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Rendez-vous avicole AQINAC : Stratégies financières dans un environnement économique turbulent

L’arbre cache la forêt : l’inflation se stabilise et le taux directeur de la Banque du Canada est maintenant de 3,25 %. mais depuis l’élection d’un turbulent président aux États-Unis, les incertitudes devraient être croissantes en raison de mutations dans la géopolitique mondiale, d’un commerce bilatéral en redéfinition et d’une gestion de l’offre dans la mire des États-Unis.

Évaluer les risques et mieux structurer ses projets devient crucial, estiment Benoit Marcoux et l’agronome Sylvain Morel, respectivement spécialiste de la gestion des risques et vice-président aux relations d’affaires et au développement des marchés chez Desjardins, qui ont étalé diverses stratégies dans le cadre d’une conférence au dernier Rendez-vous avicole AQINAC tenu le 20 novembre.

Entre 2010 et 2022, la relative stabilité des taux d’intérêt à un bas niveau apparaît comme une anomalie. Avant 2010, il faut se rappeler que la volatilité était plus souvent la norme. Dans les prochaines années, il faudra s’attendre au retour de variations selon la vigueur (ou pas) de l’économie et l’inflation, actuellement ramenée à la cible de 2 %. Ainsi, Benoit Marcoux recommande des stratégies pour faire face aux turbulences dans les taux et mieux gérer l’incertitude : diversifier les échéances des prêts, faire de la couverture de risque en lien avec la tolérance au risque et utiliser le marché des produits financiers dérivés (swaps de taux d’intérêt, de taux de change, etc.).

L’analyse de sensibilité, qui permet de mesurer l’impact sur la rentabilité de différents paramètres comme les salaires, les taux de change ou les taux d’intérêt, n’est plus à négliger. En gestion des risques, il importe aussi d’identifier les risques contrôlables et incontrôlables de même que la probabilité (fréquence) et l’intensité (impact) des risques.

Les sueurs froides passées, la bonne nouvelle : la demande est croissante pour tous les produits agricoles pour nourrir une population en accroissement constant. Cela suppose un rythme accéléré des investissements des entreprises agricoles, soutient Sylvain Morel, qui utilise néanmoins les mots « investissements responsables ». En somme, ne pas nécessairement s’endetter à la limite de la capacité de remboursement, ne pas spéculer sur de meilleurs prix à venir ou sur la croissance future du marché.

Studieux, le financier rappelle l’ABC en financement : structurer un bon plan d’affaires, rédiger une vision d’entreprise et des objectifs clairs, mettre à jour son plan stratégique et s’entourer de spécialistes qui accompagnent et questionnent le plan de développement, qui devrait toujours être axé sur plus d’efficacité pour plus de rentabilité. Aussi, le contrôle des dépenses au quotidien peut faire des miracles sur le long terme en permettant, après 30 ans de rigueur, d’avoir les coudées franches pour continuer de progresser dans un environnement d’affaires plus complexe et plus changeant – en rappel : géopolitique mondiale en mutation, commerce bilatéral en redéfinition et incertitude sur la gestion de l’offre.

Photo : iStock.com | Singh_Lens

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.