Des coopératives qui carburent à l’innovation

Saviez-vous que les coopératives représentent 50 % de la production agricole mondiale*?

Voilà une donnée qui rend fier, mais qui ne m’étonne pas! Pourquoi? Parce que les coopératives, par leurs missions et leurs valeurs, sont depuis toujours ancrées et dirigées dans leur milieu, à l’écoute des besoins de leurs membres, pérennes et innovantes. J’en ai eu encore la preuve lors de ma première tournée des coopératives de notre réseau, que j’ai amorcée en 2023.

Ç’a été un immense privilège d’avoir été reçu par les dirigeants de belles coopératives de notre réseau : Uniag, Novago, Agiska, Vivaco, Covris, Unoria et Nutrinor. Partout, j’y ai découvert avec fierté des entreprises coopératives dynamiques, innovantes et débordantes d’idées de développement. Des coopératives qui génèrent de la richesse pour leurs membres, soucieuses de l’avenir de leurs régions et des producteurs membres et clients qui les habitent. J’ai été témoin de réalisations exceptionnelles, d’une intelligence collective forte. J’y ai vu de l’entrepreneuriat à la pelle, des occasions d’affaires et de l’intercoopération à réaliser. J’ai eu, avec les dirigeants de ces coopératives, des discussions franches quant aux défis et occasions de notre grand réseau, au rôle que doit jouer Sollio Groupe Coopératif en tant que fédération et à l’apport de nos divisions et entités qui contribuent à l’allongement de la chaîne de valeur. 

Nous sommes tissés serrés dans notre réseau. Sollio Groupe Coopératif appartient à ses coopératives membres qui, elles, appartiennent à ses productrices et producteurs. Nous travaillons ensemble pour le bien commun et pour la pérennité de nos entreprises. J’ai appris énormément de cette tournée.

La politique bioalimentaire 2025-2030

En tant que président de Sollio Groupe Coopératif, je fais partie, avec mes homologues d’Agropur, de l’UPA, du CÉTAQ et du Groupe Export Agroalimentaire, d’un comité impliqué dans le suivi de la politique bioalimentaire du gouvernement du Québec et l’élaboration de la prochaine politique qui doit entrer en vigueur en 2025. Cette nouvelle mouture devra davantage tenir compte des enjeux de notre secteur et de l’avenir de nos entreprises agricoles. Le gouvernement doit prendre acte de nos préoccupations et de nos demandes.

D'ailleurs, le 6 décembre dernier, en marge du 99^e Congrès de l’UPA, j’ai participé, avec des membres du conseil d’administration de Sollio Groupe Coopératif, à la Marche de solidarité pour la relève agricole et l’avenir de nos fermes. Au terme de cette marche, l’UPA a déposé aux élus de l’Assemblée nationale un manifeste qui vise notamment à ce que le monde agricole et agroalimentaire soit au cœur de la prochaine politique bioalimentaire 2025-2030. C’est également notre avis. Car plus que jamais la pérennité de nos fermes est fragilisée par la conjoncture économique, les enjeux climatiques et sociaux, la pénurie de main-d’œuvre, les pressions réglementaires et l’effritement de notre patrimoine agricole foncier. Nos entreprises sont vulnérables et notre agriculture, elle, est sous-financée par rapport aux autres pays de l’OCDE, comme le souligne une étude récente de la Banque Royale du Canada. Pour le bien-être collectif, il nous faut l’appui et les ressources à la hauteur de ce que nous réalisons. Depuis plus de 100 ans, nous nourrissons notre monde!

Tout en demeurant un outil de développement économique important, notamment grâce aux exportations, cette politique doit donner à la société québécoise les moyens d’atteindre une plus grande autonomie alimentaire. Pour cela, il faut que notre relève ait ce qu’il faut pour que nos entreprises soient non seulement viables, mais aussi compétitives, prospères et durables. Des entreprises dont l’empreinte écologique est réduite, adaptées aux changements climatiques, résilientes face aux perturbations des marchés et capables de prendre le virage numérique. Voilà des éléments qui exigeront des investissements et engendreront des coûts importants pour les entreprises agricoles, d’où la nécessité du soutien de l’état. Les productrices et producteurs doivent être au centre de la future politique bioalimentaire de notre gouvernement.
En 2022, nous célébrions nos 100 ans. Cette année, c’est au tour de l’Union des producteurs agricoles. Je félicite cette grande organisation et lui souhaite un bon 100^e anniversaire.

Je profite également de l’occasion pour vous souhaiter mes meilleurs vœux pour la nouvelle année!

* Source : Ajates Gonzalez, R. (2018). Farmers' Cooperatives and Sustainable Food Systems in Europe