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Influenza aviaire : H5N1 continue de se répandre

LA SOUCHE HAUTEMENT PATHOGÈNE DU VIRUS DE L’INFLUENZA AVIAIRE H5N1 A ÉTÉ DÉTECTÉE DANS six TROUPEAUX EN ONTARIO, A CONFIRMÉ L’AGENCE CANADIENNE D’INSPECTION DES ALIMENTS (acia). En date du 5 avril, un 7e cas était sous investigation. Le ministère des Forêts, de la faune et des parcs du Québec a par ailleurs confirmé, le 4 avril, les trois premiers cas recensés chez des oiseaux sauvages en montérégie.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments a confirmé entre le 27 mars et le 4 avril la présence de l’influenza aviaire hautement pathogène de souche H5N1 dans des troupeaux de dindes commerciales et de bassecours du sud-ouest de l’Ontario, a indiqué l’agronome Martin Pelletier, coordonnateur de L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA). Un 7e cas avec un taux de mortalité élevé dans le comté de Glengarry Sud, dans l'est ontarien, à la frontière du Québec, est sous investigation. La zone à risque préliminaire chevauche une partie du territoire du Québec.

Le Feather Board Command Center (FBCC) a annoncé de façon préventive des zones de protection de 10 km autour de ces sites en demandant aux producteurs et intervenants du secteur avicole d’éviter de traverser ces zones. L’ACIA déterminera officiellement ses zones de contrôle dans les prochains jours autour des cas confirmés et pour lesquels des permis seront nécessaires pour y circuler.

Le FBCC recommande d’éviter les activités dans ces zones, sinon de maintenir des registres sur les conditions de santé des oiseaux et les routes de transport empruntées, et d’appliquer des mesures de biosécurité rehaussées lors de ces activités.

La vigilance est également de mise dans le sud du Québec, note Martin Pelletier. La région étant présentement en période d'intenses migrations. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a annoncé, le 4 avril, les trois premiers cas d'influenza aviaire hautement pathogène du sous-type H5N1 chez une bernache du Canada, à Granby, et deux oies sauvages des neiges à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Saint-Isidore, en Montérégie.

Les intervenants du Québec ayant de possibles liens d’affaires avec des partenaires situés dans ces zones sont invités à éviter le plus possible les échanges pour le moment. Si des activités commerciales doivent avoir lieu, vous pouvez contacter l’EQCMA pour discuter des mesures de biosécurité à prendre.

Rappelons que des cas avaient également été identifiés, en février dernier, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, chez des oiseaux sauvages et des élevages non commerciaux et dans un élevage commercial de dindon, précise Martin Pelletier.

Notons que cette souche est présente en Europe depuis plusieurs mois. On soupçonne, précise le coordonnateur de l’EQCMA, que des oiseaux migrateurs européens porteurs du virus auraient dérivé de leur parcours migratoire habituel et pourraient être à l’origine de sa présence sur le continent nord-américain. La menace est réelle, dit-il. 

« Les oiseaux sauvages en sont le réservoir principal et le vecteur de propagation, particulièrement avec les migrations qui sont en cours, affirme Martin Pelletier. La voie migratoire de l’Atlantique, qui comprend le territoire du Québec, est fortement contaminée. C’est clair que si ça tombe dans une zone de haute concentration de volaille, et puisque c’est une souche hautement pathogène, ça risque de frapper dur et le virus pourra se propager rapidement. De plus, à courte distance, le virus peut se transmettre par l’air. »

QUE FAIRE?

« On tape toujours sur le même clou, c’est-à-dire renforcer et respecter de rigoureuses mesures de biosécurité dans les fermes avicoles, recommande Martin Pelletier. Changements de bottes et de vêtements avant d’entrer dans les bâtiments sont des pratiques incontournables si on veut protéger les troupeaux de volailles. Lavage fréquent des véhicules. Contrôle sévère des visiteurs. Protocole de gestion des déplacements des employés dans les bâtiments et les fermes. C’est aux portes des bâtiments avicoles que tout va se passer. Il faut prendre la situation très au sérieux.

Pour le moment, il n’y a pas d’indication que cette souche représente un risque significatif pour la santé humaine, mais si un troupeau est atteint, c’est final. Si la maladie ne tue pas les oiseaux, c’est l’ACIA qui en ordonnera la destruction. Une exploitation infectée peut potentiellement perdre énormément : elle doit procéder au dépeuplement complet et tout désinfecter de fond en comble. Ce n’est pas un lavage normal; c’est une job de brosse à dents, quasiment une remise à neuf. C’est long, fastidieux et coûteux. »

« La situation rappelle clairement que la grippe aviaire se propage partout dans le monde chez les oiseaux sauvages qui migrent à destination et en provenance du Canada, et que quiconque a des volailles devrait adopter de bonnes pratiques de biosécurité pour les protéger contre les maladies animales », souligne l’ACIA.

Photo : Étienne Gosselin

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

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