On n’a pas tous la même réaction face à une situation complexe. Personnellement, je prends du temps pour réfléchir, je consulte des gens et j’analyse le tout pour me faire une tête. C’est ce que j’ai encore fait tout récemment.
J’ai toujours eu un style fonceur, mais pas sans faire une analyse au préalable. C’est pourquoi j’ai décidé au cours de l’été d’entamer une tournée de consultation que j’ai terminée cet automne. Cette tournée m’a permis de rencontrer différents acteurs, décideurs et penseurs du monde agricole et agroalimentaire pour discuter des enjeux, des défis et de l’avenir de notre secteur et de notre réseau afin d’être à la hauteur des exigences de l’agriculture de demain et des occasions qui s’offrent à nous comme coopérative.
Vous le savez tout comme moi, nos défis sont nombreux : main-d’œuvre, financement, coûts de production, revenus, acceptabilité sociale, relève et j’en passe. Ce sont des défis qui exigent une réflexion en profondeur d’où émergeront des idées nouvelles et qui brosseront un portrait de l’agriculture de l’avenir et de l’évolution du modèle agricole. Seul, on ne peut pas y arriver.
Chefs d’entreprises de transformation, directions de coopératives, corps enseignant, productrices et producteurs agricoles, membres de l’appareil gouvernemental, monde de la finance… Les réflexions ainsi que la vision des personnes clés que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors de cette consultation sont venues alimenter et bonifier ma propre réflexion.
Notre secteur regorge d’occasions à saisir. Dans la mesure où notre modèle coopératif se prépare pour relever ces défis, il saura innover, être plus compétitif et répondre aux attentes des nouvelles générations de productrices et producteurs agricoles. En somme, il nous permettra de conserver notre position de leader de notre secteur en étant responsables, économiquement compétitifs, environnementalement performants et socialement justes, tout en respectant nos valeurs et nos ambitions.
Après les moments difficiles que nous venons de traverser, l’importante période de consolidation menée par nos équipes porte ses fruits. Je me suis donné plusieurs objectifs avec mon conseil et avec nos équipes et les dirigeants de notre réseau : nous donner de la matière pour penser l’avenir de notre secteur et de notre réseau; relancer notre développement de façon cohérente et durable; nous assurer que les décisions prises par nos gouvernements et autres décideurs tiennent compte de nos besoins. En bref, il faut arrimer et coordonner les idées et les réflexions de tout ce beau monde afin qu’elles profitent aux productrices et producteurs agricoles et à notre secteur agroalimentaire.
Cet exercice arrive à point nommé et ce n’est pas un hasard. La nouvelle mouture de la Politique bioalimentaire du gouvernement devrait être déposée au début de 2025. Je rappelle, comme l’ont fait plusieurs des intervenants que j’ai rencontrés, que cette politique doit placer les productrices et producteurs agricoles en son centre, dégager les ressources nécessaires à notre développement et mettre un frein aux multiples tracasseries administratives qui nous empêchent de réaliser le plein potentiel de nos entreprises et de nos régions.
Je veux vous assurer que l’on ne reste pas là les bras croisés à regarder le train passer. Notre réseau a surmonté de nombreuses difficultés au cours des dernières années, mais il a aussi traversé de belles périodes. Nous regardons donc l’avenir avec confiance. Nous sommes arrivés ici ensemble et nous continuerons dans cette voie.
Sur ce, je vous ramène sur le plancher des vaches. Les récoltes s’achèvent. J’espère qu’elles ont été ou qu’elles seront abondantes. Je vous livre ici mon dernier éditorial de l’année 2024. Je vous retrouverai en janvier. Bonne fin de saison à toutes et à tous!
Photo par Christophe Champion