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Comment s’outiller en période de mouvance dans l’industrie agricole

Ah! Cette chère année 2023. Entre les sécheresses et les pluies abondantes, l’inflation, la hausse fulgurante des taux d’intérêt et les pertes de récolte, force est de constater que les agriculteurs ont plusieurs défis à relever.

Texte de Myriam Lachance*

Quand les problèmes s’accumulent, on peut se sentir facilement envahis et ne plus voir l’ensemble du tableau. Fatigué, à bout, notre cerveau a tendance à tout enregistrer avec un biais négatif (« bon, encore une autre affaire », « ça n’arrêtera donc jamais »). Or, le découragement, le pessimisme ou la panique ne sont pas des aides très utiles pour sortir de ces difficultés. Quoi faire alors?

Respirer

Ça semble banal et ça peut même vous froisser, de lire un conseil si basique. Pourtant, ce n’est pas moins efficace. La cohérence cardiaque, notamment, est reconnue pour calmer le système nerveux sympathique. Celui-ci s’agite lors d’une sensation de danger et il vous place en état d’alerte et d’hypervigilance. Vous avez le souffle court, la poitrine serrée, un nœud dans la gorge? Votre sommeil est agité (sinon inexistant), vos idées vont à 1000 à l’heure? Il se peut que votre système subisse les contrecoups du stress ou de l’anxiété.

Respirer profondément peut vous aider à vous recentrer et à affronter la suite avec plus de calme. Plusieurs applications gratuites sur nos téléphones intelligents proposent des exercices de cohérence cardiaque pour aider à mieux respirer.

Faire un pas de côté

Dans la même veine, prendre un pas de recul, « dézoomer », permet de donner un angle différent à un problème. Lorsque l’on est dans l’œil de la tempête, tout semble noir et il peut être difficile de cerner la voie à prendre. Passer à une autre tâche le temps de décanter un problème, repousser une décision à plus tard, réfléchir avec une autre personne, sortir des chemins que l’on prend habituellement sont autant de façons d’envisager une situation avec de nouvelles lunettes.

S’accorder de la crédibilité

Lorsque l’on vit une situation difficile, on a souvent le réflexe de croire que c’est notre manque de compétence qui nous a placé dans cette situation et que l’on n’est pas à la hauteur. Évitez de vous comparer aux voisins, rappelez-vous vos forces et les bons coups faits jusqu’à maintenant (dressez-en une liste au besoin!) et osez vous lancer.

Se bâtir une équipe

Parler de ses problèmes, c’est aussi confronter ses idées et ses perceptions et s’enrichir de la vision (et de l’expérience) des autres. Ouvrez-vous à vos amis, à vos associés, à vos employés, mais également à des gens d’univers différents; ils pourraient vous faire sortir un peu plus de votre zone de confort. N’hésitez pas à utiliser les ressources autour de vous : réseau agricole, services-conseils, mentorat entrepreneurial, etc.

Mettre en commun les ressources

Dans le milieu coopératif, en agriculture comme ailleurs, la force du nombre peut parfois faire bouger des montagnes – en plus de nous permettre de nous sentir moins seuls devant une situation. Assistez aux rencontres de vos coopératives, à celles de vos syndicats. Il existe plusieurs organisations où faire entendre votre voix et vous aiderez peut-être quelqu’un d’autre par la même occasion.

Agir

Dans tous les cas, ça ne « passera pas tout seul » et ça ne sera pas plus facile plus tard. Minimiser ce que l’on vit, balayer ses problèmes sous le tapis, cacher son stress (ou le faire payer à tout le monde) ne sont pas des solutions efficaces à long terme. Afin d’éviter que tout dérape ou prenne des proportions hors de contrôle, il est préférable de faire face à ses problèmes, d’agir dès que possible et d’être réaliste par rapport à ses attentes et à sa capacité de régler seul la situation. Prenez un problème à la fois et demandez de l’aide au besoin.

*Chroniqueuse invitée, Myriam Lachance est travailleuse de rang dans la région de la Capitale-Nationale–Côte-Nord pour l’organisme Au cœur des familles agricoles.

Photo : Étienne Gosselin