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Le poulet Sasso : une volaille différente pour un marché différent

Au sein de Sollio Agriculture, un oiseau bien spécial figure dans la gamme de produits de l’équipe avicole : le poulet Sasso. Un oiseau rouge, qui produit une viande à texture ferme. Si vous désirez vous en mettre sous la dent, il vous faudra prendre des vacances chez nos voisins du Sud.

En effet, cette volaille est surtout consommée chez nos voisins du Sud, dans les marchés de la côte est des États-Unis, notamment à New York et à Boston. Les poulets de type spécialité sont plus difficiles à produire dans un système de contingentement, comme celui du Québec. « Le poulet conventionnel que nous connaissons tous peut sortir en 37 jours d’un élevage, dit Denis Caron, directeur des opérations avicoles de Sollio Agriculture. Le Sasso, lui, prendra presque le double du temps. Il est pratiquement impossible à arrimer avec le système de quota. »

 

Répondre à la demande états-unienne

Pour répondre à la demande de ce marché de spécialité, les quelque trois millions de poussins vendus par le réseau Sollio Agriculture sont acheminés exclusivement chez un éleveur des États-Unis. Le couvoir de Victoriaville est mis à contribution pour une partie des poussins que demande ce marché. Les autres voient le jour chez l’Oncle Sam.

La conduite d’élevage des poulets rouges n’est pas bien différente de celle des poussins que Sollio Agriculture distribue partout au Québec. La moulée est la même. C’est la quantité servie qui diffère. « Nous devons nous adapter à la génétique, explique Denis Caron. Celle des poulets blancs est mise au point pour obtenir un gain de poids rapide. La génétique du poulet Sasso induit naturellement une croissance plus lente des poulets, et la conversion alimentaire est moins bonne. Mais en contrepartie, on obtient une chair différente en texture et en goût. C’est ce que recherchent les consommateurs de ce type de poulet. »

Le poulet Sasso présente un défi différent. « Comme sa croissance est déjà moins rapide, nous rencontrons moins de problèmes d’ordre physiologique », poursuit le spécialiste. Le Sasso a d’autres qualités. Il est plus rustique, et son taux de mortalité durant l’élevage est moins élevé que celui de son cousin aux plumes blanches, ce qui en fait un candidat de choix dans le nouveau contexte de production sans antibiotiques ou d’utilisation raisonnée des antimicrobiens, ainsi que dans les élevages biologiques avec parcours extérieurs.

 

Originaire d’Europe, pour des marchés de spécialité

À l’origine, les poulets à croissance lente, comme le Sasso, ont été créés à partir de races locales et ont progressé vers la production de poulets certifiés, tels que les Label Rouge, en France, ou tout autre type de poulets que l’on pourrait qualifier d’appellation contrôlée, peu importe où ils sont produits. Comme en Europe dans les dernières années, il y aura toujours un besoin de viande de poulet produite à moindre coût, en quantité suffisante pour la population, mais qui respecte néanmoins les règles de bien-être animal et les normes établies. « Il ne faut pas ignorer le créneau de marché de spécialité dans lequel le poulet Sasso évolue, dit Denis Caron. C’est une question de volume, oui, mais il y a une demande de poulet de ce type, et c’est à cela que répond la production de poulet Sasso sur la côte est américaine. »

Selon Denis Caron, l’avenir de ce type de viande en Amérique du Nord passera par les marchés de spécialité : poulet bio, nourri aux grains et autres créneaux.

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.