
La Russie a surpris les marchés en annonçant son retrait de l’accord céréalier permettant d’exporter le grain ukrainien via des corridors sécurisés en mer Noire. Depuis le début de la semaine du 16 juillet 2023, le prix du blé augmentait de plus de 10.5%, alors que le prix du maïs gagnait près de 6.5%.
Jusqu’à maintenant, l’accord avait permis à l’Ukraine d’exporter plus de 33M TM de grains suite à sa mise en place en juillet 2022. Depuis l’annonce de la Russie, la communauté internationale juge regrettable le retrait du Kremlin de cet accord, jugeant qu’une telle décision pourrait menacer la sécurité alimentaire mondiale. La Russie se dit toutefois prête à réintégrer l’accord si l’ensemble de ses conditions sont rencontrées et accuse du même coup les pays occidentaux de chantage politique.
Le ministère russe de la Défense a également mentionné que tout cargo céréalier en direction de ports ukrainiens en mer Noire serait considéré comme une potentielle menace militaire et qu’ils seraient traités comme des cargos transportant potentiellement des cargaisons militaires. En réponse à cette menace, l’Ukraine a averti que tout cargo en direction de ports russes ou de la Crimée occupée serait également traité comme cibles militaires.
En date du 20 juillet, plusieurs attaques russes avaient eu lieu à Odessa sur l’un des ports ukrainiens, endommageant des silos et des infrastructures d’exportations. On estime que près de 60K TM de grains ont été détruits au cours des attaques des derniers jours. De son côté, la Russie affirme attaquer seulement des cibles militaires, ainsi que des réservoirs de carburant destinés à l’armée ukrainienne. Des mines sous-marines étaient également installées près des ports ukrainiens dans un effort russe de bloquer tout trafic maritime dans cette région.
De son côté, l’Allemagne affirme travailler en collaboration avec certains partenaires pour permettre l’exportation de grains ukrainiens par voies ferrées, dans un effort de solidarité visant à acheminer ces grains aux pays qui en ont besoin.
Avant la guerre, on attribuait à la Russie et l’Ukraine près d’un tiers des exportations mondiales de blé. Ainsi, cette regrettable décision pourrait soutenir les prix des grains dans les semaines à venir. Rappelons que la guerre en Ukraine avait poussé le prix du maïs à un niveau record de 8.16$/bu, tandis que le blé avait atteint un sommet de 12.94$/bu.
Source : Flash Marché produit par Sollio Agriculture.
Photo d'en-tête : iStock-Scharfsinn86-1280