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Une première compétition internationale de dressage pour Léa Landreville-Cloutier

Novago Coopérative

Léa Landreville-Cloutier a participé à une compétition internationale de dressage de chevaux pour la toute première fois à l’âge de 14 ans, en août dernier. Cette cavalière de Sainte-Mélanie, dans Lanaudière, représentait le Canada au Championnat nord-américain jeunesse de Traverse City, dans l’État du Michigan. 

Ce premier test pour bien des jeunes adeptes d’équitation classique représente une occasion unique de faire le plein d’expérience. « C’est un championnat qui a pour but de promouvoir la jeunesse, dit Léa Landreville-Cloutier. C’est une forme de simulation des gros championnats, avec de l’ambiance, un gros stade, la musique, des spectateurs et plus. C’est également une épreuve de qualification. Ça habitue les jeunes au calibre plus élevé des cavaliers et à celui des juges, aussi. » Organisé par la Fédération équestre internationale, le Championnat nord-américain jeunesse est le plus haut niveau que peuvent atteindre les membres de la relève. 

Les épreuves comprennent deux catégories : les sauts et le dressage. Léa ne participait qu’à la seconde. Pour les néophytes, le dressage est comparable à une chorégraphie que la cavalière doit exécuter avec sa monture. « Tout autour du manège, des lettres sont disposées, et tu dois reproduire les mouvements exigés le plus précisément possible, avec le plus d’harmonie possible, à chacune d’elle, explique la cavalière. Plus ça semble facile, plus tu fais des points. » Pour obtenir la meilleure récolte, Léa doit mémoriser deux pages de figures, qui seront analysées par cinq juges. Ces derniers inscriront un pointage compris entre 1 et 10. Des pas sautés, des pas de côté, des mouvements au trot et des pirouettes font partie des mouvements demandés. Ces exercices démontrent la souplesse et la forme physique de l’animal. 

Léa, qui était la plus jeune Canadienne en lice, prenait part aux épreuves individuelles du Championnat nord-américain jeunesse. Elle a terminé le concours au 20e rang. « C’était ma meilleure compétition à date, dit-elle. Je suis vraiment contente comment ça s’est passé. J’en retire beaucoup de positif. C’était mon premier international, et je veux y retourner l’année prochaine. Je retiens de cette compétition que j’ai du travail à faire et que ce n’est pas parce que tu ne gagnes pas que tu es moins bonne que les autres. C’est en côtoyant les meilleurs que tu progresses. »

S’investir en temps et en âme

Un des secrets pour obtenir des notes élevées lors des compétitions est d’investir passablement de temps. Si Léa ne peut chiffrer un nombre précis d’heures consacrées à la pratique de l’équitation, elle nous donne une bonne idée de la somme de temps à y accorder. « Ça varie de 30 à 45 minutes par cheval et en fonction de ce que je veux pratiquer, déclare-t-elle. Je peux entraîner de deux à quatre chevaux dans une journée. C’est six jours par semaine, ça, c’est certain. Chaque animal est différent, ce qui m’amène à travailler différemment. Un jour, je peux travailler sur la souplesse, un autre sur l’exactitude du mouvement. Chaque séance vise à renforcer un mouvement. »
Si Léa a une excellente relation avec son cheval Guus, la race n’a pas vraiment d’importance. Le tempérament de l’équidé sera le facteur déterminant. « Certains courent plus vite, d’autres sautent plus haut, décrit-elle. Certains sont plus beaux et lèvent la patte plus haut. Et le cheval qui lève la patte plus haut et utilise bien son corps va chercher le maximum de points. Tous les types de chevaux peuvent devenir bons. »

L’écurie Mont Atoca Dressage, que possède la famille Landreville-Nadeau, sélectionne les races les plus disposées à transmettre les gènes favorables au dressage. Des warmbloods (chevaux à sang chaud), comme les désignent les éleveurs. L’attitude du dresseur pèse également dans la balance. « Pour devenir un bon cavalier, tu dois ne pas avoir peur de te regarder dans le miroir et de corriger ta position si tu es croche, explique Léa. Tu dois être honnête envers toi-même. Une autre qualité indispensable est la persévérance. Parfois, tu dois recommencer souvent. Enfin, il faut de la patience. Un cheval, c’est un peu comme un enfant. Il ne parle pas le même langage que toi, il ne comprend pas ce que tu dis. Il faut comprendre qu’il est plus gros et plus fort que toi. Tu ne peux pas juste tirer fort sur les guides ou seulement lui gueuler dessus. S’il n’exécute pas bien le mouvement, tu dois changer ta façon de faire. Tu ne dois pas hésiter à utiliser d’autres méthodes. C’est un jeu de patience. »

Une équipe chevronnée 

Pour parfaire ses connaissances et miser sur de très bons chevaux, Léa jouit de l’appui d’une excellente équipe. À commencer par sa grand-mère Danielle Landreville, qui a investi beaucoup de temps pour développer d’excellentes bêtes. Elle accompagne aussi sa petite-fille en Floride, où Léa prend part à plusieurs compétitions. Ève Landreville-Nadeau, la mère de Léa, est également impliquée dans le monde équestre. Elle hérite souvent de la tâche de débourrer les nouveaux venus à l’écurie. 

Pour l’entraîner, la cavalière de 14 ans mise également sur Evi Strasser, ancienne athlète olympique et quadruple championne du World Cup Final. « J’aime que ma coach me défie. C’est ça qui me rend meilleure. Comme les compétitions. Oui, c’est beaucoup de pression, mais c’est le fun. Je reviens toujours avec des devoirs. Nous travaillons là-dessus. C’est toujours du nouveau. » Sans se fixer d’objectifs précis, Léa Landreville-Cloutier aspire à atteindre l’élite de son sport. À l’écouter parler avec aplomb de sa passion pour les compétitions de dressage équestre, vous pourriez facilement oublier que Léa n’a pas encore le droit de conduire une voiture. Une future participante aux Jeux olympiques?

Photo par Étienne Beauregard : Léa Landreville-Cloutier et son cheval Guus.

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.