « Il faut qu’ils fassent le saut, a imagé le spécialiste, lorsqu’il s’agit de faire sentir aux bovins la bonne tension électrique. Il faut pour cela un générateur de courant suffisamment puissant, de 10 joules et plus. Un équipement approprié assurera également aux producteurs que le courant maintiendra sa puissance partout où cela sera nécessaire dans les pâturages. » Le conseiller a de plus présenté toute la gamme des systèmes électriques de différentes marques qui facilitent la vie des producteurs.

L’atelier agronomique, animé par Jessica Guay-Jolicoeur, de l’équipe Optiboeuf de Sollio agriculture, a permis aux participants de parfaire leurs connaissances des fourrages et pâturages de qualité. La dynamique agronome n’a pas manqué de capter l’attention en indiquant de ne pas laisser pâturer l’herbe sous la barre des six pouces avant de déplacer le troupeau dans d’autres parcelles. « Autrement, a-t-elle dit, on risque de faire mourir la plante et de laisser toute la place aux mauvaises herbes qui ne tarderont pas à prendre le dessus. » En bref, sachez respecter les bons stades de maturité des plantes pour mettre les vaches aux pâturages, assurez-vous de pratiquer la rotation de vos parcelles (maximum 2 jours de pâture par parcelle en été) et laisser un temps de repos aux plantes afin qu’elles reprennent de la vigueur, a souligné l’experte.

L’agronome retraité Bruno Langlois, ex-directeur de la production bovine chez Sollio Agriculture, avait quant à lui été mandaté par le Conseil québécois des plantes fourragères pour sensibiliser les producteurs à l’importance de tenir un rigoureux calendrier de paissance afin d’éviter une pression inadéquate sur les plantes et leur repousse. « Il faut considérer les pâturages comme une véritable culture et les animaux comme des outils de récolte », a-t-il insisté, ce qui a suscité un vif intérêt.

Témoignage de Martin Drainville

En plénière, alors que tous et toutes s’étaient rassemblés pour l’entendre, Martin Drainville a généreusement partagé son savoir en décrivant en détail les équipements qu’il utilise pour déplacer et contenir ses animaux, sa gestion des parcelles avec clôtures électrifiées amovibles et son système d’abreuvoirs constitué de contenants de 1000 litres alimentés en permanence d’eau fraîche en fonction de la consommation des bovins.

Le producteur établi dans son entreprise de Saint-Damien-de-Brandon depuis une quinzaine d’années est devenu un véritable ambassadeur de la production de bovins de boucherie. « Cette journée tenue dans son entreprise. C’est la reconnaissance du travail accompli par Martin au cours des ans », souligne Elizabeth Lepage, agronome au sein de l’équipe Optiboeuf.

Les pâturages : une solution pour le climat

La journée a été commanditée par le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF), dans le cadre du programme fédéral Fonds d’action à la ferme pour le climat, volet Pâturages en rotation. Le CQPF avait mandaté l’équipe Optiboeuf de Sollio Agriculture pour organiser cette journée et animer des ateliers de formation destinés aux participants. Un dîner a été en bonne partie offert par l’organisme Farmers for Climate Solutions.

« Cette journée a permis aux producteurs d’échanger entre eux, mais également avec des intervenants d’expérience dans le domaine, commente Elizabeth Lepage. Les jeunes producteurs enrichissent leurs connaissances et les plus expérimentés profitent de cet enthousiasme pour toujours chercher à attendre de meilleures performances. Sans oublier que cette production, où il y a place pour grandir, permet de lutter contre les changements climatiques en contribuant à séquestrer du carbone dans nos sols. »

Restez à l’affût, d’autres journées Atelier pâturage se tiendront à Saint-Antoine-de-Tilly, le 6 juillet, à Saint-Stanislas (Lac-Saint-Jean), le 10 août, à Saint-Victor-de-Beauce, le 22 août, et en Abitibi (date et lieu à confirmer).

Pour vous inscrire ou pour plus de détails, écrivez à jessica.guayjolicoeur@optiboeuf.coop ou elizabeth.lepage@optiboeuf.coop.

Photo d'en-tête : Alicia Boucher, stagiaire chez Optiboeuf et habile pilote de drone.
Photos dans l'article : Patrick Dupuis