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L’accord Russie-Ukraine se poursuit malgré tout

Le vendredi 22 juillet, un accord a été conclu entre la Russie, l’Ukraine et la Turquie pour débloquer les exportations de céréales ukrainiennes de trois ports de la mer Noire, Odessa, Chornomorsk et Pivdennyi.

L’accord a été salué comme une étape vitale pour atténuer la crise alimentaire mondiale.

Grâce à cette bonne nouvelle, le prix du blé avait baissé de 44 cents le boisseau, le 22 juillet dernier. Cependant, quelques heures après la fermeture des marchés, la Russie a attaqué le port maritime d'Odessa avec des missiles de Croisière, mettant en doute la conclusion de cet accord. Les attaques ont été rapidement condamnées par les États-Unis, l'Union européenne et l'ONU. La Russie a indiqué que l’attaque visait une cible militaire ukrainienne, mais non pas les infrastructures du port.

Malgré l’attaque, le vice-ministre ukrainien de l'Économie, Taras Kachka, a indiqué que l'accord de vendredi restait en place, et le ministre des Infrastructures, Oleksandr Kubrakov, a déclaré que l'Ukraine poursuivait ses préparatifs techniques pour relancer les exportations, ce qui a par la suite rassuré les marchés. L'ONU a déclaré plus tard que toutes les parties avaient reconfirmé leur intention de faire en sorte que l'accord fonctionne.

Quelques jours plus tard, la Turquie a déclaré que les exportations de céréales des ports ukrainiens pourraient reprendre d'ici une semaine et atteindre 25 millions de tonnes d'ici la fin de l'année. Pas moins de 100 navires transportant des céréales et des produits agricoles ont été piégés dans les ports ukrainiens lorsque la guerre a éclaté, le 24 février dernier. Les Nations Unies s'attendent à ce que le premier chargement se déplace dans quelques jours.

L'Ukraine a alerté les navires qu'elle ouvrait deux corridors maritimes vers les ports maritimes d'Odessa et de Chornomorsk, qui seraient d’une largeur de 200 mètres. Pourtant, atteindre les prévisions de 25 millions de tonnes métriques mentionnées par la Turquie pour les exportations d'ici décembre pourrait être un défi. Le cabinet d'analyse UkrAgroConsult indique que les ports de la mer Noire en question ont une capacité combinée maximale de 3,5 millions de tonnes par mois.

Lundi 1er août

Les prix du blé et du maïs ont baissé alors que le premier navire céréalier depuis l'invasion de la Russie quittait l'Ukraine, apportant un certain soulagement à un marché alimentaire tendu. 

Le Razoni, un cargo transportant du maïs, s'est dirigé vers le Liban, le lundi 1er août, selon les Nations unies. Le ministre ukrainien des infrastructures, Oleksandr Kubrakov, a déclaré que 16 autres navires attendaient de prendre la mer dans la région d'Odessa. 

L'Ukraine est habituellement l'un des plus gros fournisseurs de blé, de maïs et d'huile végétale au monde, mais de nombreux obstacles subsistent pour qu'elle puisse expédier des céréales normalement, notamment l'embauche de membres d'équipages et l'obtention d'assurances pour les navires. 

« Ce sera un véritable test pour le corridor de sécurité, car de nombreuses questions subsistent sur les réelles conditions actuelles et la capacité des nouvelles cargaisons à accéder en toute sécurité aux ports ukrainiens », ont écrit les analystes d'Agritel* dans une note. 

Le maïs a chuté pour la première fois depuis le 26 juillet, perdant 2,2 % à 6,0275 $ le boisseau, tandis que le blé a reculé le 31 juillet, perdant 1,8 % à 7,93 $ le boisseau. 

*Agritel est un cabinet de conseil et d'analyse des marchés des matières premières dans le secteur agricole et agro-industriel en Europe.

(Source : Flash Marchés)