
Photo : C’est un mythe : les poules ne s’enfuient pas quand on les sort du poulailler. Elles resteront toujours près de ce lieu sécurisant pour s’alimenter, s’abreuver, dormir, pondre.
Les poules en ville sont là pour de bon, et Sollio Agriculture est là pour aider les éleveurs en herbe comme les plus expérimentés. Débroussaillons le phénomène des oiseaux de ponte et des oiseaux de chair qu’on loge dans l’arrière-cour!
On apprécie leur compagnie rigolote. On vise l’autosuffisance alimentaire. On effectue un mini-retour à la terre. On veut sensibiliser ses enfants aux défis de la production alimentaire, sinon les responsabiliser en leur confiant de menus travaux d’entretien – sans oublier la toujours joyeuse collecte des œufs!
Mieux que les nains de jardins, les poules, poulets, dindes et autres oiseaux n’ont pas leur pareil pour mettre de l’action derrière la maison. Et les économies qu’ils procurent? Tous s’accordent à dire qu’elles ne constituent pas une raison valable pour se lancer dans l’élevage à petite échelle, vu les investissements initiaux nécessaires et le fait que les œufs et la volaille du commerce ne sont pas très coûteux. « Dans les années 1950, les gens élevaient souvent des animaux par obligation, pour se nourrir, alors que de nos jours, ceux qui gardent des animaux le font par plaisir, car une douzaine d’œufs autoproduite coûte plus cher, souligne Richard Therrien, conseiller avicole chez Novago Coopérative. Mais peu importe, les gens ont l’impression de mieux manger en produisant eux-mêmes leurs aliments. »
Tous sont catégoriques : on ne s’improvise pas aviculteur. « Je reçois toutes les semaines des appels, parce que Cocotte boite ou a arrêté de pondre, raconte Richard Therrien. Les animaux d’élevage ont des besoins spécifiques : luminosité, température, nutriments. Il y a beaucoup d’éducation à faire, car être aviculteur, c’est un métier! » Les poules s’accompagnent donc de leur lot d’obligations (logement, alimentation, santé, bientraitance), mais pas toujours d’un guide d’instruction. Une lacune que veulent combler les quincailleries et les technologues et agronomes spécialisés en aviculture de Sollio Agriculture, en élaborant des formations pour les commis de quincaillerie qui doivent affronter des barrages de questions. « Notre mandat est de former nos gens dans nos quincailleries et coops pour qu’ils soient en mesure de bien conseiller leur clientèle », indique Denis Fournier, technologue et directeur des ventes avicoles d’Avantis Coopérative.
Des mythes récurrents circulent… Non, les poules, canards, cailles, poulets et autres ne s’enfuient pas quand on les sort du poulailler. Les oiseaux resteront toujours près de ce lieu sécurisant pour s’alimenter, s’abreuver, dormir, pondre. En outre, le gazon ou les épluchures de légumes ne sont pas suffisants pour la croissance des poulets de chair ou la production d’œufs, car les poules ne doivent pas manquer de calcium ni de phosphore pour fabriquer des coquilles solides. « On ne fera pas de bonnes productions d’œufs avec des restants de table, lance Richard Therrien. Chaque poule doit consommer 110 g d’une moulée équilibrée par jour! »
Surtout au printemps, les coops organisent des « journées poussins ». Chez Avantis, 16 succursales sur 20 tiennent de telles journées, durant lesquelles ruraux et urbains viennent chercher leurs précieuses cargaisons, qu’ils ont commandées au moins un mois d’avance. Les oiseaux de chair d’un jour d’âge coûtent moins de 2 $, et les poules de 19 semaines prêtes pour la ponte environ 12 $ – vous les voulez blanches ou rousses, pour des œufs blancs ou bruns? Dans tous les cas, les oiseaux sont vaccinés et sexés. Les conseillers en quincaillerie spécifient toujours que l’élevage est un acte sérieux et que les règlements de la gestion de l’offre prévoient des quantités maximales pour les particuliers : 99 poules, 25 dindons et 300 poulets (c’était 100 jusqu’en juillet 2019).
Bien qu’il existe des vétérinaires qui acceptent les consultations en basse-cour, l’adage veut qu’il vaille mieux prévenir que guérir avec des antibiotiques ou autres. Un faible entassement et une alimentation diversifiée font habituellement le travail, mais pour être certain d’éviter les désordres intestinaux et respiratoires tout en améliorant le bien-être des oiseaux durant le stress de chaleur, les coops et quincailleries BMR proposent le Solu-Mix, une solution à base d’extraits botaniques de cannelle, curcuma et menthe poivrée fabriquée au Québec. Ajoutée dans l’eau d’abreuvement, ce produit présente des allégations validées par Santé Canada.
On peut mettre dans la mangeoire l’aliment cubé Natur-aile, conçu pour répondre aux besoins des pondeuses gardées en mode extensif. Ne contenant aucun sous-produit animal, cette moulée est moins coûteuse qu’une moulée commerciale, car elle contient légèrement moins d’énergie et de protéine. De fait, on sait que les oiseaux comblent souvent leurs besoins spécifiques en picorant plantes, graines, insectes et autres bestioles dans le périmètre qu’on leur délimite.
Et la question cruciale : que faire des poules en fin de ponte ou à l’approche des grands froids? Bon nombre de municipalités obligent les citoyens à garder leurs poules l’hiver plutôt que de s’en débarrasser. « L’euthanasie à la maison par dislocation cervicale est une solution de dernier recours », confirme Denis Fournier, qui fait valoir qu’un bon éleveur peut garder ses oiseaux quelques années en les hivernant comme il faut dans un endroit isolé et tempéré.