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Vos experts-conseils en formation à la Ferme de recherche

C’est plus d’une centaine de conseillers agronomiques, directeurs des ventes et experts-conseils de vos coopératives qui se sont réunis, les 12 et 13 juin derniers, à la Ferme de recherche, pour découvrir les plus récents tests et innovations faits par Sollio Agriculture et Semences Maizex.

Tout commence en matinée, vers 9h30. C’est l’heure de la formation avec les agonomes Pascal Larose, chef de produits et agronomie, et Lyne Beaumont, conseillère en semences chez Semences Maizex. Suivons d’abord Pascal!

Pascal Larose


Le soya

Pascal nous amène rapidement dans une parcelle de soya en semis direct. Les pieds écrasent les résidus de maïs, pendant que le conseiller attrape un plant rendu au stade V2, doté de sa deuxième feuille trifoliée. Les semis effectués au 11 mai surprennent le groupe d’experts-conseils : en condition difficile, le soya serait plus résilient que le maïs, nous apprend-il. L’important, c’est de s’assurer que le sol atteint une température minimale de 10 °C.

Plus loin, Pascal présente les tests de fongicides dans le soya. Ici, Semences Maizex fait des essais à R2,5 (le « sweet spot », d’après l’expert) pour le contrôle de la moisissure blanche et R4 pour contrer une maladie émergente dans le soya, la pourriture phomopsienne des tiges. L'objectif est de trouver les solutions les plus efficaces pour contrer à la fois la sclérotinia et cette nouvelle maladie qui semble vouloir s'attaquer aux soyas en fin de saison.

On continue notre chemin, direction gestion de la population dans le soya. Dans ces parcelles, des tests sont en cours depuis plusieurs années pour valider comment se comportent les plants de soya, selon une population variant de 60 000 à 180 000 plants/acre. La surprise anime plusieurs experts-conseils dans ces essais. La perte de population dans le soya est compensée par la capacité des plants à brancher et à combler l'espace disponible. L'objectif est d'obtenir un peuplement de 100 000 plants/acre pour obtenir le plein rendement. À noter qu'avec un peuplement réduit à 60 000 plants/acre, le soya produirait tout de même environ 88 % du rendement optimal.

Un taux de semis de 140 000 plants/acre serait le taux de semis idéal pour gérer tous les enjeux. Mais bien sûr, la présence de maladies ou le type de sol viendront modifier cet idéal, tout relatif à la réalité de chaque agriculteur.

Après un saut du côté des nouvelles variétés, on croise le deuxième groupe. Les deux formateurs se passent le relais : on continue notre route avec Lyne!

Lyne Beaumont


Fourragères et céréales

De son côté, on fait un bon tour d’horizon de toutes les nouveautés en trèfle, brome, luzerne, raygrass et autres graminées ou plantes fourragères. Les différents mélanges proposés par Sollio Agriculture, avec leurs avantages respectifs, sont présentés aux experts-conseils, qui peuvent d’ailleurs observer de visu les résultats au champ : plus grande densité, forme des feuillages, couleur des plants, etc.

En cours de route, on croise les toutes nouvelles bandes riveraines élargies de la Ferme de recherche de Sollio Agriculture, fraîchement implantées la veille. Deux rangées de petits arbres protégés d’un grillage noir bordent maintenant les bandes riveraines, les élargissant d’environ cinq mètres. On en apprendra un peu plus vers la fin de la journée!

Lyne présente ensuite des résultats intéressants de recherches et essais dans les céréales menés aux États-Unis et dans l’est du Canada. Ils démontreraient que malgré un taux de semis moins élevé (367 contre 430), la clé du succès pour les fermes aux rendements supérieurs en blé d’automne (8,9 contre 5,5 t/ha et avec un une moyenne de 870 épis/m2plutôt que 553 épis/m2) est la date de semis. Plus on peut semer tôt, mieux ce serait.

Après un passage du côté des parcelles d’orge, de blé et d’avoine, on se laisse pour le dîner.

Mesurer les émissions de gaz à effet de serre (GES)

Une bonne partie de l’après-midi est consacrée à l’innovation. On rejoint donc François Labrie, conseiller agronomique, innovation et solutions d’affaires en production végétale chez Sollio Agriculture, et Cynthia Tremblay, technicienne de recherche en agriculture durable à la Ferme de recherche. Elle nous présente un curieux demi-globe de style spatiotemporel posé au sol. Sous le couvercle, un tube bleu connecté à un petit ventilateur est exposé. À ses côtés se trouve la version « maison » en plexiglas de la bulle. Si elle est moins impressionnante, elle est toutefois plus polyvalente que la version officielle, puisqu’elle n’a pas besoin d’électricité et fonctionne grâce à un Gasmet, un petit laboratoire en sac à dos!

Derrière ses allures futuristes, la chambre Eosense et le Gasmet permettent de mesurer les GES émis après l’épandage d’engrais. À terme, les mesures récoltées permettront de mieux valider les résultats d’autres recherches sur l’impact des technologies comme le PurYield, un engrais enrobé produit par Sollio Agriculture, qui diminuerait les GES de 30 %.

Après quelques détails de plus sur le PurYield avec François, on quitte le conseiller et on retrouve Pascal Larose, dans le maïs cette fois!

Cynthia Tremblay


Les tests dans le maïs

Ici, on constate les conséquences d’un surtravail du sol qui provoque un manque d’uniformité dans l’apport en humidité dans le lit de semence. Comment le voit-on? Par les levées inégales des plants de maïs. Certains ont seulement trois feuilles tandis que d’autre ont émergé du sol plus rapidement et ont déjà atteint le stade de cinq feuilles. Ça n’augure déjà pas très bien pour les rendements de ces parcelles à l’automne, puisque les plus petits plants tomberont probablement à l’ombre des plus grands plus tard à l’été et n’arriveront pas à produire leurs épis. Selon Pascal, un retard de deux feuilles lors de l’émergence produira un plant équivalent à une mauvaise herbe et ne produira pas d’épi.

Quelques pas plus loin, on trouve des tests afin de créer des stress aux plants de maïs. On cherche ici à étudier leur comportement au niveau de la formation de l’épi. « Nous soumettons nos hybrides à des population variant de 24 000 à 40 000 plants/acre, explique Pascal. Nous utilisons aussi la période de fractionnement en azote pour évaluer le comportement de notre génétique de pointe. » On se retrouvera à l’automne pour connaître les résultats!

Le maïs ensilage pour les génisses et les vaches taries est aussi dans la mire de Semences Maizex à la Ferme de recherche. L’objectif est de développer un ensilage de maïs avec une qualité alimentaire répondant aux besoins énergétique des génisses d’élevage ainsi qu’aux vaches taries. Semences Maizex travaille donc à répondre encore mieux aux besoins des producteurs laitiers du Québec. À suivre!

Arroseuse


Une arroseuse très intelligente

On se dirige maintenant vers le clou de la journée, l'arroseuse ARA d’Écorobotix, présentée par Jean-François Fortin, d’Univerco.

L’arroseuse, en test à la Ferme de recherche pour un mois, ne laisse assurément personne indifférent. Avec ses quelque 156 buses de pulvérisation, espacées de 4 cm, l'arroseuse de haute précision permet l’application ultraciblée d’engrais et de produits de protection des cultures. Ses caméras lui permettent de distinguer, grâce à l’intelligence artificielle, les mauvaises herbes des plantes cultivées, et de cibler seulement les végétaux à éliminer ou encore à arroser, par exemple par des biostimulants.

Après le passage de l’arroseuse, les experts-conseils se penchent, touchent, tâtent le sol et les feuilles. Force est de constater que les plants de maïs ne sont pas touchés par le produit (de l’eau, pour la démo), mais les pissenlits et autres indésirables ont bel et bien été arrosés. On appliquerait donc le bon produit, à la bonne place et dans la quantité la plus exacte possible grâce à cet outil.

Drone


La voie des airs avec un drone

C’est ensuite le tour d’un drone des Entreprises OJ Ag et d’une envergure d’environ 1 m de faire sa démonstration. Il est présenté par Olivier Barmettler, lui-même producteur agricole et grand amateur de prise de photos aériennes par drone.

Les hélices s’enclenchent et vrombissent. On se croirait sur un tarmac, mais celui-ci est très agricole, puisque le drone s’envole à quelques mètres de distance vers une parcelle où il fait des allers-retours, tout en épandant des semences de raygrass. Il pourrait aussi épandre des ingrédients liquides selon ce qu’on met dans son réservoir. À sa précision redoutable s’ajoute l’avantage d’agir sans compaction des sols, même en temps pluvieux.

Son seul « défaut », d’après Olivier, est qu’il n’est pas légal au Canada, à l’heure actuelle, d’épandre des pesticides par drone. Moins polyvalent que l’arroseuse, il est toutefois beaucoup plus abordable.

Bandes riveraines et marché du carbone

Finalement, tous les experts-conseils se réunissent sur le grand chapiteau pour écouter la dernière présentation de la journée, offerte par Arbre-Évolution, une coopérative de solidarité qui se spécialise en agroforesterie. Elle a mis en place le programme Carbone riverain, qui finance des aménagements de bandes riveraines élargies en milieu agricole et conserve les rives des cours d'eau à perpétuité grâce à une fiducie d’utilité sociale et agroécologique (FUSA). C’est justement Carbone riverain qui a implanté, la veille, les nouvelles bandes riveraines élargies remarquées plus tôt au cours de la visite de la Ferme de recherche.

La vente de crédits carbone, dans le cadre des projets mis en place avec Arbre-Évolution, permet de financer l’initiative d’agroforesterie. Les questionnements étaient nombreux durant la présentation. Est-ce vraiment la meilleure manière d’utiliser ses éventuels crédits carbone? Si les sceptiques ne sont toujours pas confondus, ils repartent tout de même avec quelques idées de plus sur les bandes riveraines élargies, le marché du carbone et les avantages de l’agroforesterie.

Grâce à ces journées de formation sur le terrain, les producteurs agricoles sont entre bonnes mains, tant pour l’expertise de pointe et le professionnalisme que leur offrent leurs experts-conseils, que pour les produits (hybrides et variétés) qu’ils ont à leur disposition afin d’améliorer la productivité et la rentabilité de leurs entreprises.

Bonne saison!

Photos par Stéphanie McDuff

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.